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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, juillet 01, 2024

Festival — jour 2 — vote et « Absalon Absalon » à la Fabrica


Vote avant l’affluence, s’il y a eu, sans grand espoir, 



retour pour renoncer définitivement au 10 de l’atelier et préparer et savourer doucement un fort déjeuner…



Départ un peu avant trois heures pour un dépôt et aller prendre le bus vers la Fabrica parce que même si la chaleur n’est point encore de belle force je renâclais à faire le trajet à pied sans la plus minuscule ombre.



Une petite marche vers la Fabrica, et une attente sous beau ciel, dans la courte ombre tombant sur un banc et installation dans la clim qui au premier rang est très supportable  à côté d'un jeunot d’environ 70 ans, à la fois aimable et taiseux.. pour assister aux cinq heures (plus quelques minutes) avec deux entractes de "Absalon, Absalon" d’après Faulkner dans une adaptation et mise en scène de Séverine Chavrier, avec traduction et relecture de François Pitavy et René-Noël Raimbault, ainsi que de multiples intervenants dont le plus insolite est Tristan Piot, éducateur des oiseaux (de fait trois dindons font de beaux passages picorants pour notre plaisir) parce que spectacle fort où on en prend plein les yeux et les oreilles et dont je ne sais trop que dire, sauf que j’ai tenu jusqu’à la fin (quelques désertions, pas si nombreuses d’ailleurs), 



que j’étais un rien sonnée au premier entracte, 



un peu moins au deuxième entracte après une second partie complexe mais où les paroles se faisaient plus nombreuses, les personnages m’étaient plus familiers et mon entrée dans leur jeu plus grande (l’admiration et l’intérêt étaient là depuis le début mais avec la réserve de celle qui explore)

et  qu’entendant des réactions déçues par la troisième dans le groupe qui faisait un passage aux toilettes avant de récupérer leur voiture ou d’entreprendre comme moi le trajet à pied vers la ville, j’ai dit, ce à quoi tout le monde a acquiescé, certains en riant, « c’était reposant » alors que je pensais que c’était mieux que cela.




Je reprends faute d’être capable d’en dire davantage, mon esprit comme carcasse était passablement las et mes mains d’une indocilité toute spéciale, la présentation sur le programme et quelque brides de l’interview de Séverine Chavrier figurant sur le petit pliage de salle (et sur le site) sous trois photos de Christophe Renaud de Lage pour le Festival

« Dans ce spectacle épique à plusieurs voix, il y a un avant et un après la guerre de Sécession pour cette famille dont la dynastie s’effondre. L’adaptation libre d’un roman éponyme de Faulkner où les fantômes côtoient les vivants.
Après avoir marqué les esprits avec  Les Palmiers sauvages, Séverine Chavrier retrouve l’univers de William Faulkner en adaptant librement le monumental  Absalon, Absalon !  Œuvre-monde, ce roman transpose dans l’Amérique de la Guerre de Sécession un épisode biblique : le destin maudit du fils de David, marqué du sceau du fratricide et de l’inceste.  Absalon, Absalon !, c’est l’ascension et la chute de Sutpen, enfant né  plus bas que bas  et devenu un homme assoiffé de reconnaissance sociale. Mais dans le Mississipi hanté par l’esclavage et le génocide autochtone, les rêves de gloire sont voués à l’échec.  

  avec un art consommé du débordement, elle électrise les mots de Faulkner tout en ménageant le mystère d’une écriture qu’elle aime passionnément. Dans un dispositif qui superpose les échelles et les temporalités, les interprètes racontent leurs personnages autant qu’ils se racontent. Hantés par les fantômes de l’enfance, ils errent dans un monde en décomposition »

Plutôt que de suivre une chronologie stricte ou de reproduire les temps forts du roman, nous explorons différentes configurations et relations entre les personnages. Notre démarche est davantage centrée sur les rapports de parole et les interactions entre les acteurs, ce qui permet une réinterprétation vivante et dynamique de l’oeuvre de Faulkner. Nous avons cherché à explorer le jeu entre le récit et la scène, en mettant l’accent sur la façon dont chaque scène est racontée plusieurs fois, révélant différentes perspectives

Je privilégie une approche archaïque et brutale, en utilisant le maquillage et les costumes pour transformer les acteurs et en jouant avec les échelles temporelles. Mon objectif est de capturer l’essence shakespearienne de Faulkner, en mettant l’accent sur la virtuosité du jeu plutôt que sur la sophistication technique….

Nous utilisons des caméras fixes pour capturer différents angles de la performance en direct, ainsi qu’une cadreuse pour suivre l’action. La vidéo est intégrée au spectacle en temps réel, avec des effets fantomatiques pour renforcer l’ambiance. J’utilise beaucoup le plan américain, particulièrement captivant, car il crée une rupture visuelle qui évoque la mémoire et la prégnance du passé. La caméra fixe permet d’explorer la mémoire comme un fantôme qui hante le cadre, renforçant ainsi l’aspect faulknérien de l’histoire…



Retour à pas un peu lents… jeter un coup d’oeil au résultats du vote, constater avec étonnement et joie que c’est jouable si les dissidents socialistes se rallient, rassembler mes esprits, tenter ceci pour les quelques lecteurs que cela continue d’intéresser ou qui ont l’amabilité de me le faire croire… et m’en aller préparer dîner.


9 commentaires:

Anonyme a dit…

j'espère que ce sera il semble que le "front républicain" joue dans ce sens - dans l'autre c'est moins sûr... Merci pour ce compte-rendu P

Brigetoun a dit…

et merci Piero (s'il marche il manquera encore quelques voix (un bon mouvement des macronistes... douteux le LFI est vraiment antifa apparence Gud... je dis apparence.).. en tout cas pas de mal àaller voter au second tour (et me dis que toutes les braves gens que je rencontre ne sont pas encore bruns)

Dominique Hasselmann a dit…

Absalon… de Provence…

Le soir était tombé sur la catastrophe annoncée (Macron découvre le boomerang), les vrais "républicains" savent qu'il ne s'agit plus de tergiverser devant le seul "extrême" - menaçant la démocratie elle-même - que l'on a feint, depuis le sommet du pouvoir aveuglé, de confondre avec la gauche unie.
"Faire bloc" écrit Libé en "une" (même Gabriel Attal semble avoir, au dernier moment, compris l'imminence du danger, son maître restant dans le flou "artistique" dont il aime la caresse). ;-)

Brigetoun a dit…

le plafond est moins sombre que prévu ici et un minuscule espoir reste (surtout pourrais voter au second tour... ceci dit pas d'humeur à polémiquer politique ici, mon jardin nécessaire... penser écriture, spectacles, amis "cultureux" à soutenir et agir en fonction idées quelles que soient les autorités)

jeandler a dit…

L'histoire bégaie. Reproduire les mêmes erreurs moutonnières.

mémoire du silence a dit…

la mémoire courte et bafouée, arrive l'âge de la bêtise et les moutons sont dans le prè... alors alons au théâtre, tant qu'il est encore temps...
avez-vous lu ceci

Brigetoun a dit…

i piere, oui Maria, mais ceci est un petit à côté de l'actualité brulante, à propos du festival 'les pièces sint influencées le plus souvent et c'est l'importance du bon théâtre, pâr ce que vivons ou en écho à... mais j'ai besoin de cette distance pour tenir le coup)

Arlette A a dit…

Oui garder une certaine distance et poursuivre son rythme pour avancer pas à pas

Brigetoun a dit…

merci Arlett sages nous sommes, et pour remédier à ce que la situation a de plus que pénible, d'un rien angoissant plus pour les autres que oour nous, en parler entre convaincus ne peut que nous paralyser davantage quand on est faiblette femme comme mpi (sourire)