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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, juillet 03, 2024

Festival — soir du jour 4 - Boulbon

 


Juste quelques photos,  juste quelques notes à partir d’une interview de Tiago Rodriguez que n’ai pas eu le courage de préparer et poser ici un peu avant deux heures du matin avant la purée en flocons et les oeufs brouillés… en commençant par le départ vers 18 heures 30 vers la Poste et la petite foule attendant de se répartir dans les navettes vers la carrière de Boulbon. Me retrouver assise à côté d’une femme, croisement de regards, refus instinctif et puis ne sais quelle phrase, réflexion à voix haute, de l’une de nous, ne sais plus quelle, et une sympathie qui s’installe… l’état de son compagnon qu’elle n’arrive  pas à joindre au téléphone, mon contemporain, sa force de femme de 80 ans qui en fait dix de moins, et de là tout ou n’importe quoi, juste ce qu’il fallait pour occuper le trajet…




grimper, dernière de la bande, me tordant les pieds dans les caillasses et traînant de la patte mais en en  profitant pour admirer le paysage



Et au bout de moment, feuilletant La Terrasse sans rien lire, assise du bout de fesses sur une table à la lisière des attablés, me trouver englobée dans un petit groupe de Montréalais d’une cinquantaine d’années, avec cet accent merveilleux et ce qu’il faut de je m’en foutisme pour humaniser un rien de bourgeoisie, parler spectacles, parler Avignon, parler Venise, les écouter me dire Menton et avaler ainsi les près de deux heures et demi d’attente avant 



qu’un tee-shirt siglé des trois clés de la ville et du festival vienne me chercher pour me permettre de grimper en paix, dans la chute du vent un rien redoutable,  ces onze rangs de gradins qui me navraient depuis que j’avais repris mon billet le matin… s’installent voisins, aussi agréables, aimables er réservés que l’on peut l’espérer, savourer une fois encore la beauté de la carrière dans la nuit qui finit de s’installer, penser ce qui fut vrai que les acteurs seront pour moi des silhouettes sans expression autre que par leur attitude, leurs gestes et leur voix mais que par chance la place devant moi reste vide. 



Une minute avant le début s’installe une grande femme coiffée d’un béret vert, juste dans l’axe du milieu du plateau, de la grande chienne au pied de laquelle se déroulera la plus grande partie du rôle d’Elsa Lepoivre/Hécube/Nadia (voir résumé sur précédent billet) ce qui m’a obligée à de perpétuels penchements de mon cou à droite ou à gauche pour saisir sa silhouette et l’accorder à sa merveilleuse voix. Malgré cela, malgré le fait que ce ne soit pas Euripide tout sec puisque cela s’entrelace avec la douleur de l’actrice que joue l’actrice devant moi, grâce à ce travail de Tiago Rodriguez, grâce aux comédiens du Français et surtout de Denis Podalydès Agamemnon/le procureur, Eric Génovèse et du cher Loïc Corbery dont j’ai découvert qu’il est Avignonnais et selon lui devenu acteur après avoir assisté, encore enfant, au Mahabharata à Boulbon… ce ne fut pas mon plus grand spectacle en ce lieu mais un très très beau moment, et pas seulement, non pas,  parce que je l’attendais



Tiago Rodriguez : 

«  Avec Hécube, Euripide crée une sorte de brèche dans la tragédie classique. Pour la première fois, il fait entendre l’intimité des personnages, dressant un portrait sensible basé sur leurs ressentis »

« . Femme blessée exigeant justice, Hécube est également un symbole politique »

«  Cette façon de travailler vient sans doute de la confiance que le théâtre m’inspire. Du rôle que peut jouer le théâtre dans nos vies. Dans Hécube, pas Hécube, les spectateurs assistent au drame personnel, intime, familial de Nadia dont le fils autiste a été maltraité au sein de l’institution qui en avait la responsabilité : une histoire inspirée de faits réels qui ont fait scandale en Suisse et que j’ai observés de près quand je travaillais à Genève »

« J’ai ressenti à quel point la tragédie de Nadia, comme celles de toutes les mères en lutte, résonnait avec celle d’Hécube. J’ai utilisé de nombreux fragments de la pièce, notamment dans la deuxième partie. Par exemple, j’ai gardé la longue plaidoirie d’Hécube auprès d’Agamemnon, une scène où elle dit comprendre que le sacrifice de son fils est un malheur inévitable, une convention de la guerre qui s’applique aux vaincus. Cependant, elle ne peut pas accepter que son enfant soit tué par un ami, un allié qui a, envers elle, un devoir d’hospitalité et d’assistance. Elle transforme sa douleur en combustible pour se battre et dénoncer ce que nous appellerions aujourd’hui un « crime contre l’humanité » »

Et ceci au sujet de l’éclairage qui m’a appris quelque chose sur la vision des chiens « La palette de couleurs est réduite à celle de la vision d’un chien : une gamme dans le jaune et le bleu-violet. Dans la mythologie, la déesse Héra transforme Hécube en chienne pour avoir osé résister à Agamemnon. D’une certaine manière, pour moi, le combat d’Hécube s’apparente à celui d’une chienne enragée. »

etc…

Les deux photos sont de Christophe Raynaud de Lage.



Retour en marchant sur les bas côté du chemin (je me casse la figure quand je tente de marcher à petits pas dans une foule) en me tordant les pieds allègrement. 

Sur ce vais allumer sous les pâtes (me restent deux textes pour l’atelier, une tentative de trouver place dans un petit spectacle etc… le tout négocié avec la fatigue d’un charroi et circuit ce matin, et donc toujours le regret de mon égoïsme)


2 commentaires:

Aunrys a dit…

Une page où l'on respire
le grand air

Brigetoun a dit…

heureusement penant la pièce il s'esr calmé le grand air... nous n'avons oas gelé sur place