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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, novembre 18, 2024

En rester à l’antre et au centre

 


A sept heures et demi, après circulation entre nouvelles, quelques blogs, boites mails etc…. entrebâiller les volets bleus, passer prudemment mon visage dans le froid et le tourner vers le rectangle de ciel au dessus de la cour, voir du bleu, me rallonger pour un moment de détente en écoutant paisiblement la radio… Un sursaut de conscience et un juron un peu avant dix heures… ai ouvert complètement la porte fenêtre sur le bleu et le froid, décidé que ne pouvais respecter mon programme du dimanche, que le lavage de cheveux devait être remis à lundi si je voulais pouvoir sortir avant le crépuscule (temps de séchage des quelques cheveux qui me restent)… une dernière tartine, douche, lessive, un petit tour internet, des plaisirs de lecture, des montées de fureur froide devant les nouvelles du monde, des vidéos… et malgré ce rabio de sommeil mon nez avait tendance à tomber sur mon assiette… 



Une sieste courte mais suffisante pour m’ôter toute envie d’aller à la recherche d’un but autre que la marche, décide finalement de me laver cheveux avant d’écouter de vieilles émissions France Culture, lire, ranger, repasser un poco, demander au ciel de ne pas se vexer… et pour nourrir Paumée je reprends ma contribution au #9 (l’avant dernier) de l’atelier « écopoétiques » de François Bon


exploration


Au centre disiez vous… mais au centre de quoi ? De la terre ne saurais c’est bien trop loin pour moi bien trop chaud aussi infiniment plus que mon futur brasier | ne serais plus même en pensée en y arrivant… Des océans ? l’imprécision de son emplacement et les interminables colloques à organiser pour le déterminer j’aimerais assez mais je ne me souhaite pas d’en avoir le temps et puis il y a la pression… quoique le centre ne signifie pas le point le plus bas le tréfonds des abysses (autres conférences à réunir). Du silence ? séduisant un rien vertigineux finalement assez effrayant… mais le peut-on ? je crois qu’on a conçu des espaces à cette expérience dédiés mais je m’interroge ou plutôt je doute : ne resterait-il pas le son des acouphènes et le bruit de mon sang dans mes veines ? Du crâne… non du mien j’en aurais petite crainte… de celui qui a eu cette idée ? je ne voudrais le lui imposer… de ceux qui refusent condamnent craignent injurient tous ceux qui n’ont pas la chance d’être comme eux ? l’envie perverse m’en vient. Oui mais comment.. il serait plus facile peut-être mais hors sujet de chercher à aller au centre de leurs idées trompeur également parce que ma tendance serait de m’arrêter à une catégorie | la mauvaise | en ignorant leur gout éventuel pour les chats les boutons de rose le majong ou leur petite fille… non il s’agit de pénétrer et voir l’intérieur de leur crâne ce qui le constitue et tant pis s’il est plus que probable que cela ne donnera aucune lumière sur leurs pensées… de pénétrer la barrière du crâne proprement dit les os en choisissant le point de pénétration sans doute en m’appuyant sur le souvenir que les plaques ont de la fontanelle pour qu’elles acceptent de me laisser passer en m’insinuant entre la partie frontale  la selle turcique du sphénoïde et l’os occipital avec même respect que j’ai pour la fragilité cachée | ai cassé en tombant de tout mon haut le large et épais bracelet de bébé de ma mère qui ne  se laissait pénétrer que par mon seul poignet | la matité la masse de l’ivoire puis en franchissant sans causer trop de dommages | il importe de conserver une éthique | les méninges en barbotant une seconde dans le liquide céphalo-rachidien pour gagner un des ventricules et atteindre le cerveau. Faute d’être une lilliputienne je tente de me persuader qu’une échographie cérébrale me permettrait de faire cette promenade au moins visuellement si ce n’est que je n’y ai pas accès et que je serais  bien en peine de lire le film  obtenu qui ressemblerait davantage à l’image floue d’un balayage qu’à celle de l’objet observé mais je pourrais me faire assister d’un guide en la personne d’un spécialiste… faudrait le convaincre et plus malaisé encore obtenir la coopération du méchant choisi… d’autre part je ne pourrais prétendre parcourir ce trajet uniquement par une image peu lisible, manquerait le toucher… je peux l’imaginer avec assez de force pour croire au contact avec l’os mais les risques d’erreur sont plus nombreux pour le tissu de la dure-mer de l’arachnide et de la pie mère et ça se corse avec les volutes gélatineuses rosâtres du cervelet  la matière grise du pallium et toutes ces régions du cerveau que les images d’écorchés me présentent de couleurs variées. C’est décidé, perdue et vaguement dégoutée | souvenir des cervelles rissolées que me servait ma grand mère | j’abandonne cette idée et comme j’ai ainsi perdu beaucoup de temps je décide d’aller au plus simple et puisque l’idée de centre n’entraine pas celle d’une profondeur quelconque d’aller poser mes pieds sur les grandes dalles blanches et carrées de pierre| ne sais quelle est leur provenance | au centre de la place voisine entre les tables et chaises de deux restaurants. Il y a une jolie petite feuille rouge sur les feuilles mortes blafardes des plantes qui n’ont pas encore été balayées, on dirait qu’elle marque le centre.

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