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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, janvier 03, 2025

2 janvier en gris - un peu de Flaubert

 



Réveillée à 5 heures, faire café, voir l’heure, le laisser refroidir et me rendormir pour me réveiller un peu avant neuf heures et vivre tout le jour avec un retard d’un peu plus de trois heures malgré tout les vagues projets renvoyés sereinement au néant, en commençant par une sortie à jambes lentes et esprit joyeusement futile à 11 heures (mais une heure de marche retrouvée)




Un ciel gris sur gris

des coquets Pères Noël

refusant départ



jjour enfui d’inutilité en inutilité, n’ai toujours pas ressorti mon carnet d’adresses en grande partie erroné… mais reprends le recueil de correspondance de Flaubert chez Folio et parmi les 297 lettres sélectionnées, je recopie  des fragments des rares comportant, en partie, des voeux 

Le 2 janvier 1862 à Edmond et Jules de Goncourt

« Vous êtes bien gentils de songer à moi, mais ce n’est que justice, car votre idée vingt fois par jour me traverse la cervelle ou le coeur, comme vous voudrez, et probablement l’une et l’autre.

Que fait-il vous souhaiter pour 1862, mes bichons ? Imaginez quelque chose d’exquis et d’extravagamment beau, et soyez sûrs que je la désire pour vous. Voilà.

Je suis à la moitié à peu près de mon dernier chapitre… »

Le 4 janvier 1868 à Edmond et Jules de Goncourt

« Tout en vous la souhaitant bonne et heureuse et en vous affirmant qu’il fait un froid de chien « sur les bords de la Seine au milieu de ce peuple français que j’aurai si peu aimé », je vous prie de me rendre un petit service. J’ai envoyé à la princesse, il y a aujourd’hui huit jours, des cheminots (en note :  la princesse est la princesse Mathilde, mais pour les cheminots ils renvoient à une allusion à Madame Bovary et je me demande s’il n’y a pas comme parfois une erreur), de la crème de Sotteville et un bâton de sucre de pomme. Cela faisait deux colis distincts. Elle ne m’a pas répondu. Les a-t-elle reçus ? Trouve-t-elle que j’aurais dû accompagner mes cadeaux d’une lettre ? La sienne a-t-elle été perdue à la poste ? Ce qui est probable. En tout cas je vous prie de demander au maître d’hôtel si deux boîtes sont arrivées de ma part la semaine dernière et de me répondre illico… »

Le 1er janvier 1869 à George Sand

« Pourquoi ne commencerais-je pas l’année 1869 en vous la souhaitant à vous et aux vôtres « bonne et  heureuse, accompagnée de plusieurs autres » ? C’est rococo, mas ça me plait.

Maintenant causons !… » et la causerie est longue variée et intéressante mais je la néglige

Le 30 décembre 1878 à Léonie Brainne (veuve du journaliste Charles Brainne et amie intime de Flaubert comme sa soeur Valérie Lapierre)

« Si je suivais mon penchant je vous écrirais tous les jours ! La fatigue physique m’en empêche… » et cela est suivi d’un très  long texte avec, presqu’à la fin :

« Et re-voilà une autre année ! Je vous la souhaite meilleure que celle qui est en train d’expirer (la sacré rosse !). Que la nouvelle vous apporte tous les bonheurs que vous méritez, ma chère, ma véritable amie ! Il y a une chose qu’il faut se souhaiter, même avant la santé, c’est le bonheur ! Prions le ciel qu’il nous l’accorde… »

Le 31 décembre 1879 à sa nièce Caroline

« Que 1880 te soit léger, ma chère fille ! Bonne santé, triomphes au Salon, réussite des affaires ! Pour moi particulièrement j’ajoute : avoir fini Bouvard et Pécuchet ! car franchement je n‘en peux plus. Il y a des jours comme aujourd’hui où j’en pleure de fatigue, et c’est à peine si j’ai la force de tenir une plume ! Je devrais me reposer. Mais comment ?…où ?… et avec quoi ? »

10 commentaires:

Miche a dit…

Clin d’œil au père noël... Oui, les jours d'après sont souvent difficiles.

Brigetoun a dit…

oh je négoce avec détachement depuis des dizaine d'années les fêtes de fin. d'année que je veux solitaires.. regard serein sur les joies, un peu agacée juste quand juge laideur (mais 'l'important n'est oas moi)

Elise a dit…

Une heure de marche, pas rien, bravo, il fallait céder au besoin de sommeil du matin et ce cheminement au côté de Flaubert, sourire « soyons rococo… » ou « Je vous la souhaite meilleure que celle qui est en train d’expirer… », merci pour ce partage.

arlette a dit…

Les belles lettres ..merci souviens pourtant avoir glissé sur les nombreuses pages aux longues phrases que m'envoyait m'a grand-mère je croyais ouvrir un livre de littérature pauvre de nous ce jour Merci pour tes billets charmants

jeandler a dit…

Les vertus du café sont multiples . . .

Brigetoun a dit…

ça fait trois ans qi'un toubib me l'a prescrit mais j'avoue que ça devient rare ou incomplet... (trop froid, trop chaud ou fatiguée.... mauvaises raisons -- enfin pas pour le. froid parce que vrais malaises... honte vis à vis de mes contemporaines en climat olus rude

Brigetoun a dit…

mamère était grande épistolière et ne tolérait pas qu'on la dérange à ces moments

Brigetoun a dit…

mais indispensables

mémoire du silence a dit…

L'art de la correspondance, une époque révolue... quel dommage.

Brigetoun a dit…

oui !