A l'aube, elle est sortie sans bruit du groupe de cabanes, le bébé enveloppé dans le tissu brodé par la vieille Mayagul, la mère du chef. Des bandes de brume se levaient avec le soleil et lorsqu'elle est arrivée à la limite de la pinède, elle a senti sous l'humidité qui pénétrait à travers ses vêtements de cérémonie ses épaules frémir, se contracter.
Elle a serré un peu plus la petite boule de chair contre elle, prenant et lui donnant un peu de chaleur, et elle chantonnait doucement, en regardant ce ballot qui contenait son enfant, les hymnes rituels - elle s'est avancée vers l'eau et s'est assise en attendant que le soleil se lève. Alors elle a sorti de l'étoffe le petit corps, l'a baigné, levé vers la boule de lumière et elle s'est sentie devenir forte et importante, glorieuse comme lui.
Quand, le bébé de nouveau enveloppé, dans sa sur-jupe cette fois, elle s'est retournée, le soleil, brusquement, s'est délivré des derniers nuages et a illuminé les trois étranges silhouettes qui surgissaient, contournant la bande de rochers. Trois très hautes femmes, d'une étroitesse extrême, dans de longues tuniques de très fin tissu plissé, un peu transparentes, les épaules couvertes d'une coque de paille tressée. Les deux premières se sont dirigées vers elle, visage tendu ; elle a eu un peu peur, en voyant que la dernière, qui suivait lentement, avait les yeux bandés.
Elle a demandé : "qui êtes vous ?" en reculant d'un pas.
Les créatures ont répondu dans une langue qu'elle ne connaissait pas, et puis se sont inclinées en tendant leurs mains, et elle a compris qu'elles demandaient de l'aide.

Et, je suis navrée, mais je n'en sais pas plus.