En sortant du café Ségolène, j'ai fait un détour pour regarder le chantier de ce qui sera un jardin, avec accès par l'église, et sur la place des Carmes, je n'ai pas pris, comme je le voulais ce drôle de truc. Et je me suis offert de tous petits godets de pâquerettes et pensées.

en fin de journée je suis allée à l'inauguration de la nouvelle exposition de la Collection Lambert ""il faut rendre à Cézanne" moins foisonnante que celle sur les acteurs, mais qui ne comprend à peu près que des oeuvres de belle qualité (à mon humble avis).

J'ai bien aimé la première salle, avec une grande toile de Penone, un joli dessin d'arbres de Cézanne, et l'arbre en résine de Rondinone.

le thème par le paysage de Kötting, passe aux baigneurs, avec les grandes photographies de Rineke Dijkstra, dont l'une sert d'affiche et que je n'aime pas beaucoup, une vidéo fraîche,

de belles aquarelles de Barcello, une surtout : des corps brun roux jouant dans une eau verte suggérée "les baigneuses du petit soir".

Une salle avec de très grandes photos de Ross, des montagnes

Et puis, sur un mur, avant un petit escalier un passage d'une lettre de Cézanne :

En allant à Marseille, je me suis accompagné avec Monsieur Gilbert (j'adore) .. En passant par le chemin de fer près la campagne d'Alexis, un motif étourdissant se développe du côté du couchant Sainte Victoire et les rochers.... J'ai dit "quel beau motif,", il a répondu "les lignes balancent trop".

et puis de jolis poèmes dont un de Basho que je n'ai pas noté avant des photos de cimes herbues de Rika Noguchi, de beaux dessins de Penone, une petite vidéo de Viola toute de fraîcheur et qui m'a laissé froide, un beau "jardin égaré" de Ruggirello, une salle pour la joie des enfants.

Dans la salle éclairée sur la cour de l'hôtel, de grands panneaux de Zangg, avec des textes, s'efforçant de décrire aussi précisément que possible "la maison du pendu" de Cézanne (les grandes feuilles manuscrites préparatoires occupent toute une salle un peu après

... deux arbres fruitiers, tortueux brun orange, feuillage brun foncé, brun orange, taches orange brun, taches ocre brun, taches ocre verdâtre...

et au bas de l'un des panneaux signature rouge mais d'un rouge moins violent que celui des cheminées et que celui des trois taches rouges de la même zone. A présent comparé aux rouges que je viens de remarquer le rouge de la signature n'apparaît plus rouge mais rouge violet. Je crois que j'ai envie de revenir pour déchiffrer tout son texte.

Comme, après les dessins-croquis de Tokushige de ce que l'on voit à partir d'un train qui roule vite, les autres salles dans lesquelles j'ai aperçu entre autres des Barcello. Mais il y avait un début de foule et j'ai décidé de revenir un jour plus calme pour la fin de l'exposition.

Je suis rentrée sous un ciel d'un bleu pale, un peu doucereux avec des écharpes d'un rose doux, et puis par léchappée de la rue Victor Hugo et l'ouverture sur la place Crillon, les teintes derrière les remparts sont devenues violentes, sauvées du chromo par la lumière.