Rendez-vous à dix heures ….
Boudiou je croyais dix-huit !
Marche qui se voudrait vive
Talons hauts dérapant sur les galets, je danse.

Une pluie légère
Maisons grises, et ciel gris

lumière qui se refuse à venir voir ça.

La petite place s’éveille.
Quel est le chemin le plus court ?
Ais-je vraiment envie de trouver un endroit où on me permettra de touiller, malaxer de la terre, retrouver le souvenir de ce plaisir très ancien ?

J’ai cinq minutes d’avance
La pluie s’est endormie
Temps d’une cigarette pour me rassembler, en regardant l’automne qui s’est installé dans l’arbre – je voudrais qu’il me baigne d’un peu de rousseur – mais il n’y a pas assez de feuilles et pas du tout de lumière.

En sortant, inscription prise pour ce qui, comme je le voulais, n’est pas un « atelier de modelage » mais si je le veux un endroit de liberté sans autre but que la sensation de la terre sous mes mains, des gouttes pressées, mauvaises, serrées, nous sont tombées sur la tête. Les couleurs de la cour, alors que la pluie venait de cesser, en étaient toutes réveillées.
Reste à espérer que je pourrais faire de mes mains ce que je veux. Reste à acheter de la terre, et la seule boutique intramuros la vend, parait-il, en sacs ne permettant ni de voir ni de toucher - avec ma longue ignorance, et puisque le but est non de réaliser « des œuvres » (ma doué !), mais le plaisir du contact, cela m’ennuie un peu. Essayer le dialogue et se fier à la chance. Et puis charrier et entreposer cela.
Et l’après midi fut bleu puisque je ne sortais plus (lu les débats au Sénat et à l’assemblée sur fond de musiques variées)
Intéressant n’est-ce-pas ?