Et quand je laissais reposer ma machine, ou qu’ils se reposaient entre deux lois, je terminais, quittant l’écriture de la poésie - et la lucidité que l’on se doit - dans « l’instinct de ciel » de Jean-Michel Maulpoix, pour les histoires d’écrivains ou de livres, ou de lecteurs, prétextes ou objets des nouvelles, ma dernière découverte (toujours en retard suis) Roberto Bolzano avec « appels téléphoniques » , et, au-delà de ma première réaction vaguement ennuyée par l’intérêt des récits mais leur presque banalité, même dans le tragique, une impression de distance, d’absence, je me suis laisée envahir progressivement, lentement, en y entrant, par son monde, une vision un peu à coté et une très légère étrangeté qui éclaire notre réalité. Et les fins qui n’en sont pas, ouvertes, ou retombées, comme après la saga en quelques pages de la vie de Clara « je passe toutes les nuits à me demander où elle pourrait être, me dit-il. Au ton de sa voix, à la tournure que prenait la conversation, je compris qu’il avait besoin de mon amitié, de l’amitié de n’importe qui. Mais moi je n’étais pas en mesure de lui offrir une compensation »
« tu es un peu fou, toi. Des feuilles jeunes et même des fleurs après trois ans de sommeil ? Est-ce que tu vas continuer ?
- tu attends quoi ? m’a-t-elle demandé
- des petites - restons modestes, de toutes petites - boules rondes d’une belle couleur, d’une douce odeur, que l’on appelle fruits, et, un peu curieusement vu leur taille, oranges. Il en portait quand il est arrivé
- tu crois que ?
- je n’ose pas - il faudrait qu’il soit vraiment fou
Alors elle lui a demandé de s'appliquer à en produire, parce qu'elle voulait les voir, mais il n’a pas répondu, et le sot totem, derrière elle, n’est pas intervenu - donc je l’ai rentrée avant que le soir ne tombe.
9 commentaires:
Une ballade par grand vent, mais le ciel bleu est si magnifique que quelques nuages blancs.
Tes photos sont superbes, et ta p'tite bonne femme et toi conversant entre vous deux à savoir si l'oranger te dispenserait ses fruits, c'est plein de fraîcheur, bravo, cela ferait un beau texte pour les Impromptus, un jour, si le thème s'y prête.
Merci pour ta main sur mon épaule, j'apprécie grandement, c'est difficile de traverser ces moments, je pense beaucoup à Marie ces jours-ci et souvent.
Bon mercredi et bisous de ta p'tite cousine du Québec.
Vous êtes passée chez moi pour y déposer quelques mots, merci.
Il s'agit bien de l'entrée monumentale de l'ancien couvent des Carmes (XVe) !
Souvent entre métaphores, formules poétiques et ellipses... je n'arrive pas à comprendre ce que tu écris ! Faut dire que je suis toujours pressé : je dois lire vite !
laisse lui le temps de se rappeler comment il a déjà réussi cet exploit et de se demander s'il peut encore le renouveler pour ton plus grand plaisir, et celui de ta bonne femme!
Belle journée Brig!
T'as bien fait ! Vive les attentes, ah...
Photographiques, bien sûr !
T'as photographié les livres s'en t'en approcher ? ;)
Quelle joli dialogue ! j'espère qu'elles ne seront pas bleues :)
Merci pour tes mots.
OLIVIER
Et tu es allée sans prendre de billet, découragée (peut-être), un aller simple sans retour escompté, mais avec détours, à pas comptés...la ballade de Brigitte sans attente impatiente sans tarder, un petit vent dans la voile te poussant te ramenant à ton logis.
Des photographes muets pour un poissonnier privé de son harangue, c'était un rêve?
Un peu jaloux du beau temps dont vous semblez bénéficier chez toi, je reste néanmoins toujours en admiration devant la qualité de tes choix de lecture et de tes propres compositions. Chacun de tes billets est merveilleusement ciselé.
Concernant le "théatre de l'assemblée", il faut dire que le jeu des "votes solennels" est en effet très convenu, tout comme les présentations de projets de lois, pour lesquels on voit des ministres, et les actuels sont, au surplus, sans aucun talent oratoire, réciter des discours d'une totale platitude, et écrits par leurs conseillers.
Face à eux, des assistances de plus en plus clairsemées, tant l'on fait jouer à nos députés-cumulards, le rôle de chambre d'enregistrement. Mais les débats, généralement, s'animent et deviennent plus intéressants et spontanés...
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