commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, septembre 28, 2009

« Vous étiez cette jaunasserie tour à tour un peu blanchâtre, ou grisâtre, ou un peu violacée dans le rare blanc des pages des versions du collège, l'obscurité brune, affamée et humide de la nuit commençante, l'odeur suffocante de fadeur que dégage le corps des morts, mêlée de cuir, d'urine, et de laine mouillée. Ce qui a vécu et qui, ayant cessé de vivre, n'est pas, n'était il pas, de quelque manière, moins encore qu'il n'était avant qu'il n'apparût ? Je ne pouvais mendier auprès de vous la moindre assurance, ni poser la moindre interrogation. Vous n'aviez plus d'avis sur rien. Vous n'étiez ni pour ni contre : vous n'étiez pas « contre » moi-même, vous n'étiez même pas « pour » vous-même. Presque de l'affection ! Au bout d'un si long temps je trouvais enfin quelqu'un qui n'affirmait ni ne niait, qui ne résolvait aucune contradiction. Qui laissait les choses les unes à côté des autres. Qui laissait tout à côté de tout et tout, le laissait enfin de côté !...

Chose de poudre, plus petite qu'une noix. Corvée. Chose irremplaçable et inutile. Plus brève qu'un son. Qui ne pesait rien. Abstraite. Immensément ancienne et sans durée, et qui ne se répétait pas A la disposition de n'importe qui et dans le même temps rébellion si fermée, muette, lettre close, inaccessible, imperturbablement inaccessible, pour les siècles et les siècles désormais impénétrable : négation qui était inflexible, retrait impavide qui était insaisissable... »

Pascal Quignard – Petits traités - les langues et la mort (langues mortes)

7 commentaires:

JEA a dit…

Première photo : mais tel que la pierre le garde figé, que tient-il en sa gauche main ? Une couverture rigide avec 5 parchemins enroulés ???

Unknown a dit…

Bonjour Brigitte, oui juste une petite idée-c'est le sang rouge d'orée dans la deuxième photo. Le sang royal qui saigne de les langues mortes mais les langues sur un niveau ne sont jamais mortes elles vivent muette dans les autres langues vivante.

merci.

belle semaine de créer les chef d'oeuvres.

Moi je devrais concentrer sur les écrits pour les jeunes.Il s'agit des animaux de l'espace. ha ha. Je ne sais pas comment je pense de ces choses ha ha.

belle journée magique comme tous les jours.

a la prochaine blogging.

HUGS

micheline a dit…

Tel qu'en Lui-même enfin l'éternité le change,
Le Tombeau d'Edgar Poe ( Mallarmé)

OU:
Tel qu'en néant enfin l'éternité le change,.??

pierre a dit…

Le latin, cette langue morte
et s'il n'avait été qu'une langue écrite, une langue savante?

albin, journalier a dit…

Pascal Quignard, une si belle écriture.

Gérard a dit…

Un texte bien rempli pour parler du vide.

Muse a dit…

combien admirablement décrite cette langue latine, moi qui ne l'ai pratiqué qu'en sixième. J'étais plus passionnée par les centurions que par les déclinaisons.