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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, décembre 21, 2009

« Le mot "résistance", j'allais écrire : j'ai cette "réticence". Il y a aussi le mot "résidence" : réticence ou résistance à quitter ma résidence, et pourtant dans ce mot "résidence" je ne vois rien d'autre que là où tout de suite je suis, là où toujours je suis, les quatre murs blancs de la pièce minuscule qui m'est réservée, la table avec cette machine, le divan derrière où j'ai mes livres : je me promettais de lire et lire, mais depuis que je suis dans cette pièce, et par le fait même qu'elle me soit réservée c'est là, la machine sur la table de bois, devant le mur blanc, que je suis assis et je ne bouge pas.

Je m'assois, j'attends, je regarde le mur blanc. On m'a demandé ; mais ces textes, un texte par jour, vous les trouvez comment ? Juste, j'attends, là, sur ma chaise ou le divan, et parfois le texte est là, alors je l'écris. »

François Bon « tumulte »

Plaisir de la légèreté, pleine de sens, du jeu, du tressage entre les mots, en lisant le début de ce petit texte, dimanche à l'heure du thé, et puis la ressemblance avec ma réticence devant tout acte, toute pensée, presque parfaite, presque seulement puisque je suis moi et que ce que je m'oblige à poser ici n'a d'importance que pour moi, d'autre nécessité que de donner une petite ossature aux jours, que je suis dans mon antre, même s'il est pour moi un à côté de la vie (ou de ma vie antérieure, active, réelle) et puisque mes murs ne sont pas blancs et nus. Reste la question : trouver comment ?

Et je me suis levée, et suis restée les épaules contre la chaleur du mur, et les fesses au dessus du radiateur, et j'ai vu l'ombre dessinée par ce semblant de corps, je la regardais et lui demandais une histoire. Mais je ne dirai pas celle qu'elle m'a raconté parce que je ne l'ai pas comprise.

Alors, merci, à cette citation qui m'a donné ces lignes, et qu'importe ce qu'elles sont.

11 commentaires:

joye a dit…

j'ai vu l'ombre dessinée par ce semblant de corps

***

Elle était bien belle.

DUSZKA a dit…

Ombre, cette esquisse du vrai, ce lointain si proche... Et son frère le Silence... Bonne nuit.

Michel Benoit a dit…

Une espèce de pêche à la ligne en quelque sorte.
L'ombre est un poisson...

jeandler a dit…

Résidence priviligiée de Maria Casarès.
Ne pas oublier, nous sommes tous en résidence sur cette Terre.

Brigetoun a dit…

j'exploite mes restes de Grignan, suis pas sortie, en petite vieille

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

Franchement Brigetoun si j'étais vous, je résisterai à cette résistance pour rester dans votre résidence car il ne faut point avoir de réticence pour toutes les choses mystérieuses qui traversent votre espace personnel, telle une ombre douce et qui n'est jamais que l'autre versant d'un rayon de soleil !

Anonyme a dit…

Passé le mur, les fantômes vinrent à votre rencontre... mais la photographie réussit à en saisir un sur le vif.

Ecrire, oui : il suffit d'attendre à point.

D. Hasselmann a dit…

Le commentaire "fantomatique" au-dessus est de moi, mais il m'a échappé, normal !

Gérard a dit…

que de "Bon " mots !

JEA a dit…

les rési- stances...
poèmes les compromis !

PhA a dit…

Votre miroir
est un hublot.