Une incursion dans la Drome

C'était, en sortant de chez moi, vers neuf heures et demi, un ordre dans le ciel.

C'était la confirmation répétée que ma route était bonne, qui suivait la rue Joseph Vernet vers la gare

C'était au dessus de moi le ciel d'un bleu qui se saturait peu à peu de lumière, mais, de l'autre côté de l'avenue Jean Jaurès, l'arrivée des nuages (qui ont finalement, là haut, donné une pluie insistante et froide dans l'après-midi)

C'était un court trajet Orange, Bollène, Pierrelatte et une voiture jaune comme celles de la poste (la seule que je reconnaisse), avec ma soeur comme chauffeur.

C'était une très belle et très grande maison, chauffée en partie, la jeune troupe étant repartie, dans le grand jardin en tenue d'hiver, sous le poids du ciel.

C'était le ravissement du plaqueminier en gloire devant la façade.

C'était un déjeuner délicieux en petit comité, de charmants (vraiment) amis de passage, des phrases échangées, c'était l'indulgence devant les lubies brigetounienne.

C'était la visite de la maison pour ceux qui la découvraient, son charme entre raffinement et décontraction, et des frissons malgré le collant de laine.

C'était un moment tranquille devant une cheminée, et un début de persuasion du plaisir possible de la lecture sur iPad.

C'était un retour vers la gare de Pierrelatte sous un reste de pluie, un reste de lumière.

C'était avoir ramené, la trouvant juste un peu moins lourde que prévu, une tête en bronze qui trônait chez ma grande-mère, puis chez ma mère, que le clan des soeurs a récupérée et m'a attribuée. (suis nommée gardienne)

C'était me souvenir que je la trouvais belle et que je lui avais souvent confié mon profond ennui.

C'était être touchée, mais se demander où l'installer dans l'antre qui est bien moins à sa hauteur que les autres maisons de la famille.

Voilà, voilà