commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, mars 11, 2012

jour de rien (long)


jour de rien – de petite brise qui poussait carcasse menaçante, et ses crispations internes, en accord avec l'envie des halles,

jour de rien, de calme imposé à ses paniques dans les attentes, heureusement courte pour huile, palet et filet de morue,

jour de rien, de petit sourire crispé, de poissons trop opulents, de choix d'une petite barbue, de deux lisettes, d'un filet de lieu, de plaisanteries rituelles échangées sans s'écouter, pour le plaisir,

jour de rien, juste un calme dialogue muet avec un congre blafard, pauvre, pendant l'écaillage,

jour de rien, juste remplir, heurts de hâte, seaux métalliques avec un kilo et demi de bintjes, et des pompadours

jour de rien, juste meubler paumée avec néant, au risque de précipiter son insignifiance, juste se demander pourquoi ces photos

jour de rien, d'un panier de plastique avec asperges, un navet, deux courgettes bien brillantes, trois belles tomates brunies, deux grosses poires parlant de jus sucré

jour de rien, de repli vers une petite fromagère pour éviter la foule de l'habituel étal, d'un bout de saint-nectaire souple, au ton sombre de bel âge, d'un banon souple mais pas trop, d'une demi tranche épaisse de fourme, d'un tronçon de grosse rouelle de brebis,


jour de rien, de trop grand poids, de cigarillos par volonté en déroute, de modèle pris sur la verticalité d'une sculpture improvisée, d'équilibrage des charges,

jour de rien, d'argent, de bonbons, d'éponge, de médicament, de yaourts de chèvre, de caillé, de chemin qui n'en finit pas, et continue à ne pas en finir de rues en place, de place en rues..
jour de rien, de petite bise fraîche massant le visage, réveillant la volonté
jour de rien, du plaisir grand de se trouver, charges à terre, en haut de l'escalier


jour de rien, où reprendre son souffle, où en avoir un peu assez de paumée, où se dire : êtes-vous toujours là ?

Et Paumée me pardonneras-tu ?
Que veux-tu, je lis trop belles choses..

10 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Un panier frugal et de bien belles courses. J'aime bien votre éclectisme alimentaire ;-)

D. Hasselmann a dit…

Les riens se récoltent. Le jour se lève.

Michel Benoit a dit…

La bouffe, il n'y a que ça de vrai !

jeandler a dit…

Un cabas bien garni que celui de Paumée.

L'image du parasol replié, mal ficelé, m'évoque la Jeanne au bûcher de Dreyer

tanette2 a dit…

J'aime ton jour de rien et ses photos de marché, ton calme dialogue muet avec le congre blafard, et ton grand plaisir de se trouver charge à terre en haut de l'escalier après avoir marché dans les rues qui n'en finissaient pas..

joye a dit…

Ah ! Ce poisson qui te sourit et toi qui ne crois pas tes yeux !

:-))))))))))))))))

Anonyme a dit…

je ne sais pas s'ils sont toujours là. Moi oui.
Lou

arlette a dit…

Un bien joli marché coloré et Brigetoun un peu tristounette

Gérard Méry a dit…

Ce n'est pas rien les marchés de Provence chantait Bécaud

Obni a dit…

Un texte à la fois très fort et agréable à lire. Toujours la même plume ici ! Bravo !