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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, mars 06, 2012

Rêvasserie en froide compagnie, et marche contre le vent


Une seule présence, en suspens du temps, dans l'à côté du réel, une bouche parfaite, fermement close, sourire en repos, des lèvres froides, entre belles joues froides, leur blancheur glacée, cette luisance, abstraction.
En découverte aimable, en fascination, en ennui naissant, en cette exaspération, en renonciation.
En les délaisser, accrocher ses yeux, en dessous, sur pétales fragiles, ces violettes un peu fanées, mourant d'être vivantes, mises là en hommage, peut-être, devenues défis.
Et revenir aux lèvres, leur jeter : oh mangez les donc ces fleurs, qu'elles vous fanent un peu, vous tachent - tentez de trouver, en mangeant leur mort, un peu d'imperfection et de vie.

Idées absurdes, en repos, comme jetée sur chaise longue, dans un salon déserté, penser à Madame Du Deffand, aveugle et vieillissante, se faisant lire, attendant le Président, une lettre venue de Ferney – être elle, sourire et se plaindre un peu, se souvenir de temps de gloire, garder l'amitié, l'intelligence, demander nouvelles du monde.

C'est n'importe quoi, vais boire mon thé, sortir nettoyer la cour, dans le calme revenu, l'endormissement du vent.
Vent moyen rencontré dans les rues, ce lundi matin, qui secouait cheveux, bannes, drapeaux, vexé de n'être capable que de rafales de 100 km/heure environ ; ce joueur en sournoise rage qui faisait notre ciel pur.

Et les passants se penchaient en avant de tout leur poids quand il se lançait au long des rues, et dès que le pouvaient, prenaient les petites rues coudées pour le casser. 

7 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Le vent aurait aussi une bouche, dit-on.

Pierre R Chantelois a dit…

Belle idée cette bouche fermement close, en introduction, qui nous a permis de saisir en silence le poids des mots.

Lautreje a dit…

"un peu d'imperfection et de vie" pour qu'au moins cette bouche frémisse.
Je pense à cette vidéo reçue hier :
Comment trouver le courage d'être imparfait :
http://www.ted.com/talks/brene_brown_on_vulnerability.html

Choisir la langue pour les sous-titres

arlette a dit…

Trop de beauté nuit ...c'est dans l'imperfection que le charme agit

Michel Benoit a dit…

Attirante méridienne !

jeandler a dit…

Se mefier des coins de rue
le vent y est tâpi
vous sautant dessus comme la pauvreté sur le monde
un vent à laisser les boeufs à l'étable.

Brigetoun a dit…

merci à vous