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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, avril 13, 2012

Migraine et pillage heureux


Deuxième soir avec dîner démesurément avancé pour finir vers dix heures en gardant mon extrême lenteur naturelle, sommeil comme un puits, éveil vers six heures quand la lumière hésite à percer, main qui s'arrête au dessus du pot de miel, verre d'eau, tour sur internet pour trouver les beautés de Montréal, d'autres belles et bonnes choses et la todo-liste – pelotonnage dans les draps et émergence après neuf heures avec migraine, mal de bide, soif et sentiment de triomphe... douche, pantalon, chandail (trop décolleté pour une vieille, tant pis) veston pseudo masculin, bottines repoussant l'ourlet, et marche aussi rapide que possible vers le laboratoire..
longue attente, annonce triomphale du jeûne respecté en adéquate durée et au delà, quelque minutes pour trouver une veine non fuyarde et joyeux sentiment du devoir accompli.

Retour avec migraine insistante, l'oeil aux papillons en mode brumeux, et le sentiment de mon aspect misérable – mais le sourire de la vie tranquille des rues, la rencontre juste assez étrange pour m'être fraternelle de deux hommes très abîmés et radieux,

et l'éblouissement de la lumière,

Pour le reste du jour, pâtes avec délicieux ajouts, l'oeil toujours en refus, petite pointe au dessus vague et mouvante, et pointe plus épaisse forte et précise dans la nuque, petit vague à quelque chose, coeur physique ou âme je ne sais, et tant de choses - bien ma veine - à lire et déguster, comme par exemple... petit florilège de l'aurore et de la fin de matinée - ces quelques bribes (infime partie.. et il y avait aussi photos, de Tokyo, de partout..) ce méli-mélo
«J’apprends que la dernière fois, elle avait passé une mauvaise nuit. Fait de mauvais rêves. Et qu’elle était contente que je sois arrivé. Elle était contente d’avoir pu m’expliquer. Un mauvais rêve. Elle ferme les yeux. Elle dit : “J’ai vu le diable.”» dans le petit monde de Nicolas Esse http://nicolasesse.com/2012/04/12/les-mots-perdus-ii /
«Les morts vivants reviennent continuellement.» tweet pour Dailymotto de Lucien Suel
«Frère, toi qui possèdes la lumière, dis-moi la mienne.

Je suis comme un aveugle. Je vais sans but et je marche à tâtons.

Je vais sous les tempêtes et les orages
Aveugle de rêve et fou d’harmonie.» de Rubèn Dario via Poezibao http://poezibao.typepad.com/poezibao/2012/04/anthologie-permanente-rubén-dar%C3%ADo-.html
«bientôt tu laisseras la pluie

refaire ce qui manque d’aube

parmi les ombres traversées

d’on ne sait trop quel soleil noir» chez Jean-Yves Fick http://jeanyvesfick.wordpress.com/2012/04/12/dun-passage-xxxi/

«La vie est comme la journée : elle a ses heures mortes, écrivait Louise Ackermann» chez Pierre Chantelois (avec photos tant belles) http://lesbeautesdemontreal.com/2012/04/12/les-heures/
«Trois heures du matin : les oiseaux diurnes chantent aux lampadaires toujours allumés. Je crois qu’ils dorment un peu avant, mais s’ils ouvrent un œil à deux ou trois heures, ils se font avoir, toujours, et leurs journées sont longues, tellement longues, à l’épuisement.» chez Joachim Séné http://www.joachimsene.fr/txt/ce-serait/article/des-cernes-aux-yeux-des-moineaux et sentimet fraternel
«Les maisons de vacances ont parfois un nom qu’on marquera en cursive avec une pièce de fer forgé, ou sur une plaque d’émail fixée sur la façade. Pour les bateaux, c’est une obligation de nommer et d’inscrire ce nom ; et puis c’est le légendaire de la mer,» chez Scriptopolis http://www.scriptopolis.fr/?p=4074

«le bateau n'avance pas très vite, se couche sur le côté pour réfléchir, alors on penche la tête comme lui et il reprend confiance» à la fin de la todo-liste de Christine Jeanney http://tentatives.eklablog.fr/todo-liste-286-a45831045
«on voit volutes subtiles fumée gris bleu que vent penche transparentes vers l'est / avion vroum / air lumière comme anguleuse ou quoi comme acérée ou quoi dessine presque noir tilleul des grosses branches» avec la baleine échouée de Maryse Hache http://semenoir.typepad.fr/semenoir/2012/04/baleine-paysage-102.html
«au-delà des vitres une aile d'ange sur la peau des choses, la saisie d'un contour et cela commencerait à se rassembler à l'intérieur.» chez Laura http://jardindombres.blogspot.fr/2012/04/soif.html
«Coup d'oeil en arrivant, les crocus jaunes sont au rendez-vous devant la véranda. J'en compte quatre, les photographie. L'eau coule à la fontaine, il y a un air de printemps.» dans la lettre de Jean Prod'hom non envoyée à Pierre Bergounioux http://www.lesmarges.net/notes/notes.html

"Voici que les hommes s'échangent maintenant les mots comme des idoles invisibles, ne s'en forgeant plus qu'une monnaie" citation de Novarina tweetée par Laurent Margantin alias Variations zoo humain
et chez lui
«iguane imposant / nous te reverrons / dans des films / dans des publicités / dans des fantasmagories diverses / tu seras rose, bleu ou violet / tu parleras / tu seras un personnage / à raison humaine / tu énonceras des vérités cachées / que nous recueillerons / dans nos propres cages» http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article1576
etc...
et puis la découverte du numéro 2 de l'impossible trouvé au courrier (et sur lequel j'ai repiqué les trois photos ci-dessus de Camille Millerand, très mal, achetez le journal pour les voir, et tous les textes politiques, poétiques qu'il contient), la fin du rire jaune hebdomadaire à la lecture du Canard enchaîné, les nouvelles du off qui éclate et autres sur la Provence, ce que pouvais attraper de la campagne (Holande et Poutou) avant, avec le thé, de humer un peu «l'acacia» de Claude Simon (je reste encore dans le souvenir de la lecture de «l'invitation»), de quelques jours aussi de Bergounioux en ses carnets, après la sieste-tue-migraine, et pas le repassage et tri de vêtement qu'aurais dû.
Voilà voilà, passionnant n'est-il pas ?

8 commentaires:

Pierre R Chantelois a dit…

Merci pour cette pensée délicate. Vos voyages à travers les mots sont en eux-mêmes une vraie poésie. J'ai découvert notamment Maryse Hache (quelqu'un dit qu'il n'en a pas fini avec le monde visible depuis un rectangle de fenêtre), lesmarges (Elle a le visage triste des gens qui sont nés dans le regret, qui ont vécu dans une immense solitude, avec à fleur de peau une gentillesse que les autres n'ont pas), les Œuvres ouvertes (Il lui semble que le monde est fait de milliers de barreaux et au-delà rien, de Rainer Maria Rilke).

Dominique Hasselmann a dit…

Hommes-troncs : à l'impossible le regard est tenu.

Suzon a dit…

Ce n'est pas le "jeune" auquel je pensais, mais peut-être vous ?

Michel Benoit a dit…

C'était mardi j'allais aussi
Quarant'quat' rue Bonneterie

Brigetoun a dit…

ô ma Doué, je corrige .. même si respecte les jeunes, quand le sont

Michel, jeudi c'était embouteillage (enfin presque : cinq femmes arrivées presque en même temps)

arlette a dit…

Passionnant sûrement! choisir la lecture -partage au lieu des tâches ingrates...
demain est un autre jour

Gérard Méry a dit…

on a enfin retrouvé les pilleurs deux troncs ...blancs ?

joye a dit…

Migraine, ouille. Courage !