Ce serait sortir des
valises, ou des sacs de courses du mois d'avril, quelques frusques
pour le printemps et l'été, les remplacer par manteaux, pantalons
et jupes de lainage etc... comme si je n'étais pas grippée -
Ce serait arrêter parce
que cet étalage c'est déjà trop à faire pour ma paresse – ce serait elle,
ma paresse trop aimée, en faire une vague rêverie qui accompagne, avec
un peu de musique, et la lumière sur la cour, quand elle perçait la
neutralité blanche du ciel, les crises d'activité – et ce serait,
un chemin (avec des bribes que j'ai laissées, longtemps y a, sur des
blogs, ceux d'Ossiane http://ossiane.blog.lemonde.fr/
ou de Jeandler http://jeandler.blog.lemonde.fr/
et qu'avec une complaisance surprenante j'ai gardées)
un
ciel gris
pour que le chemin
chante sa blancheur,
posé comme un couvercle
pour que les parfums
fusent des buissons -
La sente
se frayant un passage
serrée entre ces courbes,
Un peu au dessus,
à peine
l’éventail des pins,
et la sensation
que cela n’a pas de fin
pour que le chemin
chante sa blancheur,
posé comme un couvercle
pour que les parfums
fusent des buissons -
La sente
se frayant un passage
serrée entre ces courbes,
Un peu au dessus,
à peine
l’éventail des pins,
et la sensation
que cela n’a pas de fin
ce
serait arriver à une maison qui s'éveille à la sortie de l'hiver,
avec ses murs crépis et la treille encore nue qui chemine
serpentant
sur la peau usée du
mur,
telle de noirs
tendons,
s’appuyant
en leur accord
amoureux,
dessin, attente
de la bruissante forêt
qui viendra
préparer et abriter
l’ivresse
des
grappes
Ce
serait, lentement, au gré des heures, entre lectures, arrosage ou
rien, essayer, repasser, pendre, se dire que le nécessaire est de se
rendre acceptable pour ne pas arrêter l'oeil, voir qu'il a plu,
sortir et saluer le retour de la plante folle sur le mur entre les
cours
grande humilité,
grand entêtement,
à vivre,
à s’accrocher là,
mais sans négliger
en sa grand simplicité,
en sa coquetterie
savante,
de se faire parure,
ornement,
pour ce à quoi,
résolue,
elle s’arrime ainsi
Ce serait se dire que le
jour est passé.
8 commentaires:
Sois calme, ô ma rêverie !
AH! cette transhumance des vêtements déjà ...encore...
Rêveries indépendantes aux gestes du jour
J'aime cet éloge de la paresse
qui tout le contraire ici de l'acédie...
P. Assouline :
- "Dès lors qu'on a une vie intérieure, on mène une vie double."
Beau poème d'un exact ressenti que je prends à mon compte (au masculin bien sûr) et à la typographie polymorphe.
Cette plante folle, "en sa coquetterie savante", m'évoque Damalis (H. Ode I, 36) : ... lasciuis hederis ambitiosior "qui embrasse plus étroitement que le lierre lascif" (traduction provisoire).
Se dėpêcher de ne rien faire ça prend un certain temps
L'art de ne plus hâter le pas pour atteindre un quelconque but est un luxe dont je ne soupçonnais pas l'existence. Et ce poème décrit en une belle manière ce luxe.
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