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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, mai 09, 2012

Calme rêverie – parcours immobile


Ce serait sortir des valises, ou des sacs de courses du mois d'avril, quelques frusques pour le printemps et l'été, les remplacer par manteaux, pantalons et jupes de lainage etc... comme si je n'étais pas grippée -
Ce serait arrêter parce que cet étalage c'est déjà trop à faire pour ma paresse – ce serait elle, ma paresse trop aimée, en faire une vague rêverie qui accompagne, avec un peu de musique, et la lumière sur la cour, quand elle perçait la neutralité blanche du ciel, les crises d'activité – et ce serait, un chemin (avec des bribes que j'ai laissées, longtemps y a, sur des blogs, ceux d'Ossiane http://ossiane.blog.lemonde.fr/ ou de Jeandler http://jeandler.blog.lemonde.fr/ et qu'avec une complaisance surprenante j'ai gardées)
un ciel gris
pour que le chemin
chante sa blancheur,
posé comme un couvercle
pour que les parfums
fusent des buissons -
La sente
se frayant un passage
serrée entre ces courbes,
Un peu au dessus,
à peine
l’éventail des pins,
et la sensation
que cela n’a pas de fin
ce serait arriver à une maison qui s'éveille à la sortie de l'hiver, avec ses murs crépis et la treille encore nue qui chemine
serpentant

sur la peau usée du mur,

telle de noirs tendons,

s’appuyant
en leur accord amoureux,
dessin, attente

de la bruissante forêt

qui viendra

préparer et abriter

l’ivresse
des grappes

Ce serait, lentement, au gré des heures, entre lectures, arrosage ou rien, essayer, repasser, pendre, se dire que le nécessaire est de se rendre acceptable pour ne pas arrêter l'oeil, voir qu'il a plu, sortir et saluer le retour de la plante folle sur le mur entre les cours
grande humilité,

grand entêtement,

à vivre,

à s’accrocher là,
mais sans négliger
en sa grand simplicité,
en sa coquetterie savante,

de se faire parure,

ornement,

pour ce à quoi, résolue,
elle s’arrime ainsi
Ce serait se dire que le jour est passé.

8 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Sois calme, ô ma rêverie !

arlette a dit…

AH! cette transhumance des vêtements déjà ...encore...
Rêveries indépendantes aux gestes du jour

jeandler a dit…

J'aime cet éloge de la paresse
qui tout le contraire ici de l'acédie...

JEA a dit…

P. Assouline :
- "Dès lors qu'on a une vie intérieure, on mène une vie double."

Michel Benoit a dit…

Beau poème d'un exact ressenti que je prends à mon compte (au masculin bien sûr) et à la typographie polymorphe.

Danielle Carlès a dit…

Cette plante folle, "en sa coquetterie savante", m'évoque Damalis (H. Ode I, 36) : ... lasciuis hederis ambitiosior "qui embrasse plus étroitement que le lierre lascif" (traduction provisoire).

Gérard a dit…

Se dėpêcher de ne rien faire ça prend un certain temps

Pierre R. Chantelois a dit…

L'art de ne plus hâter le pas pour atteindre un quelconque but est un luxe dont je ne soupçonnais pas l'existence. Et ce poème décrit en une belle manière ce luxe.