Passé le trou, passé
l'angle, on tourne à gauche, on monte une raide volée d'escalier et
là, dans un trou légèrement plus ample, était Brigetoun qui, en
ce vendredi, tentait de lire, de comprendre, de citer les billets
échangés dans le cadre des vases communicants de mai, tête noire
de rhume oscillant sur le cou (quand elle ne rêvait ou ne dormait
pas, puisque la moisson était spécialement belle mais moins
abondante que d'autres)
mais ne pas oublier -
préférable pour profiter de tout - le recensement, regroupement
fait par Pierre Ménard sur
http://www.scoop.it/t/les-vases-communicants/
Or donc, il y avait (mais
souvent, les textes me semblaient trop beaux, poétiques, forts, pour
que je puisse, me sente courage de poser mots dessus) :
elles ont tissé la mer et
la plage et..
Claudine Mangin-Sales
http://www.auxbordsdesmondes.fr/spip.php?article715
un beau pastel à partir
des photos et mots posés dessus d'Isabelle Pariente-Butterlin en vis
à vis
« Écho du regard et
du texte, dans notre échange. J’ai photographié, sans tout à
fait savoir ce que je photographiais, la plage, la mer, le sable,
quelque chose comme un crépuscule commençant, et elle a choisi une
des images, m’a envoyé ce pastel. Et en retour le texte est né »
explique Isabelle
et
Isabelle
Pariente-Butterlin
http://colorsandpastels.wordpress.com/2012/05/03/les-vases-communicants-echange-avec-isabelle-pariente-butterlin-isabellep_b-vasesco-3-2/
«calmes blocs, ici bas
chus»
la plage, les blocs, les
enfants qui courent – texte qui progresse de reprise en reprise
comme la marche sur la plage.. et à marée basse les restes d'une
barge
«Ce qui ici a chu. Les
deux scènes se superposent l’une à l’autre, l’une que je ne
sais pas décrire, scène de guerre, je ne regarde pas, je détourne
la tête, je détourne le regard, scène de guerre, et ces poches,
ainsi nommées, et les bombardements, et les avions, et les morts,
ceux qui, débarquant, tombèrent dans l’eau,».. et les enfants
sur l'enseignement
Marie-Anne Paveau
http://enseignant.hypotheses.org/444
rappel de son histoire
d'enseignante – et : l'orthographe
«L'orrthographe est de ce
fait un serpent de mer increvable du débat culturel en France, qui
prend toujours les mêmes formes, celles des attaques d’opinion
voire d’indignation, mais toujours sans argumentation. Le ton monte
vite, les attaques ad personam fusent, l’appel au stéréotype
est omniprésent, l’argument idéologique asséné sans
sommation..»
et
Delphine Regnard
http://penseedudiscours.hypotheses.org/9517
« les ficelles du
prof » - réflexion, images du métier d'enseignant
« Arrive alors la
ficelle, objet transitionnel, qui permet à la fois d’éloigner de
soi mais de ramener aussi à soi, donc de garder prise sur la
situation. Les ficelles du métier (de prof), quelles sont-elles ?
toutes celles qui vous permettent de faire progresser l’autre, bien
sûr, pas de vous ériger en dispensateur éminent de savoir. Ça a
l’air simple mais c’est de fait bien compliqué. J’ai remarqué
que plus mes élèves sont faibles, plus ils me réclament des cours
(id est des « leçons », des « textes »)
tirés au cordeau, très écrits et ingurgitables. »
écrire sur une photo de
l'autre
Louise Imagine
http://www.joachimsene.fr/txt/vases-communicants/article/brindilles-par-louise-imagine
«Brindilles»
un
texte où se sentir bien – une pièce, décrite minutieusement,
elle, une silhouette, le souvenir de l'enfance, l'élan alors, et ce
retour en rompant la promesse qu'elle s'est faite
« Un
frisson lui parcourut l’échine et la luminosité environnante n’en
brûla que plus intensément ses prunelles. Elle ferma les paupières,
tant pour retenir les larmes qui menaçaient de perler que pour
plonger profondément en elle, tout au fond, au loin, là-bas où
elle avait pourtant juré de ne plus aller. Où vibraient les
ténèbres. Comme munis d’une vie propre et autonome, obéissant à
un ordre ancestral et sacré, ses doigts assemblèrent les
brindilles, l’une après l’autre, avec une dextérité qu’elle
croyait évanouie à jamais.»
et
seul au bureau –
carreaux et lunettes brisés par un éventuel pavé dévastateur –
l'écran qui ne s'allume plus
et toujours la justesse de
son regard
«Il y a un courant d’air
humide et, bêtement, j’ai peur d’un court-circuit, là dans
l’air, conduit par les molécules d’eau et moi électrocuté, car
je sais qu’un jour, la science et la technologie, l’industrie et
la finance, tous ces main-dans-la-main et ces tête-à-tête,
propageront ce besoin, cette réparation, cette nécessité de faire
circuler le courant dans l’atmosphère, il y aura du courant sans
fil.»
en vers
«si les roses font exprès
d'être des roses» - poème au beau souffle, sensibilité aux
choses et méditation
«Les Roses font exprès
d’être des Roses
à la surface pour ne pas
mourir de tristesse
leur beauté nous éloigne
de tout ce qui blesse
les longs dimanche les
jours moroses»
et
Christopher Sélac
http://lsarahdubas.over-blog.com/article-vases-communicants-mai-2012-104535207.html
constate « je ne
suis plus un poète », mais j'ai un doute.. en tout cas c'est
goûteux
« Je ne suis plus un
poète, je ne sais combien de fois il me faudra vous le répéter.
Vous voulez vraiment que je me ridiculise jusqu'au bout ? Soit. Vous
l'aurez voulu. Ne venez pas vous plaindre après...
Leurs rêves de caresse
deviennent habitude
Tes appels ta détresse et
tes incertitudes»
articulation
un échange qui avait
été annoncé pour samedi, mais qui est arrivé – bravo - avant
vingt heures – mais j'avais mis en place ces roses, par défaut,
pour venir compléter dessous, et n'ai pu reprendre d'images, vous
les découvrirez en lisant et sont indispensables – échange
attendu, mais quel ! entre
Mathilde Roux http://www.boat-a-idee.com/mathilde-roux-vases-communicants-mai-2012/
des
exercices, introduits par des titres élégamment inscrits sur une
photo de Jean-Christophe Cros (allez voir) – et sous chaque titre
une petite phrase pour vous, et puis un texte, par exemple :
«Je connais un endroit
sauvage où l’on peut, à la saison qui va, cueillir des fraises
des bois, des sauges et des narcisses pourpres à l’ombre des
genêts, où l’on peut marcher pieds nus sur les rochers mouillés
et laisser son enfance farfouiller dans la vase, et laisser son
enfance chatouiller la mémoire.
Je ne connais aucun
paysage qui ne s’articule à l’expérience intime.»
et
Jean-Christophe Cros
http://www.mathilderoux.fr/2012/05/articulation-jeanchristophecros.html
«articulation» et là
encore les images s'imposeraient, pour l'articulation n°3, ces
grands grands carrés verts sur lequels s'inscrivent des lettres
disséminées ou seules au dessus de «légende : zones...»
jusqu'au dernier
«Quelque chose coince la
mâchoire, le manubrium sternal, l'esprit, le fameux gond ? Y a-t-il
un os dans le larynx, un bâton dans la roue de la fortune ? Une
tension dans les attaches, les transitions ?»
avant le dialogue qu'est,
à partir de quelques mots prélevés sur un texte, l'articulation 23
– suivie de l'articulation n°41
«Elle :
« Je gratte la
page
comme je creuse la terre
Je me vois,
noyée
au-dessous
quand vient la fougère » et là encore l'image
s'impose – élément essentiel de cet ensemble assez «ébouriffant»
sur des photos
un bel échange sur lequel
ne peux poser mots (incapable, et ne le veux pas)
« Elle, Ana Nime :
ses données dans les creux des nuages»
un très beau texte, la
mousson, elle, Ana Nime, dans une chambre, disparue de la vie
« L'appeller à s'en
tuer la tête : elle ne peut plus répondre. Sa tête à elle est
pleine de ce qui ne devrait pas y être, on confond cela à tort avec
la tête dans les nuages.»
et
Deborah Heissler
http://www.sabinehuynh.com/id34.html
«coma»
quatre strophes, effort,
hiatus beau
« Eternel flux et
reflux // de ses tempêtes, de ses écueils, de ses marais, de
ses forêts de petits hêtres noirs courbés par le vent / qui
deviennent comme un torrent // Impuissant, ivre de fatigue
encore d’avoir à trop résister sur le chemin / virant de gauche à
droite / Le va-et-vient de ses pas quelque part »
persistance
Christine Leininger
http://www.ericdubois.net/article-texte-de-thetik-les-vases-communicants-de-mai-2012-104103876.html
poème sur un amour
«Je n'attends plus que
nos âmes se croisent, je suggère qu'elles se rencontrent
lascivement pour se frôler et dans le carreau de lumière offert au
vent, qu'elles dessinent la beauté d'une couleur fraîche.»
et
la preuve que nous
existons
«Dans l'éclat du geste et
dans son écart
Dans le fantôme de nos
mouvements
là où glisse la nuit
Dans la répétition des
jours
là où la comédie se
joue»
fragilité de mes mots,
qui ne peuvent.. écho
buée du silence – deux
femmes, un jardin, et la poésie de Maryse Hache
«vent léger dans
feuilles branches et boucles
une buée de silence»
avec des phrases d'Ariane
Dreyfus
«c’est comme une
impasse qui serait plus vaste que l’océan»
et
André Rougier
http://semenoir.typepad.fr/semenoir/2012/05/ars-brevis-vita-brevis-vive-baleine-sème-noir-andré-rougier-vaseco-mai-.html
«ars brevis, vita brevis
(vive baleine sème noir)»
méditation à parti de
citations prélevées dans des baleines échouées chez Maryse Hache
les mots, en courage,
«Loin, très loin, le
bord qui contamine, garant de l'infidélité à soi, comme si les
mots pressentaient sans enchâsser, comme s'ils étaient hantés à
la fois par le fouet et l'apprêt, gage du regard jamais assoupli, de
l'échappée amoindrie par le terme néfaste, mais non encore gravé
dans la hardiesse de tes lances.»
à partir d'un belle et
sombre image
des mots en accord, aussi
beaux – et comme toujours je suis leur rythme, j'admire, et suis
bien, mais ne sais rien en dire
«marche écoute le
silence de la mort écoute le silence de la vie écoute la voix
ensevelie la voix parle du lieu d’ici la voix parle de l’ailleurs
du lieu d’ici la voix parle du vide la voix parle du vide au
centre..»
et
«Acatama métropolis» -
tiré ou dérivé, ou non, de vies// texte en cours
dialogue avec un ou une
qui vient de l'ex nouveau monde, de Camacity, récits d'un clou, de
Camacity ... lisez
« Qu’était-ce par
terre, du temps où tout était foulé ? Pas un gramme de ce truc ne
subsiste. Le sable a recouvert (à moins que sable soit poussière).
Il y a des empreintes de buses là où elles ont rebondi. Ici on a
traîné sur 10m ou plus quelques choses de pas lourd (mais quoi ?).
Là aussi mais ailleurs. Aucune présence humaine, aucune. Silences.»
échange texte, image et
son (un bonheur de fin d'après-midi)
François Bonneau
http://kwakizbak.over-blog.com/article-fran-ois-bonneau-je-suis-un-outil-je-ne-brulerai-rien-104523483.html
«je suis un outil – je
ne brûlerai rien» (après un beau portrait de lui par Christophe
Grossi) un texte encadré par deux phrases extraites de «Va tant, va
tant c'est mieux pour tout le monde» de Christophe Grossi chez
Publie.net,
à lire, ou plutôt à
écouter, dit à deux voix, François Bonneau et Cécile Charpentier
laquelle dit ce qui n'est pas écrit :
«Une voix, au sommet de
la chaise à roulettes,
Se répand mais se gonfle,
sur ma droite,
Remplit aussi ce torse pas
la poitrine,
Le torse de son petit
pouvoir».
et
«peaux retournées»
des strophes introduites
par «Celui-là qui est moi» (souvenir de cette forme..) l'une des
quelques phrases reprises de Millimètres de François Bonneau chez
Publie.net 'comme « n'est pas toujours interchangeable/ avec»..
lire ou écouter la voix
dire sur une musique «dead bodies»
«Celui-là qui est
moi, qui pose sa main sur la poignée et le badge devant le
détecteur, qui court sans sucre de salut en ça va sans savoir
pourquoi des fois, n'est pas toujours interchangeable avec
celui-ci qui blague, blogue, débloque, écrit, crie, twitte,
retwitte, effèfe, plussoie et like.
Celui-là qui est moi,
qui annule ou rétablit ses frappes, signe, édite, médite, modifie,
remplace, copie, coupe et colle, insère, renvoie, commente, partage,
ouvre et ferme balises, n'est pas toujours interchangeable
avec celui-ci qui retourne les salutations étranglées.»
ce qui vit dans des coins
de la ville
«ailleurs, ici»
parler encore de ce
quartier, alors qu'on voudrait voyager, le pourrait, ne le fait pas
(et le texte est plein de liens avec récits, amis)
« Il y a ces points
réels : les prostituées chinoises boulevard de la Villette de plus
en plus nombreuses – dix ans plus tôt, n’existaient pas. Les
voisins nouveaux de l’immeuble, qui ont tous les moyens de payer
les nouveaux loyers, et pourtant fuient, permutent – c’est que
vivre en face d’une cité dont les nuits restent courtes quelle que
soit la saison, quand on peut éviter, qui hésite, personne. »
et
Pierre Cohen-Hadria
http://fenetresopenspace.blogspot.fr/2012/05/une-porte-par-piero-cohen-hadria.html
«une porte» - une porte
de Paris – un souvenir, l'histoire du grand-père pris dans
l'histoire – et la délicatesse des mots
«Je peux (on verra
sûrement ce propos déployé) me faire à cette idée, un plat de
couscous, mon grand père, des amis, une rue d’Aubervilliers, de
Pantin, passer par cette porte, une sorte de restaurant qui n’en
est pas un, je peux croire au soir, peut-être le froid, je me rends
compte que je ne sais rien, rien d’autre que des faits secs froids,
une rafle, l’incarcération à Drancy où l’industrialisation est
déjà rodée..»
porte par laquelle est
passé le fils … lire
San Francisco
pourquoi vouloir aller à
San Francisco ? Et pourquoi pas, une fois décidé ? Et que sont et
font les gens de San Francisco ?
«Il faudrait donc avoir
des temps très différents pour avoir le sentiment de vivre. Des
temps de loisirs ? Je n’ai jamais compris tous ces temps et j’ai
en permanence tout mélangé, pour vivre aux temps de l’indicatif,
énorme continent déjà. Et l’arrivée inopinée du temps
d’Internet et de ses flux permanents ne m’a pas le moins du monde
perturbé, bien au contraire : voici venu le temps de l’ubiquité,
qui se moque des frontières»
et
«les assis»
découverte de la ville,
de sa beauté, sans remarquer, au début, les gens assis par terre,
se perdre dans la hauteur des immeubles, les reflets, le bruit, les
gens courbés que l'on croise etc...
«on poursuit sa route, et
ce n’est qu’en marchant qu’on peut le ressentir, s’y
confrontant précisément dans le rythme de nos pas qui s’associent
au rythme de la ville en marche elle aussi, en vie, et violence
parfois, en faisant corps avec elle et ses habitants, tous ses
habitants, quels qu’ils soient. Les assis, les courbés, les
allongés, et ceux qui sont encore debouts. De plus en plus de monde,
de bruits autour de moi, de cris et de couleurs, de rythme et de
musique aussi.»
poème «ici s'écrase
l'ailleurs» et plaisir de la retrouver
«on voudrait dire
paysan
femme
pompier
professeur»
et
Christophe Sanchez
http://nolwenn.euzen.over-blog.com/article-c-etait-ton-sang-par-christophe-sanchez-104534977.html
«c'était ton sang»
«C’était ton sang.
Trop facile l’allégorie, trop facile d’être en comparaison,
pour nous chrétiens qui bénissons chaque dimanche le liquide divin.
Mais je l’ai senti si fort couler dans tes veines, saillir tes
pensées à chaque fois que tu prenais dans ta bouche le fruit de tes
tranchées. Tu l’as mérité ton vin divin, ta gorgée de rouge
multipliée à souhait chaque demi-heure de chaque journée.»
texte hommage, souvenir,
regret – j'aime - lisez
échange de photos
«la Seine, le Nil, la
Seine»
à partir d'une photo,
belle description-méditation sur l'homme étendu là, sur un bout de
quai
«Blotti contre le
paravent du panneau de signalisation fluviale, protégé par la
barrière de métal encapuchonnée d’un chiffon rouge, nul ne sait
si l’homme-enfant est en deçà ou en delà du passage défendu au
promeneur»
et
Dominique Hasselmann
http://louisevs.blog.lemonde.fr/2012/05/04/lafrique-fantasme-vases-communicants/
«l'Afrique fantasme»
rêverie sur une photo
reçue par lui, qui s'en trouve marabouté – et poussées par
Leiris, la goutte d'or, Ben Bella... les marionnettes prennent vie,
et puis s'animent (mais c'est beaucoup mieux que ça)
«chacun prenait la place
d’un autre, le Blanc devenait Noir, et vice-versa, le singe hurleur
bondissait sur les échelles, le bec jaune claquait en rythme tandis
que la mélopée stridulait au son des djembés, les animaux
bougeaient leurs oreilles (comme les humains savent le faire), elles
s’agrandissaient ou rapetissaient, elles changeaient de couleurs
tout comme leurs vêtements – aucun n’était tacheté comme la
peau d’un tigre. La ronde pacifique était musique, les couleurs
chatoyaient ou chantaient elles-mêmes, les bras comme les jambes –
les animaux n’avaient pas de pattes ordinaires – jouaient des
arabesques dans l’espace.»
un échange discret
(adresse inconnue, billet non annoncé, petit jeu de divination)
Camille
Philibert-Rossignol
http://tikopia.wordpress.com/2012/05/04/vases-communicants-chanel-a-bruxelles-and-co/
«Chanel à Bruxelles and
Co»
amusante litanie
« …
Coco Chanel se demande où
vont ceux qui partent et se dit qu’ y en a qu’ont bien de la
chance.
Coco se détourne des fesses rebondies où se trouve tatoué
le premier article de la vingt cinquième constitution belge.... »
et
«ma vie s'en va petit à
petit» d'après une photo vers laquelle un lien vous envoie, un
malade, un paragraphe dense, se terminant sur un rêve comme une
issue (par la grâce de médicaments)
«Ma vie s’en va petit à
petit, je ne sais pas combien de temps il me reste, je suis fatigué
et mes pensées s’effilochent, chaque voix qui passe fait un
électrochoc et je reviens dans le monde, mon cerveau s’amuse à
tout mélanger, l’autre jour je me croyais au bord de la mer et
j’avais la sensation de me baigner, mais souvent c’est le trou
noir, je me sens étranger à la chambre où je suis, je mange
machinalement, écoutant à peine les phrases réconfortantes et
banales de l’infirmière.»
l'attente (avec
délicatesse)
Xavier Fisselier
http://revelittoral.blogspot.fr/2012/05/cher-ami.html
«cher ami» - la lettre
d'une femme à l'ami absent – souvenir du temps où recevait
longues lettres et petits mots
«Ces petits mots qui
m’indiquaient que nous étions bien vivants, que nous partagions
ces instants d’un quotidien éloigné mais cependant si proche.
Nous pouvions nous pencher à la fenêtre, regarder au loin pour
laisser poindre cet éclat lumineux qui faisait briller nos yeux»
et la lettre continue,
adressée à celui qui n'écrit plus, très belle
et
«son déplacement à
elle» - une femme à la fenêtre, un matin, observe le monde,
peut-être fou, n'entend rien, regarde
« Une petite fille
sautille près de sa mère occupée à se frayer un passage parmi la
foule, avec une poussette . La fillette s’arrête devant la vitrine
d’un pâtissier tandis que la mère poursuit sa course , son bébé
traçant pour elle un chemin dans le monde. La fillette scrute avec
envie les gâteaux et friandises bien alignés suivant une logique
qui lui échappe mais ordonne l’ensemble d’une manière qui la
rassure. Les couleurs et les formes des sucreries la font rêver.»
et elle l'organise ce
monde, et puis elle recule, elle le fragmente, elle se retourne, elle
sort..
sur une photo (échange
entre mes voisins, qui sont donc voisins et ont même thème
graphique pour leur blog)
Caroline Gérard
http://www.amboilati.org/chantier/cow-boy-sans-far-west/
chanson, blues, ou contine
ou un mélange,
« l n’y aura pas
de printemps
pas d’ouest
pour le vieux cowboy,
il n’y aura que des regrets
pas d’ouest
pour le vieux cowboy,
il n’y aura que des regrets
……
et abandonné sous les ronces
un coeur, carcasse rouillée.»
et abandonné sous les ronces
un coeur, carcasse rouillée.»
et
«que sont nos yeux
devenus»
ce qui brille dans la
nuit, quand on marche, avance sur la route, à travers col, forêts..
vers la petite maison..
« Qu’est-ce qui
brille dans la nuit ? Les flaques d’eau, une paire d’yeux
de
bêtes, les piquets de clôture. Ce qui brille dans la nuit, ce
sont les éclats
d’une nuit plus froide, plus profonde.»
prépare toi à venir
et, enfin, un échange de
photos et de textes
Danielle Masson,
ci-dessous, nous livre une joyeuse et vive lettre de Trèfle,
illustrée d'images de Paumée,
«Un petit tour incognito
au marché… il me faut trouver de nouvelles pensionnaires pour le
poulailler, car je manque de compagnie.
Et là, une cage, je ne
vous dis pas... Le moyen de transport idéal pour au moins deux
nouvelles poulettes...»
et
Brigetoun-Brigitte-Célérier,
http://jetonslencre.blogspot.fr/2012/05/les-vases-communicants-8-mai-2012.html
chez et sous une photo de Danielle, chantonne un petit lamento pour
des fleurs très écloses sur du bois nu (et je remercie Danielle
d'avoir généreusement accueilli cela, qui ne fût sans doute pas le
plus beau succès de son blog)
«elles sourires
brouillés, elles radieuses, encore, elles charmantes, soumises, à
la merci d'un souffle, sous la cruelle caresse du soleil..»
11 commentaires:
Merci pour ce travail impressionnant et ces lectures impressionnées, il en reste donc beaucoup à découvrir !
La magie des mots passe par les auteurs et auteures eux-mêmes et à travers d'autres vases communicants - par l'auteure de ce blogue. Une capacité de rendre compte hors du commun.
Merci à vous.
Très bon week-end.
Merci Brigitte ! Et maintenant j'ai envie de relire tous les textes... Bonne fin de semaine !
C'est toujours un plaisir de se plonger dans les textes ,de capter une phrase un mot en écho de son jour
Bravo et Merci pour ce moment privilégié
Et je viens de relire votre recension, Brigitte ! Quel plaisir que ces collages photographiques aussi !
(Je me demande si je devrais fournir sur mon site ces quelques mots sur la genèse de mon texte : Anne Franck dans les nuages - nuages se dit [ananim] "ananime" en hébreu, d'où Ana Nime... ?)
Sabine merci pour la précision (et honte de mon inculture une fois encore)
Pour un esprit enrhubé (sic)
quelle présence, quelle recension
où personne n'est oublié ! Il faut avoir pour mener à bien une telle chose avoir l'esprit pas si embrumé que cela et connaître parfaitement les ficelles du métier, si l'on peut dire. CQFD.
je vous prie de ne voir aucune désobligeance dans cette question
mais
Anne Franck
ou
la Anne Frank ?
Tu m'impressionnes par le travail abattu, tu ne dors jamais
:) Anne Frank, bien sûr ! Pardon pour la coquille et merci de l'avoir repérée !
@Brigitte : comment ça, inculture ? C'est seulement grâce à mon travail que je connais deux ou trois choses concernant l'Holocauste.
Bonne soirée, à bientôt !
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