un violon qui monte en
caresse douce et tendue, une explosion de croches, absent mais
présent, l'écoute des quatuors prussiens de Mozart par les Talich
pour accompagner repassage, au risque d'emballements, de fer glissant
allègrement sans souci des faux plis
une lassitude précoce, un
chapeau, le soleil de la cour, la prière aux olives, le discours de
Stockholm de Simon, et la fin du Canard Enchaîné, avec repiquages
de vieux disques de blues et jazz Nouvelle Orléans, avec Hendrix à
Monterey, avec de la musique de cour chinoise
entrée dans absence
somnolente avec la beauté inouïe de Schubert, Matthias Goerne et la
Belle Meunière,
vaquer un peu avec Janacek
et Bella Ciao – chercher un malgache, abandonner, sortir d'autres
disques dans l'odeur de camphre des tiroirs - des retrouvailles, la
diversité des rythmes qui viennent en lisant les noms, abandonner
la musique c'est aussi la
radio qu'on n'écoute pas, l'horreur des bruits dans les magasins et
ascenseurs
la musique officielle et
officieuse dans les rues et les monuments ou églises d'Avignon comme
de partout, et ma flemme grande
la musique ça pouvait
être la silhouette d'Ozawa dirigeant, sa danse comme d'un lutin
décalqué d'une gravure ancienne, une magistrale symphonie
fantastique, autrefois, au théâtre des Champs-Elysées – la
descente lente, assez pour être attente cérémonieuse, dans les
tréfonds de l'Ircam, et la contemplation du plafond pendant que les
sons tournent – ce temps ancien où Avignon signifiait aussi
théâtre musical, où les platanes des Célestins accompagnaient
Lévinas ou Aperghis – un après-midi dans une pinède provençale,
sais plus où, Sobel et les bandes des vieux magnétophones se
chevauchant jusqu'au silence – la transe de la première venue en
France des tambours du Burundi - Chopin et un très ennuyeux concert auquel j'étais conviée par des amis du pianiste - les premières
fêtes de la musique, sans grandes scènes, où cinquante groupes, ou
solistes, se succédaient le long de mon cheminement rue du faubourg
Saint Honoré – les trois soeurs d'Eötvös au Chatelet et le nô
visuel – le petit concert ambulatoire l'année dernière, ou
était-ce l'année d'avant dans la nuit de ce séminaire près de
Toulon – regarder William Christie diriger ses jeunes chanteurs
depuis le déambulatoire en haut de la grande salle de la Cité de la
Musique et voir les sons sur son visage – aux temps de mon
adolescence, les concerts presque privés, au sous sol de Guimet, et
se trouver sur le seuil de la musique indienne la plus savante – le
velours orange du violoncelle de Yo Yo Ma -– la grande scène
devant le Tage dans la nuit de la fête des oeillets et notre danse -
la chambre d'hôpital, la lutte contre le corps, les calmes, et les
opéras de Berlioz avec une attention fluctuante – et....
la musique ce sont des
choses que je ne veux pas mépriser - au nom de quoi - mais qui me sont
étrangères, et qui, j'y suis bien résolue, le resteront
la musique ce sont des
communions, et cet agacement, ou cette horreur, qu'est le fait d'être
à côté, totalement à côté, et soumise à..
et ça a été ne plus
supporter d'être coincée entre les bribes qui venaient du concert
organisé par radio Nostalgie place Crillon et les basses qui
allaient venir vers ma cour depuis la scène rock organisée par la
mairie sur les allées de l'Oulle, partir, dans
les rues d'Avignon avec des arrivées trop tardives ou le contraire,
et quelques plaisirs, dont ferai grâce aux fidèles qui ont bien
voulu passer par ici, s'ils ne sont pas déjà partis.
8 commentaires:
Pour ma part, le véhicule qui transporte la musique jusque dans mon antre de travail, c'est l'Internet. Écouter la Suisse, la Belgique, la France, le Québec, Londres, Rome, les musiques d'hier et d'aujourd'hui, de l'Orient au Moyen-Orient. Je suis À la recherche du temps perdu.
Le pire et le meilleur ....
"La musique... Elle prenait en charge ses souffrances, ses frayeurs , ses nostalgies transmuées par elle en une aspiration sans fin " phrase lue hier soir, de François Cheng (Quand reviennent les âmes errantes )
coïncidence dans les ondes
La Fête de la musique ressemblait souvent, hier soir, à du vacarme.
Et, à propos de l'Ircam (je reconnais votre descente dans ses entrailles), quand on est arrivés au 104 pour "l'installation", elle était déjà terminée !
Enfin, j'écoutais du rock-and-roll de mon lit...
:D
Trop de souvenirs pour que la Musique soit belle...
Et moi, je te note 20/20.
radio nostalgie ? des spécialistes pour lui faire sa fête et une grosse tête à la musique...
La musique te lasse...ou le bruit
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