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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, juin 03, 2012

remonter le temps


remonter le temps dans lequel ont coulé mes dernier jours, temps qui n'existe plus à mon âge, qui pourtant arrive à être à la fois indifférencié, immobile et toujours trop rapide quand on veut le soumettre à un horaire.
avec, tout de même des points saillants, qui le retiennent, le rendent important et réel, comme jeudi soir aller à l'opéra pour voir/écouter la Tosca, dans une bonne production (sans doute le gros effort de notre opéra pour cette année)

une musique qui n'était pas dans mes goûtées, à laquelle peu à peu je trouve des qualités, un décor dépouillé et harmonieux, couleurs sourdes et douces, un espace qui n'existe que pour être au service des mouvements des chanteurs et du coeur, une mise en scène (Nadine Duffaut) sensible qui obtient des acteurs un vrai jeu théâtral, des costumes respectueux de l'époque portés avec naturel.

une bonne direction (Alain Guingal), le choeur de l'opéra qui est toujours bon (parfois ce qu'il y a de mieux) s'il n'est pas très important et une bonne distribution avec, ce qui intéressait le plus les journaux locaux et le public, la prise de rôle par Béatrice Uria-Monzon, qui est en effet belle, bonne actrice, qui a une voix souple, expressive, sensible (mais un très léger bémol, et j'étais seule de cet avis, alors ce sont sans doute mes oreilles déformées par mon goût pour les musiques plus anciennes ou plus modernes qui m'égarent, un petit, faible mais existant, côté métallique dans les cris ou passages emportés qui sont nombreux) – avec tout aussi important un très bon Scarpia : Seng Hyoun Ko.

et une distribution plus que correcte pour les autres rôles (impossible d'avoir un agacement) et puis il y a l'histoire qui a tout pou faire vibrer. Il y a aussi malheureusement deux trop longs entractes, mais nous sommes entrés dans l'époque où la nuit est si délicieusement douce que je n'avais presque pas envie de quitter la place pour le dernier acte.

retour juste à temps pour vérifier la mise en place du texte de Maryse Hache, préparer Picasa et un fichier, se régaler des tous premiers textes mis en ligne pour les vases communicants et renoncer rapidement parce que je n'étais plus, invinciblement, qu'un zombi.
Et puis un vendredi avec les vases et beaucoup de temps libre (ils étaient en bas étiage non comme qualité mais nombre, nous entrons dans l'été) pour dormir et me battre avec photos, maladresse et fichier.

Un samedi matin en mode n'importe quoi, l'oubli de mon appareil (mais ce n'est pas grave, vraiment, pas mortel je vous assure, et le laurier et la lumière étaient exactement comme jeudi) le dépôt d'un chèque pour payer un loyer prélevé, et diverses autres choses aussi sottes et sans gravité –

s'amuser à essayer de comprendre ce que représentaient certaines des candidatures et regrouper les bulletins pour mes pense-bête -

rester, avec entêtement, trop de temps dans le cagna de la cour pour lire le Ravi et s'énerver-amuser de la politique locale,

pour tenter surtout de tenir compte de l'âge de carcasse, des évidences, des vraies envies, des curiosités, des j'aime-pas-mais-suis-pas-sûre-d'avoir-raison-faudrait voir, des nombreux spectacles excentrés et de leur intérêt, des temps de trajets entre les différents lieux, de la douceur de vivre à respecter, des marchés, du repassage, de rien, de tout, et d'établir un début d'horaire entre le 7 et le 28 juillet.
Avec in fine une Brigetoun délicieusement ensuquée, sombrant après une douche et un grand verre d'orgeat dans un sieston sans fond d'où suis sortie hébétée.
Voilà, voilà... 

10 commentaires:

D. Hasselmann a dit…

En tout cas, on vous avait déroulé le tapis rouge, même Cannes terminé !

Pierre R,. Chantelois a dit…

J'ai eu la même réflexion que celle énoncée par Dominique. Votre assiduité aux grands concerts de ce monde vous aurait mérité un tel éloge­. Je suis heureux de constater que votre soirée à l'Opéra - moins les deux entractes - vous ont été agréables et vous ont comblée. Les jours passent... et la vie continue.

Anonyme a dit…

Complètement anecdotique mais je voulais signaler ici ma passion (partagée ?) pour le sirop d'orgeat.

Danielle Carlès a dit…

Sirop d'orgeat aussi, oui oui, et beaucoup d'échos personnels avec lesquels je n'embête personne mais qui réveillent de grands plaisirs. Merci pour ensuquée (ça me va bien) qui me ramène chez moi.

arlette a dit…

A Chacun son tapis rouge et le tien Palme d'or ..t'est réservé!!
Quel français!! désolée
Du mal avec les évidences ... ( dernier paragraphe)

jeandler a dit…

remonter le temps
la clé en est perdue depuis long temps
et la pente bien trop raide.

Une belle voix que celle de Béatrice Uria-Monzon que j'allais écouter régulièrement au festival du Vigan en mon temps.

Michel Benoit a dit…

Couleur !

32 Octobre a dit…

Un régal dès le matin cette lecture...

JEA a dit…

quand ils sont trop raides, d'aucun(e)s préfèrent s'en venger et les descendre, les escaliers, mais pas toujours très proprement (ainsi quand c'est à coups de kalachnikekchose) d'où le rouge traditionnel pour camoufler autant que possible ces assassinats urbains

Gérard Méry a dit…

La Bretagne n'a pas voulu me garder