remonter le temps dans lequel ont coulé mes
dernier jours, temps qui n'existe plus à mon âge, qui pourtant
arrive à être à la fois indifférencié, immobile et toujours trop rapide
quand on veut le soumettre à un horaire.
avec, tout de même des
points saillants, qui le retiennent, le rendent important et réel,
comme jeudi soir aller à l'opéra pour voir/écouter la Tosca, dans
une bonne production (sans doute le gros effort de notre opéra pour
cette année)
une musique qui n'était
pas dans mes goûtées, à laquelle peu à peu je trouve des
qualités, un décor dépouillé et harmonieux, couleurs sourdes et
douces, un espace qui n'existe que pour être au service des
mouvements des chanteurs et du coeur, une mise en scène (Nadine
Duffaut) sensible qui obtient des acteurs un vrai jeu théâtral, des
costumes respectueux de l'époque portés avec naturel.
une bonne direction (Alain
Guingal), le choeur de l'opéra qui est toujours bon (parfois ce
qu'il y a de mieux) s'il n'est pas très important et une bonne
distribution avec, ce qui intéressait le plus les journaux locaux et
le public, la prise de rôle par Béatrice Uria-Monzon, qui est en
effet belle, bonne actrice, qui a une voix souple, expressive,
sensible (mais un très léger bémol, et j'étais seule de cet avis,
alors ce sont sans doute mes oreilles déformées par mon goût pour
les musiques plus anciennes ou plus modernes qui m'égarent, un
petit, faible mais existant, côté métallique dans les cris ou
passages emportés qui sont nombreux) – avec tout aussi important
un très bon Scarpia : Seng Hyoun Ko.
et une distribution plus
que correcte pour les autres rôles (impossible d'avoir un agacement)
et puis il y a l'histoire qui a tout pou faire vibrer. Il y a aussi
malheureusement deux trop longs entractes, mais nous sommes entrés
dans l'époque où la nuit est si délicieusement douce que je
n'avais presque pas envie de quitter la place pour le dernier acte.
retour juste à temps pour
vérifier la mise en place du texte de Maryse Hache, préparer Picasa
et un fichier, se régaler des tous premiers textes mis en ligne pour
les vases communicants et renoncer rapidement parce que je n'étais
plus, invinciblement, qu'un zombi.
Et puis un vendredi avec
les vases et beaucoup de temps libre (ils étaient en bas étiage non
comme qualité mais nombre, nous entrons dans l'été) pour dormir et
me battre avec photos, maladresse et fichier.
Un samedi matin en mode
n'importe quoi, l'oubli de mon appareil (mais ce n'est pas grave,
vraiment, pas mortel je vous assure, et le laurier et la lumière
étaient exactement comme jeudi) le dépôt d'un chèque pour payer
un loyer prélevé, et diverses autres choses aussi sottes et sans
gravité –
s'amuser à essayer de
comprendre ce que représentaient certaines des candidatures et
regrouper les bulletins pour mes pense-bête -
rester, avec entêtement,
trop de temps dans le cagna de la cour pour lire le Ravi et
s'énerver-amuser de la politique locale,
pour tenter surtout de
tenir compte de l'âge de carcasse, des évidences, des vraies envies, des
curiosités, des
j'aime-pas-mais-suis-pas-sûre-d'avoir-raison-faudrait voir, des
nombreux spectacles excentrés et de leur intérêt, des temps de
trajets entre les différents lieux, de la douceur de vivre à
respecter, des marchés, du repassage, de rien, de tout, et d'établir
un début d'horaire entre le 7 et le 28 juillet.
Avec in fine une Brigetoun
délicieusement ensuquée, sombrant après une douche et un grand
verre d'orgeat dans un sieston sans fond d'où suis sortie hébétée.
Voilà, voilà...
10 commentaires:
En tout cas, on vous avait déroulé le tapis rouge, même Cannes terminé !
J'ai eu la même réflexion que celle énoncée par Dominique. Votre assiduité aux grands concerts de ce monde vous aurait mérité un tel éloge. Je suis heureux de constater que votre soirée à l'Opéra - moins les deux entractes - vous ont été agréables et vous ont comblée. Les jours passent... et la vie continue.
Complètement anecdotique mais je voulais signaler ici ma passion (partagée ?) pour le sirop d'orgeat.
Sirop d'orgeat aussi, oui oui, et beaucoup d'échos personnels avec lesquels je n'embête personne mais qui réveillent de grands plaisirs. Merci pour ensuquée (ça me va bien) qui me ramène chez moi.
A Chacun son tapis rouge et le tien Palme d'or ..t'est réservé!!
Quel français!! désolée
Du mal avec les évidences ... ( dernier paragraphe)
remonter le temps
la clé en est perdue depuis long temps
et la pente bien trop raide.
Une belle voix que celle de Béatrice Uria-Monzon que j'allais écouter régulièrement au festival du Vigan en mon temps.
Couleur !
Un régal dès le matin cette lecture...
quand ils sont trop raides, d'aucun(e)s préfèrent s'en venger et les descendre, les escaliers, mais pas toujours très proprement (ainsi quand c'est à coups de kalachnikekchose) d'où le rouge traditionnel pour camoufler autant que possible ces assassinats urbains
La Bretagne n'a pas voulu me garder
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