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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, juillet 27, 2012

Vers la fin du festival – sujets à vif et ne peux plus

endormie un peu après quatre heures, bref moment de lucidité claire vers six heures – ai émergé officiellement un peu après neuf heure avec poids de la nuit encore désirée sur les épaules, les paupières, l'esprit, un peu l'impression d'être propulsée, tordue, éblouie, rétive hors d'un abri sombre où me serais lovée comme j'en avais eu envie l'autre nuit en longeant ce dessous de scène.

Officiellement mais fort peu éveillée, avec la maladresse d'un ours sortant d’hivernage, ce qui a coûté la vie à l'une de mes dernières assiettes oiseaux (n'en restent que quatre maintenant sur seize), ai senti petite tendresse pour elle, ramassé ses tout petits tessons, passé l'aspirateur, tourné en rond jusqu'à mettre machine brigetounienne dans le jour,

et suis sortie dans belle lumière, chaleur montante, air encore léger, pour acheter légumes (piètres comme toujours quand ne vais pas plus loin) dans mon quartier, marcher presque sans slalomer jusqu'à la place de l'horloge, pour le Canard enchaîné,

traversé en souriant la petite animation aimable, détendue et de belle humeur, à cette heure là,

trouvé que même les groupes cornaqués étaient sympathiques, suis rentrée, ai fait cuisine (première année que je termine le festival en ayant très légèrement grossi au lieu de fondre), déjeuné, me suis enfoncée dans un néant somnolent

d'où j'ai émergé pour partir vers 17 heures, trouver, dans le reste de dure chaleur, une atmosphère de vacances, de gaieté tranquille sur la place,

avancer dans les rues où le festival s'effacerait s'il n'y avait les affiches jouant avec les ombres, la lumière et le filet de vent qui nous venait doucement, et être séduite par l'idée suggérée par un titre de pièce,

retrouver, pour la dernière fois cette année, le lycée Saint Joseph...

attendre sur un banc, en sentant que lentement je m'absentais, croulais sur mon rien intérieur... et m'installer au premier rang, à l'ombre, du jardin de la vierge pour le dernier programme des sujets à vif (j'ai pu choisir pour chacune des deux pièces une photo de Christophe Raynaud de Lage puisque le programme se joue depuis plusieurs jours)
avec

O dansé par Mikael Marklund, commandé à Laurent Chétouane, chorégraphié par les deux
«Une ouverture par le mouvement à la recherche d'une tempête à définir – celle de l'histoire peut-être – qui reprendrait son cours, dans un dialogue avec le dehors, dans un jeu entre soi et soi : un courant d'air à suivre. Avec une belle inconnue : demain, à ne pas abandonner. »
Laurent Chétouane
avec pour seule musique le bruissement de la vigne vierge dans le vent qui s'était installé, la présence de ce grand corps très blond, très blanc, bouche légèrement ouverte, en exploration du monde et de lui même, la danse qui naît, les déambulations qui reprennent – sans doute beau, sans doute plein de sens - malheureusement le côté hypnotique était un peu trop grand pour moi (suis en cause)

et in creation, commandé à Gregory Maqoma, chorégraphié et dansé par lui et Dada Masilo
«Dans cette création, les deux chorégraphes sont obsédés par la théorie de la chance et de ce qu'elle apporte à l'espace. Là où tout se passe par chance, sans une certaine structure qui a été développée par un heureux hasard. Les artistes entrent en collision, sont en accord puis en désaccord, amoureux puis désenchantés. Ils cherchent l'amour dans leur solitude, se perdent, interrogent l'espace, revisitent leurs souvenirs et s'en construisent de nouveaux.»
Gregory Maqoma
belle danse, gestes interrompus, comme gênés, au début. Une histoire racontée vaguement - le couple - deux formidables danseurs.
Elle toute de féminité, de charme, de reste d'enfance, d'humilité, d'humour, de sinuosités, et de jaillissements.
Aimé, beaucoup, comme d'ailleurs le reste du public, tout en sentant que je sombrais au fond de la fatigue et de petite douleur.

ai applaudi, salué les danseurs, et la vierge pour un au revoir, suis sortie la première, suis restée une minute sur la marche du seuil, ai renoncé à tous les vagues projets que j'avais fait dans le off, navrée de manquer les quelques spectacles qu'aurais voulu voir, ai serré dents, pensé j'y arriverai

et m'en suis revenue, me cramponnant à l'espoir d'atteindre l'antre, par les rues qui à cette heure étaient vivantes, sans la folie des dernières semaines, mais avec reste de joie,

ai rencontré un couple qui a gracieusement pris la pose pour moi,

atteint avec soulagement la place de l'horloge, l'ai longée hors flux, ai senti mon pas s'affermir

avec tout de même conscience (renforcée par vitrines) que sur petit corps je promenais cette gueule à faire peur, à me faire peur

à envisager de me faire greffer l'une des têtes qui s'ennuyaient place Pie sur mon passage.
Aujourd'hui j'avais prévu marché, on verra, des spectacles off, on ne verra pas je pense, et j'ai une place pour un concert auquel je tiens qui va sans doute être ma seule activité du jour, avec un peu de lecture si me retape. La petite vieille est fatiguée.

13 commentaires:

Wictoriane a dit…

fatiguée mais active quand même !
bises

JEA a dit…

chanson du Québec :

- "J’aime les Grandes Gueules
...
Je les aime mais c’est pas maladif."

Pierre R. Chantelois a dit…

Quel beau désordre d'affiches vous nous présentez. Ces rues d'Avignon qui retrouveront l'ordre après le désordre sont bien sympathiques. Et une vie avec modération reprendra ses droits, j'imagine.

Staive a dit…

Dernière photographie:on ne pourra plus dire que ces femmes sont des cageots!...
A chacun sa place.

arlette a dit…

Si grand front pour belles pensées

Michel Benoit a dit…

Belles photos...

Brigetoun a dit…

même ma gueule ? oui, en fait j'étais pire

jeandler a dit…

Les assiettes cassées ne sont pas des gueules cassées. Ces quatre-là, aux oiseaux, méritent d'être placées dans une vitrine.
Les cageots et les bustes (ne manque qu'un peu de paille) font une merveilleuse images.

tanette2 a dit…

Quelle belle série de photos ! J'aime ce billet et préfère ta tête à celle que tu aurais voulu te faire greffer....
Lassitude normale après ce festival que je n'ai pas beaucoup lu chez toi... mais te remercie pour tes commentaires appréciés.
(J'ai pensé à toi le 13 juillet dernier, ai essayé de te laisser un message qui n'a pas voulu passer... voulais te souhaiter bon anniv..)

Brigetoun a dit…

c'est gentil.. et c'est mieux ainsi : je re-savoure et tu n'es pas noyée dans les trop nombreux souhaits (trop parce qu'immérités que j'ai reçus)

Gérard a dit…

" Le sommeil délivré "...une affiche faite pour toi ?

Unknown a dit…

ah chère Brigitte, merci encore pour la magnifique poste.j'étais la au festival d'avignon et mes festivals ici a Edmonton CAnada, en meme temps parce que ton festival devient la meme dans mon coeur a cause de ton esprit divine et élégante.

j'adore ta puissante photo de la nuit qui enveloppe tous les émotions mystérieuse de festival qui doit ete découvert et explorer- a travers des pièce ton regard et ta belle plume magique.
encore les photos du quotidien qui mélange avec les photos du festival jusqu au temps quelle deviennet une.
toujours le dialogue du ciel, et avec la pierre ancienne, oui on descend...

et vos mots magique qui vole sur le meme vent qui va emporter les affiches de la pièce bientot.
et tes mots sur -O- avec Mikael Marklund- la danse qui nait- oui c'est magnifique -oui la danse la nuit les pièces qui donnent une naissance a nos pensés et nos coeurs.et cette magnifique photo du danseurs le geste- comme si il danse dans la mer de la vie plein de merveille et exploration.
et ta photo de -in creation- oui qui explique le hasard,( mais moi je ne crois pas vraiment que les hasards existent, alors l'apparence des hasards) etcomme tu as ditle-jaillissement -oui je pense de la vie et les pensées.

alors Brigitte, c'est presque fini le festival mais alors c'est un autre poste je crois....
et franchement je ne vois pas la fin......
alors je donne un petit mot chez Nathalie pour dire que j'ai trouvé le chemin magique ici. j'ai commencé ce chemin en disant que Nathalie est sur les vacances.

alors dimanche ici c'est le dernier jour de notre foire.c'est triste le dernier jour mais je serai la parceque il y a du bon marchéhaha et je suis terrible mais nous sommes comme les anges aussi...
merci chère Brigitte je t'embrasse encore

Unknown a dit…

oui ce que je voulais dire la danse de Mikael ou il fait le geste dun poisson dans la mer de la vie.