Ce fut, au second éveil,
une attaque d'un peu de nervosité se résolvant en langueur, l'idée
d'une incursion vers les halles pour ramener courgettes, tomates
mangeables, sans nerveuses fibres blafardes, provision de pommes de
terre et un bidon d'huile,
Ce fut, en ruisselant
brusquement devant la chaleur de l'ordinateur, l'image d'un veston
cerise douce sur le fil à fil bleu et blanc de la robe d'ancêtre
souriante, et l'idée que non, dansant sur une appréhension de
sentir carcasse faire caprices contre lesquels se battre pour
qu'invisibles restent, parce que totalement hors de propos, mais
cette consolation : la fin de semaine à Paris sera plus fraîche
C'était l'écoute trop
répétée des doctes conseils pour les vieillards fragiles (et la
lâcheté de se décider concernée)
Ce fut sous la douche un
refus si entier qu'il amena l'illusion que le jour dans lequel
entrais était lundi, que les halles étaient fermées,
Ce fut soulagement et la
résolution dans la fraîcheur du corps humide de sortir, oui, il le
fallait, mais sans charroi hors de portée,
Ce fut remercier mais
maudire en secret celui qui rétablit la vérité du mardi, un dos se
raidissant pour affronter.... le souvenir bienheureux de la morue
mise à dessaler, des halles donc inutiles, quitte à qualité
légèrement moindre des achats
Et ça a été agréable
marche, dans la petite gaieté du quartier qui s'installait,
tardivement dans le jour, les plaisanteries et simulacres de combats
entre les lances d'eau des jeunes femmes raffinées (à l'accent
souvent aillé) nettoyant leur bout de trottoir devant les boutiques
de vêtements plus ou moins prestigieusement griffés
Et ça a été trouver
exactement ce que l'on voulait, vérifier à la banque que sagesse
fût en ces jours et efficace, et, sur une inspiration brusque, au
sous-sol de Kokaï, trouver un veston en coton pékiné blanc, au prix dérisoire, sans
âge, sans doute trop classique pour la boutique, et pouvant faire
illusion.
Ce fut le retour dans
cette chaleur de belle force, mais sans main agressive pesant sur les
humains, d'ailleurs peu nombreux même aux terrasses
Et ce fut tenter de
capter des pigeons avec telle maladresse (manier un appareil avec les
deux mains qui sont déjà en charge de trois sacs dont un bien
lourd) que, d'un trottinement paresseux, ils sortent du cadre pour
vaquer à leurs occupations mystérieuses
Ça a été maudire le
second, silencieusement, assez pour que se retourne et me regarde
d'un oeil stupide,
profiter de la tranquille
contemplation d'un vide existentiel par un beau dodu perché sur le
mur de la petite ruine, sans voir son compagnon,
rentrer dans l'antre –
avoir oublié de fermer les volets
déjeuner lentement, par
devoir, et sombrer dans l'anéantissement d'un sommeil roux, jusqu'à
la fin d'après-midi, vaquer en passant du comas à une habileté
grandissante,
se sentir incapable de
mettre idées et mots en ordre, alors pondre ce trop long rien,
vaille que vaille.
8 commentaires:
Avant que ne tombe sur nous le coma de la fatigue, ces promenades, si petites ou grandes soient-elles, sont rafraîchissantes tant elles marquent la simplicité des heures.
On se demande toujours comment les oiseaux échappant à la chaleur : sans doute n'écoutent-ils jamais la météo à la radio ?
si la répétition des messages radiodiffusés sur la canicule et les "personnes à risque" réveilla quelques parents indifférents et voisins distraits...
là, non... trop proches comme âge
Rien à voir avec la grande canicule de 2003 qui avait duré tout l'été, là il s'agit de quelques jours... Cependant, en ville, c'est toujours plus compliqué.
La chasse aux pigeons serait-elle ouverte ? Ensuite, trouver des petits-frais frais et, par cette chaleur, autant mettre un grain de sel sous la queue d'un oiseau (ici, d'un pigeon, of course) pour l'attraper ...
les petits pois (je suis toujours pressé !)
Ah!! un petit veston ! Merveille qui remonte le moral
Copain Pigeon en reste pétrifié
Enregistrer un commentaire