Suis partie, vers seize
heures, sous ciel gris et belles petites rafales de vent,
vers le cloître Saint
Louis dont la fontaine dégorgeait des racines blanches (oeuvre d'Isa
Rabarot que je retrouverai ensuite) premier signe du parcours de
l'art.
Dans la salle du
rez-de-chaussée (où la lumière est assez rare pour que mon sacré
appareil, que ne sais comment discipliner, s'arme automatiquement du
flash au grand dam des reflets et lumières intempestives sur
l'image) trois grandes toiles à l'entrée de Nicolas
Karagiannis (j'aime très modérément)
sur
le programme très attaché au romantisme en général, au
sublime, au baroque même, je reste convaincu que tout reste à faire
dans tous les domaines. Je m'attache beaucoup à la pensée de Joseph
Beuys, pour l'art et même le reste.... ce
qui est relativement ouvert (sourire)
du
côté de la rue, deux ou trois de Nicolas Coquema (trois Nicolas
dans la salle)
sur
le programme Comment décrire mon travail ? Comment rester
simple ? C’est égoïste mais mes toiles parlent toutes de moi, de
mon enfance, de mes souvenirs, de mon amour, de ce que je suis. Elles
sont comme moi, désorganisées et pleines d’imperfections. Elles
sont déchirées, photocopiées, assemblées, colorées, pleines de
mots, d’images ou de photos prises.
Son
site http://www.coalas8.com (où
son nom n'apparaît pas)
En
face, trois hauts panneaux de Max B
«Je consacre la plus
grande part de mon énergie à la peinture. J'ai travaillé nuit et
jour pour aller à la rencontre de moi-même, mais aussi celle des
autres, pour être heureux, participer à et de la vie...Pour essayer
de me libérer de cette inépuisable angoisse de l'obscur, à la
recherche continue du Trait Libre, qui, partant du noir, vient à nos
yeux s'offrir et s'unir à la lumière..." "Peindre, c'est
voyager avec l'invisible du déjà vu et le jamais vu du visible..."
"Il ne faut pas être peintre, il faut peindre.»
sur http://www.galerieaustrale.com/crbst_17.html
Sur
une longue planche centrale, Claire Beillard a posé la série des «À
la coque» coquetiers en porcelaine et oeufs textiles - grand charme,
amusement pris à les détailler, raffinement
Au départ il y a la
matière…Le coton, le feutre, la soie, la dentelle, la faille, le
lin, la laine, le tweed…toutes ensemble constituant une base simple
et riche d’exploration.
Effilocher, teindre,
étirer, coudre, surpiquer, des petits bouts, des rebus, reconstituer
de ces déchets une noblesse, une véritable identité voilà le défi
!
Puis de là naît le
volume, la mise en espace….
Son
site http://clairebeillard.com/
J'aime
la série des organes de 2010
http://clairebeillard.com/art-textil/2010-2/
et le corps de 2009
sa
série (exposée) des «À la coque» coquetiers en porcelaine et
oeufs textiles, grand charme, amusement pris à les détailler,
raffinement,
Aimerais
avoir occasion et assez d'assurance pour ses chapeaux (une capeline
en toile de jute...)
À
la suite des Max B, trois panneaux lumineux (j'aime – curieux est
ce l'âge ce goût qui m'est venu pour le figuratif ?) de Sofia
Leconte Mitev
Au commencement de
cette série de peintures sur toile, les ombres sont noires et
opaques. L'ombre se matérialise et est tellement présente qu'elle
efface la personne elle-même. Ces travaux ont depuis évolué,
l'ombre est toujours présente mais l'artiste met maintenant
également en avant la personne elle-même ainsi que son
environnement. Le spectateur se retrouve dans la peau d'un voyeur qui
"espionne", sans être vu, les passants. On se prend à
créer des histoires autour de ces personnes, à percer leurs secrets
au travers de leur démarche et leurs attitudes.
Sofia Leconte Mitev
travaille depuis peu directement à l'acrylique sur photographie.
Pour
lire, pour voir le reste de son oeuvre (architectures, villes de
nuit), son site http://www.sofia-mitev.com
auxquels
font face, un peu plus petits, les trois toiles de Tristan Alexandre
Ce qui m'importe c'est
le style ou la touche alliée aux vidéos et non la mode du support.
J'ai toujours trouvé mon style à travers les corps. Surtout les
corps humains, de femmes.
son
site http://www.tristan-alexandre.com
avec des peintures vaguement préraphaélites sombres (comme les deux
autres exposées) que, je l'avoue je goûte assez peu, des vidéos
fort peu animées sauf, lentement, le péché, des courts métrages
que j'ai nettement plus appréciés (qu'en fait j'aime) et création
une vidéo sur le kabuki
http://www.tristan-alexandre.com/fr/page_5376.html
Et, au
fond, les panneaux très colorés (que n'aimait pas mon appareil) de
Nicola Bonessa
Je suis attachée à la
peinture pour... le vocabulaire qui lui est propre, le temps
nécessaire à son élaboration.
Une peinture qui montre
ses mécanismes, complexe et évidente à la fois, articulée dans le
temps...
son
site http://nicolabonessa.free.fr/
et, je
vous en préviens, cela ne fait que commencer (beaucoup, beaucoup trop
d'images, au contraire d'hier, et pourtant, sur le chemin du retour,
j'en ai détruit une dizaine), parce que suis montée au premier
étage
pour
être accueillie, dans la galerie, par les bannières et les tableaux
de Michel André (lui je l'aime)
Sur
le programme Peintures-objets des entre-mondes.
… surface, lisière,
frontière se succèdent et se mêlent. Plongée dans la turbulence,
où ces pseudo-figures soudaines affleurent de la physique
peinture....
avec,
sur le mur extérieur, les toiles de Nathalie Deshairs
sur
programme … le corps humain flotte dans l'espace, c'est l'esprit
qui se libère de toutes les contraintes, qui s'affranchit de la
pesanteur.
Son
site http://www.nathaliedeshairs.com
avec les galeries de peintures et dessins tous de délicatesse
et, au
fond de la galerie, deux petites toiles
et les
panneaux de Marie-Agnès Plumelle
sur le
programme .. Je puise mon inspiration dans la nature ou dans mon
environnement quotidien... ne sont que prétextes à peindre, au plus
juste de moi-même, dans un souci constant de trouver un équilibre
plastique entre trait, forme et couleur.
Dans
la dernière arche s'ouvrant sur la grande salle une fourrure si
noire, si imposante, première des oeuvres de Haïdée Henry,
sur le
programme … Un mouvement de bascule entre sensualité et
érotisme, violence et tendresse, ardeur vitale et angoisse, entre
l'être humain et l'animal.
oeuvres
présentées sur http://www.be-art-website.com/?in=121
et sur
le brun du mur du fond de la grande salle, trois de ses dessins.
Tout
le mur de la salle, entre les arcades, présente les petits panneaux
très séduisants beaucoup de Catherine Olivier
sur le
programme Je constitue le dessin par la brûlure, le feu réchauffe
et blesse à la fois... J'utilise les jeux de transparence pour
révéler différentes qualités de présence...
son
site : http://grandecatherine.ultra-book.com/book
sur le
mur donnant sur le cloître, peintes, sous verre, encloses, les
formes d'Isa Rabarot (déjà rencontrées émergeant de la fontaine)
sur le
programme textile... expression de sa présence immuable au cours
de la vie et par là-même témoin de l'effet du temps sur la
matière, également le souvenir d'une mémoire collective, un
hommage aux lavandières..
et
puis, rêveurs, les grands
ou
tous petits panneaux de Dorine Knetch,
sur le
programme.... Les murs de notre maison, les limites de notre corps
sont les frontières d'un monde intérieur inaccessible et secret...
Nous ne montrons que des morceaux de nous-mêmes
son
site http://www.dorineknecht.com/
des formes, des architectures en peintures et sculptures dépouillées,
présentes
Enfin
(mais nous n'avons pas fini), sur le mur du fond, près de la sortie,
un grand triptyque pour lequel j'ai note le nom de Sophie Revault (me
demande si je ne me suis pas trompée)
sur le
programme J'ai accompagné un ami en deuil extrême en le
photographiant puis en intervenant sur des tirages sur papier
photocopie...
Couler la vie dans
l'oeuvre et l'oeuvre dans la vie en donnant du sens fut une
performance en soi.
un
étage de plus,
un
coup d'oeil dans les platanes (presque).
Tout
le deuxième étage est voué à l'invité de l'année Tony Soulié,
qui est également à la Galerie Ducastel
La peinture de Tony
Soulié n'entonne nulle plainte. C'est une chevauchée sans
commencement ni fin. Le tragique et le pathos s'effacent dans la saga
de l'aventure aérienne. Le monde est là, il est partout, il est
égal en beauté.
Il
est sa propre manifestation, sa multiplicité de facettes. Nulle
critique, nulle satire. Nul ressentiment surtout. L'âme spontanée
serait sans révolte. extrait de la cavale des totems de
Patrick Granville. - http://fr.wikipedia.org/wiki/Tony_Soulié
De
grands panneaux dans la salle,
quatre
plus petits, et plus fouillés, dans la galerie.
Descendre,
sortir, saluer la petite coupole de Saint Louis
et les
serpents, racines, boudins de fil d'Isa Rabarot, et prendre chemin du
retour.
Constater
que le vent a fait son travail... jouir de la beauté vivante du
ciel.
Capturer,
avec petit remord, l'image d'un groupe sympathique, après les
marcheurs/acheteurs de la rue de la République.
Demander
pardon aux visiteurs éventuels et courageux.
15 commentaires:
J'ai fait le parcours en entier. Sans sauter une seule toile ou une seule oeuvre. Des couleurs douces de Marie-Agnès Plumelle, aux petits panneaux de Catherine Olivier, aux formes d'Isa Rabarot. J'ai été très sensible aux oeuvres de Dorine Knetch. Certaines couleurs vives de de Tony Soulié font sursauter. Ses œuvres sont fort intéressantes. Et terminer votre parcours avec cette dernière photo (marchands de la rue et l'enfant qui pointe vers nous ne savons trop quoi) est un bel hymne à la vie.
Tous ces peintres aiment l'écriture...
J'apprécie aussi le tableau "paysager", vers la fin, avec l'église, c'est de vous, je crois ?
oui, et décidément très figuratif
Du grand, très grand Paumée cette note. Douée pour le reportage. Très personnel mais si vivant, si alerte. Que l'on pardonne plus qu'aisément l'auteur. Mais de quoi, au fait ?. On en redemanderait.
un très grand merci à toi
Excellent ! Merci !
Trop de photos?
Sûrement pas...
Merci pour ce splendide reportage.
vieux proverbe ardennais :
- "Si tu rencontres un chevreuil jouant de l'accordéon, rappelle-toi que la musique adoucit les moeurs et ne lui offre pas une décharge de plomb..."
Somptueux ! MERCI !
merci à vous parce que c'est un de mes plus beaux flops ce billet
Brigitte, un beau flop qui met en exergue la rareté et la richesse de l'esprit ou l'abondance qui abaisse l'esprit au ras des pâquerettes, mon choix serait rapide. La rareté, à un certain âge, nous accompagne plus fréquemment que l'abondance. Cela s'applique à moi bien évidemment :-)
Love what you are doing with the blog man!
était dans les spams, je garde c'est trop joli
pas si flop que ça d'ailleurs - devais être de mauvaise humeur
J'ai réctifié l'erreur, maintenant mon nom apparait sur mon site.
Un grand merci car j'aurais du y penser...erreur de débutant :)
Nicolas Coquema
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