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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, octobre 07, 2012

Samedi matin par les rues – et vrais faux souvenirs


M'en suis allée, sous un ciel qui semblait opter avec une certitude éternelle, au moins, cela était évident, pour le bleu lumineux, avec quelques petits nuages flottants, dans un air d'une douceur tendre.

Ai rencontré un embryon d'arbre installé, au dessus du sol, entre pierre et descente d'eau, accompagné d'une petite fleur jaune, niant l'idée d'automne

Ai rencontré un arbre qui affichait l'automne avec coquetterie, se parant de quelques bouquets jaunes comme de noeuds de rubans pour fêter la lumière

Ai rencontré des pleurotes avec leur aspect de minable inexistence, des lactaires, de toutes petites girolles brunes et des cèpes que j'ai pris en photo, pour le goût que j'aurais eu pour eux s'ils ne m'étaient interdits, et j'ai rempli un couffin de bintjes, de petites pommes de terre de la Drôme, de courgettes qui viennent un peu trop tard, d'une tranche de potiron, de petites tomates noires pour des sauces parfumées, d'un reblochon, d'un pavé de morue, d'un bidon d'huile du moulin, d'un dos de cabillaud, d'une aile de raie et du programme du parcours de l'art, un couffin et un grand sac.

Suis rentrée dans douce lumière, ai vaqué, déjeuné pendant que des nuages, venus dont ne sait où, colonisaient lentement le ciel, ai fait avec conviction un programme pour donner à ma penderie et mes tiroirs leurs occupants d'automne et d'hiver et ranger, trier, jeter les restes de l'été, et me suis enfoncée, satisfaite, dans une longue sieste dont j'ai émergé trop tard pour que me vienne idée autre que thé et lecture.
Le ciel était couvert d'une haute nuée d'un gris doux. Il faut que l'entrée dans l'automne s'éternise, suis pas prête.
Et reprends, parce que l'avais ressorti le matin, puisque ne devais pas avoir temps pour Paumée, un paragraphe d'un convoi des glossolales http://leconvoidesglossolales.blogspot.fr/

C'était avoir aimé se promener les dimanches après-midi à la limite des 6ème et 7ème arrondissements, remettre les pieds dans ses chemins d'élève architecte fugueuse, quand le trajet entre le 17ème des grands parents et l'école du boulevard Raspail se faisait à pied et prenait toute la journée, c'était avoir marché en regardant le haut des immeubles, l'irruption des toits sur les façades, et les cariatides et tympans, c'était se souvenir du rez-de-chaussée de l'aile du Louvre le long de la Seine et de la nymphe de Fontainebleau, c'était avoir retrouvé, en s'installant dans cette ville de fin de vie, au bord du Rhône, les petites rues, les porches et les façades noblement ornées, c'était aimer, sous les mascarons grotesques de l'hôtel de Crillon, une femme couchée, presque offerte, entre ville et fleuve, c'était rêver très vaguement, en dérive imprécise, aux métamorphoses d'Ovide, et aux dernières fraises plissées du temps d'Henri de Navarre. 

10 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Ces victuailles si bien décrites pourraient illustrer merveilleusement un livre de gastronomie tant les mots sont riches et onctueux. Je rêve du jour où une maison d'édition publiera les chroniques les plus sages de ce blogue. Voilà.

Dominique Hasselmann a dit…

Avignon-Paris : pas besoin d'un TGV pour les relier !

Michel Benoit a dit…

Je ne reconnais pas le bâtiment aux créneaux... !

Brigetoun a dit…

hein ! tu te moques ?
c'est tu sais ce gros truc qu'on appelle le palais des papes vu depuis la place de l'horloge en son bout

Michel Benoit a dit…

Non, non, je ne me moque pas. Vu cadré ainsi, je n'ai pas reconnu l'endroit... !

tanette2 a dit…

Oh, ces cèpes me font bien envie...leur tentation arrivera t'elle à me faire courir les bois ????
Bon Dimanche.

jeandler a dit…

Tous les marchés, parisiens comme avignonnais, se ressemblent en cette saison excepté que je me suis laissé tenté par les bolets !...

Brigetoun a dit…

découvert que je pouvais à nouveau langer des truffes je pourrai peut-être essayer les cèpes, ose pas (les girolles non, trop fibreuses) - un de mes regrets moindre pourtant que mes bien-aimées salades, que les poireaux, l'oseille et les oignons fondus, où ce régal la salade de gros oignons crus

joye a dit…

Merci pour la promenade, brige !

arlette a dit…

De jolies rencontres ...