Mercredi matin, à
l'entrée de la place de l'horloge, des syndicalistes rappelaient la
colère (pour les conscients en notre encore presque préservé pays)
des peuples européens, quand ne choisissent pas de s'en prendre à
leurs voisins, ou à ceux pour lesquels sommes toujours terre
d'espoir... et moi j'allais regarnir le placard de ma cuisine et
chercher un cardigan, laid au besoin mais chaud, pour l'oisiveté
dans une maison non chauffée à Toulon et les longues et entêtées
stations hivernales devant l'ordinateur.
Mercredi matin, les
cabanes recevaient leurs revêtements de moquette chaleureuse aux
yeux, et les premiers rayonnages.
Mercredi ai préparé
pâtes, ai mis mon petit couvert, ai laissé le tout m'attendre, et
m'en suis allée le long des remparts, sur des jambes qui avaient
brusquement opté pour la crispation cuisante et la marche languide., jusqu'au pont de l'Europe
Mercredi nous
plaisantions, faute de mieux, sur notre nombre (et bien sûr cette
protestation est dérisoire, faute d'être massive sur le continent)
Mercredi ai circulé un
peu, retrouvé deux ou trois têtes, mais comme lassitude était
grande, comme nous passions à côté de l'idée de gigantesques
sièges, comme aussi j'avais faim, j'ai distancé la marche du
cortège et m'en suis revenue vers l'antre.
Mercredi étais navrée de
ce qui me semblait être une inconscience générale des buts des
décideurs européens, derniers mohicans d'une économie en déroute,
de l'indifférence avec laquelle nous sommes amenés à notre perte
et de l'aveuglement de notre manque de solidarité.
Mercredi étais
navrée de n'avoir rien d'intéressant à poser sur paumée, que je
mène tranquillement sur la voie de son déclin.
11 commentaires:
Ce que j'aime de ce pays, la France, est cette capacité de se lever et de lever le poing en signe de protestation. Admirable sens de la contestation lorsque la cause s'élève au-dessus de la politique.
J'aime la photo avec la meurtrière de ciel.
Lever le poing, on le lève de moins en moins et si peu nombreux. Des temps révolus pour des temps moutonniers.
L'as-tu trouvé le cardigan en prévision d'un voyage à Toulon ?
Vivons heureux en attendant la mort, comme disait l'illustre Desproges.
Julien oh moi j'ai ma retraite qui fond, mais qui est là et qui est juste un peu en dessous du SMIC, suis pas à plaindre - et je n'ai pas d'enfant
Tanette oui en solde au rayon homme
Les images sont là pour remplacer les mots. Plus vraiment d'énergie pour manifester, l'inutilité de la chose tue tout enthousiasme, mais j'ai tort, je le sais. Si on ne fait pas savoir...
Mais que serait-ce si le peu que nous sommes se taisaient tout à fait ?
Je suis... absent !
oh Michel et Françoise ce n'était dirigé contre personne, un peu contre nous tous - parce qu'l faudrait vraiment un soulèvement général (et il aurait fallu un président moins social démocrate) pour mettre à raison les crânes d'oeuf de Bruxelles et Berlin et etc...
savais bien que ça ne servait à rien, qu'à poster une photo sur le fil twitter pour que des espagnols ou portugais (pas vu de grec) ou italiens sachent que sont pas seuls..
belle photo la première
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