Humeur aussi grise que ces
jours de pluie, écoute de France Culture, des journalistes
politiques, de leurs simulacres de prises de conscience... carcasse en
mode gonflée... (et tant et tant à dire sur le monde tel qu'on le
défait ou mé-fait, que ne le dirai pas).
coup d'oeil dans la cour,
ai cru voir un soupçon de lumière, ai décidé optimisme, abandonné
parka et canadienne, pris un veston de faux tweed, et m'en suis allée
avec mon sac de linge dans les rues de la ville, entre maussaderie et
désir d'ouverture, de respiration..
et suis entrée dans un
monde d'humidité, de gouttes rares et paresseuses, de maussaderie –
en ai ramené quelques images agacées, qui vont ponctuer des bribes
de poèmes découverts (comme leur auteur, grande est mon ignorance)
sur oeuvres ouvertes ce vendredi en fin de matinée – Miguel Espejo
http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article1935
voyage au bout du néant dit
le billet, dans son titre, j'ai pensé ferme tristesse humaine et
l'ai très fort goûté (allez y voir)
Personne n’échappe à
l’abîme de la connaissance,
pas même ceux qui ont
embrassé la folie
pour énumérer la
réalité du monde
(les
laveurs de vitre s'interrogeaient sur leur utilité – bon, en fait,
je ne crois pas)
il faut nourrir une
grave, une terrible tristesse
pour supporter tant de
vide
une illusion immergée
dans le tourbillon du néant
une sensation
d’angoisse et de pénurie
(la
place de l'horloge se faisait désert de pierre navrée)
Moi qui n’ai jamais
pu sortir de moi
et qui n’ai jamais
été en moi
j’ai cherché un
refuge dans la mémoire tergiversée.
(et
les parasols se faisaient parapluie)
Finies les questions
qui m’ont toujours accompagné,
que j’ai répétées
avec fatigue sur la surface lumineuse
de ce lac si beau comme
seul peut l’être
ce qui existe vraiment
pour réjouir la terre
J’ai également su
tandis que j’attendais
de pouvoir monter dans un long train bourré de lieux communs,
en présence d’un
accouchement insolite dans une gare vide,
que les poèmes sont
tout le temps à notre portée
L’homme ne peut
presque jamais dire vraiment ce qu’il pense
parce qu’il ne le
sait pas lui-même.
Comment pourrait-il
parler de ce qu’il ne comprend pas
d’une ombre
envoûtante à l’aube
ou de l’étrangeté
de son corps ?
j’aurais voulu tant
de choses pour ma vie
tant de sentiments pour
mon cœur
tant de ferveurs pour
mon âme
mais,
dans l'après-midi, le bleu est venu trouer la couverture morne, et
la lumière est venue, repartie, revenue dans la cour, plus franche,
plus réelle, que celle que j'avais cru deviner, par moments, au
dessus de mes pas, en ce matin spongieux, cette lueur qui teintait de bleu le gris devenu translucide.
6 commentaires:
Photos et poésies forment ici une belle fusion. Et ce poète nous donne le goût, tant ses mots sont simples mais ses idées fortes, de le fréquenter un certain temps. En cette journée de découverte, il pleuvait. Et la terre fut recouverte des mots du poète.
La pluie sur Avignon : une erreur de Météo France...
Et la journée de ce jour ne sera - c'est à craindre - pas meilleure qu'hier. La rue de la maussaderie a-t-elle une fin ?
Je croyais Avignon toujours ensoleillé...
Des mots qui rôdent ,qui traînent leur nostalgie élégante mélancolie de tes images .. j'ai cru( cela est si bien trouvé) que c'était tes mots qui courraient sur les pavés luisants
Poètes en osmose
Chantons sous la pluie !!!!!!!
Enregistrer un commentaire