Ce fut sur mon matin, ma
carcasse, mes deux sacs, mon chemin, un ciel qui ne savait s'il
aimait la lumière, qui ne pesait pas mais la filtrait.
Ce fut l'envie d'une photo
loupée, ce fut y réussir, mais l'aimer ainsi
Ce fut installer un
sourire, pour barrer chemin au souvenir d'une nouvelle confusion de
pensée, la dire sans gravité, ce qu'elle était en elle-même
Et la ville était entre
touristes et affairés, entre tenues légères et parkas.. entre
douceur de l'air et incertitude.
Ai échangé l'un des deux
sacs contre un tas glissant de deux manteaux, un veston, une robe, à
maintenir sur les deux bras, le second sac, bien gonflé et lourd,
pendu au creux d'un coude, la grande besace battant les reins, et
suis repartie...
avec, pour oublier petite
forme, l'amusement – on a ceux qu'on peut – de mes tentatives de
prendre, en cet équipage, des photos de n'importe quoi.... résultat moins médiocre
que pensais.
avec ce constat, nous
sommes à nouveau partie d'un décor, éléments d'une couleur locale
pour braves gens voiturés... tenons nous bien.
Journée de peu de choses,
qui vaillent d'être dites, notées, retenues.
Juste, en déjeunant, au
début du numéro des Cahiers Claude Simon (que le facteur a tordu
dans tous les sens pour le faire entrer dans la boite) le Régicide
et ceci
Son écriture rapide, à
la fois disciplinée et impulsivement bousculée, l'encre brune, les
lettres scintillant parfois encore de ces paillettes aux reflets
mordorés (éclats verts) dont on saupoudrait les pages pour les
sécher, la plume accrochant le papier pelucheux, s'écrasant, bavant
les boucles des lettres bouchées par des empâtements, la page
étoilée ça et là par ces bavures, ces surcharges hâtives...
et le
plaisir que j'avais à lire (sans qu'intervienne l'idée de mon
affreuse écriture, qui n'a rien de disciplinée même si souvent
bousculée – juste pour l'écriture, non la graphie, de Simon.)
Et
voilà que j'ai amélioré le billet, de crainte que Paumée
grogne de sa nullité.
4 commentaires:
Je devine un petit tram sur roues pour promener les touristes dans tout Avignon... J'espère que ces gentils visiteurs n'ont pas trop envahi les Halles... ce qui compliquerait quelque peu votre itinéraire. ;-)
Même avec Claude Simon "tordu" par le facteur -régicide Oh!!
To be or not to be. Un auxiliaire qui se conjugue au jour le jour.
Les photos "ratées" ou les ratures de l'écriture (on aime surtout celles de Claude Simon) se révèlent toujours porteuses de quelque chose d'autre : comme un signe qui résiste à son effacement.
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