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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, avril 24, 2013

Ce fut


Ce fut sur mon matin, ma carcasse, mes deux sacs, mon chemin, un ciel qui ne savait s'il aimait la lumière, qui ne pesait pas mais la filtrait.
Ce fut l'envie d'une photo loupée, ce fut y réussir, mais l'aimer ainsi

Ce fut installer un sourire, pour barrer chemin au souvenir d'une nouvelle confusion de pensée, la dire sans gravité, ce qu'elle était en elle-même
Et la ville était entre touristes et affairés, entre tenues légères et parkas.. entre douceur de l'air et incertitude.

Ai échangé l'un des deux sacs contre un tas glissant de deux manteaux, un veston, une robe, à maintenir sur les deux bras, le second sac, bien gonflé et lourd, pendu au creux d'un coude, la grande besace battant les reins, et suis repartie...

avec, pour oublier petite forme, l'amusement – on a ceux qu'on peut – de mes tentatives de prendre, en cet équipage, des photos de n'importe quoi.... résultat moins médiocre que pensais.

avec ce constat, nous sommes à nouveau partie d'un décor, éléments d'une couleur locale pour braves gens voiturés... tenons nous bien.
Journée de peu de choses, qui vaillent d'être dites, notées, retenues.
Juste, en déjeunant, au début du numéro des Cahiers Claude Simon (que le facteur a tordu dans tous les sens pour le faire entrer dans la boite) le Régicide et ceci
Son écriture rapide, à la fois disciplinée et impulsivement bousculée, l'encre brune, les lettres scintillant parfois encore de ces paillettes aux reflets mordorés (éclats verts) dont on saupoudrait les pages pour les sécher, la plume accrochant le papier pelucheux, s'écrasant, bavant les boucles des lettres bouchées par des empâtements, la page étoilée ça et là par ces bavures, ces surcharges hâtives...
et le plaisir que j'avais à lire (sans qu'intervienne l'idée de mon affreuse écriture, qui n'a rien de disciplinée même si souvent bousculée – juste pour l'écriture, non la graphie, de Simon.)
Et voilà que j'ai amélioré le billet, de crainte que Paumée grogne de sa nullité.

4 commentaires:

Pierre R Chantelois a dit…

Je devine un petit tram sur roues pour promener les touristes dans tout Avignon... J'espère que ces gentils visiteurs n'ont pas trop envahi les Halles... ce qui compliquerait quelque peu votre itinéraire. ;-)

arlette a dit…

Même avec Claude Simon "tordu" par le facteur -régicide Oh!!

jeandler a dit…

To be or not to be. Un auxiliaire qui se conjugue au jour le jour.

Dominique Hasselmann a dit…

Les photos "ratées" ou les ratures de l'écriture (on aime surtout celles de Claude Simon) se révèlent toujours porteuses de quelque chose d'autre : comme un signe qui résiste à son effacement.