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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, avril 29, 2013

Pour contrer le froid...


Pendant ma petite virée lozérienne, après regards sur l'eau plus ou moins gelée qui tombait du ciel et masquait les paysages, aux moments de solitude, je partais vers Tombouctou avec le commissaire Habib, dans une histoire de Moussa Konaté (et j'ai découvert en dînant un adepte de ses histoires en la personne de mon frère, que cela va peut-être décider à en venir à la lecture sur écran) http://www.publie.net/fr/ebook/9782814507081/en-route-pour-tombouctou
une histoire écrite en 2010, mais où déjà la solution « terroriste » au problème posé est évoquée, ce qui nous vaut la présence d'un jeune policier français, spécialiste de l'anti-terrorisme Guillaume Deloncle, qui fait avec l'inspecteur Sosso une joyeuse paire (efficace aussi, ce sont eux qui font avancer l'enquête, un peu en dehors des règles), avec des dialogues pleins de gaieté et les «mon cher » de la courtoisie africaine.
Il y a les campements de touaregs, avec leurs règles de vie, en dehors de la ville, les rapports de cousinage et les obligations plus fortes que les discordes (mais les coups fourrés, la méfiance ne manquent pas) entre la famille d'Aghaly et celle de Youssef,
La famille avait continué à vivre sa vie, entre un père et une mère au crépuscule de leur âge, les oncles Kalil, marchand de sel, Aly, cordonnier, et Assarid, le berger qui veillait sur les animaux avec l’aide de Rhissa. Ibrahim était un marchand ambulant chargé d’écouler la production d’Aly et de ses tantes. Seuls Ibrahim et Rhissa avaient été scolarisés quelques années et parlaient plus ou moins bien le français. Les tantes et les épouses des fils s’occupaient des tâches domestiques, mais étaient aussi d’habiles artisanes confectionnant des sacs, des colliers, des nattes qu’elles écoulaient sur différents marchés de la région de Tombouctou. Lorsqu’ils n’allaient pas à l’école, les enfants aidaient leurs mères ou jouaient sous les arbres. En somme, la famille d’Aghaly n’était pas malheureuse...
Il y a l'importance des notables et l'efficacité de leur pression sur le commissaire Touré, songhaï, chef de la police locale et sur le gouverneur qui tente d'imposer à Habib, ce policier envoyé par Bamako, de s'effacer devant un marabout pour respecter les susceptibilités locales, et ne pas mettre en danger sa réélection,
parlons de la mission qui nous appelle à Tombouctou. Ni Sosso ni toi n’y avez jamais mis les pieds. Moi, je m’y suis rendu trois fois, mais il y a dix ans de cela. Je ne peux pas affirmer que je connais la cité, en revanche je peux m’y retrouver. Nous y allons donc sur ordre des plus hautes autorités du Mali. La raison, vous la connaissez. Comme je le dis toujours à Sosso, la société malienne est complexe. Y mener une enquête policière comme on le ferait en France n’est pas toujours évident, car d’une région à l’autre les coutumes varient. C’est une société où l’Islam, le Christianisme cohabitent et se mélangent avec l’Animisme ; et le Mali d’hier ne s’estime pas vaincu par le Mali des temps modernes. Il faut donc toujours se rappeler cette diversité quand on mène une enquête ici. Tombouctou ne fait pas exception à la règle, au contraire. Si vous ne le savez pas, je vous apprends que l’ancêtre des Touareg est supposée être une femme nommée Tin Hinan ; chose rare et détail important.
Et des femmes il y en a, des jeunes et belles que se disputent, avec une pointe de muflerie, les jeunes hommes, songhaïs, touaregs ou français, les épouses, amies, et les vieilles qui sont dans l'ombre et savent beaucoup, qui agissent...
Et puis il y a la ville, celle que l'on rêve, et sa complexité un peu délabrée.. il y a les mélanges d'intérêts, de population, la sévérité des moeurs revendiquée, l'honneur et les « affaires », trafics, drogues, les facettes différentes des personnages, et un jeune français moins simple et ennuyeux, un peu, que Sosso et Guillaume ne l'avait cru.
Il y a un récit qui file avec vivacité, les fausses pistes, trappes, double-fonds nécessaires à tout bon policier.
Ai passé de fort bons moments avec eux.

5 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Pendant que Tombouctou la neige...

Lire du chaud dans le froid est une bonne médecine !

arlette a dit…

Changement d'atmosphère en un tour de clic

jeandler a dit…

Le rêve quoi que l'on dise aide à vivre. À quoi rêvent les inuits ?

Gérard Méry a dit…

j'ai appris ce WE ce qu'était un rêve lucide !!! c'est de rêver un évènement joyeux mais surtout dramatique et de s'y complaire..puisque l'on sait que l'on rêve...suis je clair ?

Pierre R. Chantelois a dit…

Aurait-il été possible de partir en voyage sans un livre? Le compagnon idéal dans nos besoins de silence. Le compagnon aux mots lus dans nos retrouvailles de paix et de sérénité.