Pendant ma petite virée
lozérienne, après regards sur l'eau plus ou moins gelée qui tombait
du ciel et masquait les paysages, aux moments de solitude, je partais
vers Tombouctou avec le commissaire Habib, dans une histoire de
Moussa Konaté (et j'ai découvert en dînant un adepte de ses
histoires en la personne de mon frère, que cela va peut-être décider à en venir à la lecture sur écran)
http://www.publie.net/fr/ebook/9782814507081/en-route-pour-tombouctou
une histoire écrite en
2010, mais où déjà la solution « terroriste » au
problème posé est évoquée, ce qui nous vaut la présence d'un
jeune policier français, spécialiste de l'anti-terrorisme Guillaume
Deloncle, qui fait avec l'inspecteur Sosso une joyeuse paire
(efficace aussi, ce sont eux qui font avancer l'enquête, un peu en
dehors des règles), avec des dialogues pleins de gaieté et les
«mon cher » de la courtoisie africaine.
Il y a les campements de
touaregs, avec leurs règles de vie, en dehors de la ville, les
rapports de cousinage et les obligations plus fortes que les
discordes (mais les coups fourrés, la méfiance ne manquent pas)
entre la famille d'Aghaly et celle de Youssef,
La famille avait
continué à vivre sa vie, entre un père et une mère au crépuscule
de leur âge, les oncles Kalil, marchand de sel, Aly, cordonnier, et
Assarid, le berger qui veillait sur les animaux avec l’aide de
Rhissa. Ibrahim était un marchand ambulant chargé d’écouler la
production d’Aly et de ses tantes. Seuls Ibrahim et Rhissa avaient
été scolarisés quelques années et parlaient plus ou moins bien le
français. Les tantes et les épouses des fils s’occupaient des
tâches domestiques, mais étaient aussi d’habiles artisanes
confectionnant des sacs, des colliers, des nattes qu’elles
écoulaient sur différents marchés de la région de Tombouctou.
Lorsqu’ils n’allaient pas à l’école, les enfants aidaient
leurs mères ou jouaient sous les arbres. En somme, la famille
d’Aghaly n’était pas malheureuse...
Il
y a l'importance des notables et l'efficacité de leur
pression sur le commissaire Touré, songhaï, chef de la police
locale et sur le gouverneur qui tente d'imposer à Habib, ce policier
envoyé par Bamako, de s'effacer devant un marabout pour respecter
les susceptibilités locales, et ne pas mettre en danger sa
réélection,
… parlons de la
mission qui nous appelle à Tombouctou. Ni Sosso ni toi n’y avez
jamais mis les pieds. Moi, je m’y suis rendu trois fois, mais il y
a dix ans de cela. Je ne peux pas affirmer que je connais la cité,
en revanche je peux m’y retrouver. Nous y allons donc sur ordre des
plus hautes autorités du Mali. La raison, vous la connaissez. Comme
je le dis toujours à Sosso, la société malienne est complexe. Y
mener une enquête policière comme on le ferait en France n’est
pas toujours évident, car d’une région à l’autre les coutumes
varient. C’est une société où l’Islam, le Christianisme
cohabitent et se mélangent avec l’Animisme ; et le Mali
d’hier ne s’estime pas vaincu par le Mali des temps modernes. Il
faut donc toujours se rappeler cette diversité quand on mène une
enquête ici. Tombouctou ne fait pas exception à la règle, au
contraire. Si vous ne le savez pas, je vous apprends que l’ancêtre
des Touareg est supposée être une femme nommée Tin Hinan ;
chose rare et détail important.
Et des
femmes il y en a, des jeunes et belles que se disputent, avec une
pointe de muflerie, les jeunes hommes, songhaïs, touaregs ou
français, les épouses, amies, et les vieilles qui sont dans l'ombre
et savent beaucoup, qui agissent...
Et
puis il y a la ville, celle que l'on rêve, et sa complexité un peu
délabrée.. il y a les mélanges d'intérêts, de population, la
sévérité des moeurs revendiquée, l'honneur et les « affaires »,
trafics, drogues, les facettes différentes des personnages, et un
jeune français moins simple et ennuyeux, un peu, que Sosso et
Guillaume ne l'avait cru.
Il y a
un récit qui file avec vivacité, les fausses pistes, trappes,
double-fonds nécessaires à tout bon policier.
Ai
passé de fort bons moments avec eux.
5 commentaires:
Pendant que Tombouctou la neige...
Lire du chaud dans le froid est une bonne médecine !
Changement d'atmosphère en un tour de clic
Le rêve quoi que l'on dise aide à vivre. À quoi rêvent les inuits ?
j'ai appris ce WE ce qu'était un rêve lucide !!! c'est de rêver un évènement joyeux mais surtout dramatique et de s'y complaire..puisque l'on sait que l'on rêve...suis je clair ?
Aurait-il été possible de partir en voyage sans un livre? Le compagnon idéal dans nos besoins de silence. Le compagnon aux mots lus dans nos retrouvailles de paix et de sérénité.
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