Comme vous ne le savez que
trop, notre printemps est pourri, humide (pas toujours ici, mais
trop), et n'avons pas le soleil qui nous aiderait pour le reste ...
alors juste cette prière relevée sur une façade d'Avignon, proche
de celle dont l'ancienne peinture pleurait de désolation...
juste des images de
l'humeur chagrine du printemps
(il est vrai que Michel,
rencontré sur mon chemin, plus loup de mer que jamais, disait que
Molière, déjà, dans le film d'Ariane Mnouchkine et du théâtre du
soleil – salut à lui – parlait d'un novembre tombant au mois de
mai)
et je plaignais de tout
coeur les hommes pleins de boue qui travaillent les entrailles de ma
rue (et bouchent ma porte avec de grandes plaques métalliques)
Finalement, j'aurais aimé
– pas seulement pour la jeunesse des silhouettes – être dans une
vitrine, seul endroit estival... ce qui ne m'a pas aidé à me
motiver pour le repassage prévu des dernières robes chemisiers,
grandes chemises à courant d'air, et tee-shirts entassés dans deux
petits bacs... n'avais pas grand chose d'autre à faire, n'ai cédé
à mes injonctions que très, très modestement.
avant de partir un peu
avant vingt heures pour l'opéra et le Roméo et Juliette de Gounod,
que ne connaissais pas, que j'aurais pu continuer à ne pas
connaître, malgré les qualités que musique, spectacle etc..
pouvaient présenter.
malgré le plaisir tout de
même que j'y ai pris, parce que les accords de tons, le camaïeu
froid des Capulet, presque en uniformes, femmes et hommes, le petit
laisser aller, vaguement bohémien, avec des touches rouge un peu
terne et ocre des Montaigu, le décor centré sur un escalier aux
belles proportions, étaient réussis, que j'ai aimé la mise en
scène à la fois souple et peu réaliste, et que les choeurs étaient
très beaux, j'ai bien aimé la mezzo qui chantait Gregorio, mais...
Juliette avait une jolie silhouette et une belle voix quand Gounod ne
demande pas de cris (qu'elle exécute avec virtuosité mais une voix
trop éclatante, un peu vrillante, assez peu jeune fille) ce qui est
finalement assez rare (l'absence de cris) et Roméo était un parfait
ténor de bel canto, c'est à dire une trompette sans la douceur du
cuivre (je sais, ça m'est personnel, il a beaucoup plu, mais je
déteste ces voix – et je me disais que malheureusement si j'étais
le soleil je ne me lèverais pas en l'entendant) – la musique de
Gounod est surprenante d'inventions parfois, assez convenue très
souvent. Bref, dans l'ensemble, un peu longuet.
Il s'agissait d'une
co-production entre plusieurs opéras, créée à Tours, et j'ai
trouvé une vidéo, et un petit compte-rendu, (puisque je ne suis
sans doute pas bon juge) sur
http://www.classiquenews.com/lire/lire_actualite_musicale_detail.aspx?id=4839 (mais avec une autre Juliette)
9 commentaires:
vous avez basculé à droite ?
euh, non ! pas vraiment, ou ça m'étonnerai fort, (il m'arrive d'être ponctuellement réac dans mes goûts musicaux ou esthétiques.. enfin pas vraiment non plus, disons à l'abri partiellement des modes)
Oh c'est tout neuf ici!
Oui, que faisiez-vous aux temps chauds ? Je chantais, ne vous déplaise... Les cigales reviendront-elles ?
On dirait que tu te fais un temps iowanien, brige !
Bisou de là-bas.
Novembre en Mai, espérons qu'il s'arrête au moins à la porte de Juin....
Mais tu as eu ton tapis rouge aussi
des parapluies encore, je file dans la Manche ..à vélo chercher le soleil
Décidément la ville est terrassée par la pluie et nous, pauvres humains, en subissons les contre-coups. Et les arts s'installent lentement pour faire de ces jours pluvieux une fin de jour plus lumineuse.
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