«le paisible sommeil
que ne repousse pas la petitesse des maisons de la campagne et une
rive ombragée.."
sans respect pour les
vers, oubliant l'ode (Horace III 1
http://fonsbandusiae.over-blog.com/article-horace-ode-iii-1-odieux-m-est-le-profane-vulgaire-117028352.html)
qui parle de bien plus, elle est restée sur ces mots
elle a dérivé vers de
vieux murs, l'humilité, la chaleur
elle a reposé les yeux
sur l'ode, la traduction, elle se sentait un peu coupable, vaguement,
et admirative surtout
mais, pour soi.... mettre
en vers la maison dans l'herbe, l'herbe qui dégringole vers le
ruisseau, quelques ajoncs, un saule, un soleil qui se meurt, la
quiétude qui descend dans les membres.
(somnum reducent ;)
somnus agrestium
lenis uirorum non
humilis domos
fastidit umbrosamque
ripam,
«le paisible sommeil
que ne repousse pas la petitesse des maisons de la campagne et une
rive ombragée.."
elle se replonge dans le
cours de latin, et puis elle prend ses mots français et familiers,
elle compte les voyelles, elle prononce, elle pense scansion, pieds
purs, elle cherche les longues et les brèves, elle butte sur
l'accent de son sud,
elle se grise des mots,
des dactyles, des spondées, des trochées, des hexamètres dactyles,
des pentamètres, des sénaires iambiques, des coupes penthémimères
ou trihémimères, elle aime les diérèses, les synérèses, plus
encore les hiatus –
elle découvre que son
instinct est en défaut, elle s'entête un peu, elle se résigne à
sa futilité.
Et pourtant umbrosamque
ripam...
elle rêve poètes, elle
dérive vers les coblas, les tornadas d'oc, elle glisse sur la
translatio, sourit aux chansons de toile, s'arrête au virelai
Amis, suis dans le rêve
d'une maison,
Amis, je la veux humble
pour ma chanson,
Dans l'herbe, au bord de
l'eau..
La veux pleine de miel, de
joie, sans raison,
Douceur de se nicher en
une humble maison
Dans l'herbe, au bord de
l'eau..
Amis, sera simple et
petiote chanson,
Je n'ai science ni raison
– rêve maison
Dans l'herbe au bord de
l'eau...
Elle rit, elle se dit
qu'Horace et sa passeuse sont loin, elle se dit que les troubadours
ne le sont pas moins, elle se dit que son mirliton est un peu trop
longuement poussé, que n'a ni sens, ni rythme, ni chanson, que
pauvret ne connaît pas la musique, que nigaud n'a rien à dire, que
perdus se sont les herbes, la rive, les saules, les cailloux dans
l'eau verte
Elle lit Horace qui parle,
bien, de toute autre chose. Elle reprend, savoure les autres odes,
épodes, satires... du moins ses préférées, et constate que ce
sont presque toutes.
Les carreaux roses de
pluie ont salué l'ouverture des volets bleus... allumer chauffage en
douceur - replonger un poco dans le doux coton des draps....
et puis, puisque la cour
était humide (ah ces après midi ces jours ci, dans la tiédeur et
les feuilles !) puisque suis enrhumée, ai déserté internet pour
continuer à exhumer vêtures d'été : pour le moment ai surtout
trouvé les trucs un peu trop habillés que j'aime pour être vielle
sudiste dans les nuits du festival (à vrai dire la Brigetoun organisatrice, donneuse d'ordre, maître d'ouvrage était pour une fois en pleine forme, la Brigetoun exécutante, nettement moins motivée, a pris bonne note et préparé l'action, guère plus, enfin si un peu)... et puis, pour commencer à
forcer l'éclosion de mon vase de juin, dans la contemplation de
photos gardées pour cela, dans le plaisir instinctif du thème
proposé, dans la perplexité devant le thème proposé, dans la
crainte de ne pas être digne du blog accueillant, même si c'est
retrouvailles et si j'ai bon souvenir du premier échange, parce
qu'aime et admire de plus en plus ces images transcendées, et ces
textes qui avancent, en mots simples, tranquilles, dans une aura,
dans le délice du non-dit, deviné, non pas caché mais simplement
suggéré parce que c'est très bien ainsi....
et j'ai simplement repris
ma participation aux vases d'avril, généreusement accueillie chez
Danielle Carlès
http://fonsbandusiae.over-blog.com/vases-communicants-avec-brigitte-celerier-mieux-vaut-horace
8 commentaires:
Horace comble les heures creuses de la vie.
J'ai cru, une seconde, que l'on était déjà arrivés le 7 juin...
Beau texte en non-dit , dit en contre point d'une image très surréaliste Bravo j'aime plus encore
La pluie inspiratrice.
Pleut-il, chez vous ? Ici, les nuages ne cessent de pleurer et ça ne m'inspire pas !
l'impression cette nuit d'être au centre d'un torrent avec le fracas de l'eau se précipitant dans la descente contre mon mur
Paumée, t'en prie, pardonne moi... cette répétition ne te vaut rien, mais j'étais occupée, trop, et j'ai la faiblesse d'aimer cette image.
Petite merveille ta photo une !!!!
Oui, merveille vraiment, dont je ne me lasse pas, et si fière qu'elle ait été déposée chez moi, ainsi que le texte qui l'accompagne.
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