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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, mai 16, 2013

Mieux vaut Horace – reprise de vases par temps humide


«le paisible sommeil que ne repousse pas la petitesse des maisons de la campagne et une rive ombragée.."
sans respect pour les vers, oubliant l'ode (Horace III 1 http://fonsbandusiae.over-blog.com/article-horace-ode-iii-1-odieux-m-est-le-profane-vulgaire-117028352.html) qui parle de bien plus, elle est restée sur ces mots
elle a dérivé vers de vieux murs, l'humilité, la chaleur
elle a reposé les yeux sur l'ode, la traduction, elle se sentait un peu coupable, vaguement, et admirative surtout
mais, pour soi.... mettre en vers la maison dans l'herbe, l'herbe qui dégringole vers le ruisseau, quelques ajoncs, un saule, un soleil qui se meurt, la quiétude qui descend dans les membres.

(somnum reducent ;) somnus agrestium
lenis uirorum non humilis domos
fastidit umbrosamque ripam,
«le paisible sommeil que ne repousse pas la petitesse des maisons de la campagne et une rive ombragée.."
elle se replonge dans le cours de latin, et puis elle prend ses mots français et familiers, elle compte les voyelles, elle prononce, elle pense scansion, pieds purs, elle cherche les longues et les brèves, elle butte sur l'accent de son sud,
elle se grise des mots, des dactyles, des spondées, des trochées, des hexamètres dactyles, des pentamètres, des sénaires iambiques, des coupes penthémimères ou trihémimères, elle aime les diérèses, les synérèses, plus encore les hiatus –
elle découvre que son instinct est en défaut, elle s'entête un peu, elle se résigne à sa futilité.

Et pourtant umbrosamque ripam...
elle rêve poètes, elle dérive vers les coblas, les tornadas d'oc, elle glisse sur la translatio, sourit aux chansons de toile, s'arrête au virelai

Amis, suis dans le rêve d'une maison,
Amis, je la veux humble pour ma chanson,
Dans l'herbe, au bord de l'eau..

La veux pleine de miel, de joie, sans raison,
Douceur de se nicher en une humble maison
Dans l'herbe, au bord de l'eau..

Amis, sera simple et petiote chanson,
Je n'ai science ni raison – rêve maison
Dans l'herbe au bord de l'eau...

Elle rit, elle se dit qu'Horace et sa passeuse sont loin, elle se dit que les troubadours ne le sont pas moins, elle se dit que son mirliton est un peu trop longuement poussé, que n'a ni sens, ni rythme, ni chanson, que pauvret ne connaît pas la musique, que nigaud n'a rien à dire, que perdus se sont les herbes, la rive, les saules, les cailloux dans l'eau verte
Elle lit Horace qui parle, bien, de toute autre chose. Elle reprend, savoure les autres odes, épodes, satires... du moins ses préférées, et constate que ce sont presque toutes.

Les carreaux roses de pluie ont salué l'ouverture des volets bleus... allumer chauffage en douceur - replonger un poco dans le doux coton des draps....
et puis, puisque la cour était humide (ah ces après midi ces jours ci, dans la tiédeur et les feuilles !) puisque suis enrhumée, ai déserté internet pour continuer à exhumer vêtures d'été : pour le moment ai surtout trouvé les trucs un peu trop habillés que j'aime pour être vielle sudiste dans les nuits du festival (à vrai dire la Brigetoun organisatrice, donneuse d'ordre, maître d'ouvrage était pour une fois en pleine forme, la Brigetoun exécutante, nettement moins motivée, a pris bonne note et préparé l'action, guère plus, enfin si un peu)... et puis, pour commencer à forcer l'éclosion de mon vase de juin, dans la contemplation de photos gardées pour cela, dans le plaisir instinctif du thème proposé, dans la perplexité devant le thème proposé, dans la crainte de ne pas être digne du blog accueillant, même si c'est retrouvailles et si j'ai bon souvenir du premier échange, parce qu'aime et admire de plus en plus ces images transcendées, et ces textes qui avancent, en mots simples, tranquilles, dans une aura, dans le délice du non-dit, deviné, non pas caché mais simplement suggéré parce que c'est très bien ainsi....
et j'ai simplement repris ma participation aux vases d'avril, généreusement accueillie chez Danielle Carlès http://fonsbandusiae.over-blog.com/vases-communicants-avec-brigitte-celerier-mieux-vaut-horace

8 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Horace comble les heures creuses de la vie.

Dominique Hasselmann a dit…

J'ai cru, une seconde, que l'on était déjà arrivés le 7 juin...

arlette a dit…

Beau texte en non-dit , dit en contre point d'une image très surréaliste Bravo j'aime plus encore

jeandler a dit…

La pluie inspiratrice.
Pleut-il, chez vous ? Ici, les nuages ne cessent de pleurer et ça ne m'inspire pas !

Brigetoun a dit…

l'impression cette nuit d'être au centre d'un torrent avec le fracas de l'eau se précipitant dans la descente contre mon mur

Brigetoun a dit…

Paumée, t'en prie, pardonne moi... cette répétition ne te vaut rien, mais j'étais occupée, trop, et j'ai la faiblesse d'aimer cette image.

Gérard Méry a dit…

Petite merveille ta photo une !!!!

Danielle a dit…

Oui, merveille vraiment, dont je ne me lasse pas, et si fière qu'elle ait été déposée chez moi, ainsi que le texte qui l'accompagne.