Matin, reste de vent, pour
faire frissonner feuilles, onduler les plis des parasols, reparaître les vestes
Brigetoun repartie avec le
sac à linge un peu plus plein que lundi, petit poids au bout du bras et humeur légère,
secouée un peu par brèves rafales, juste pour se sentir être,
dans le goût de l'ombre mouvante des arbres
des façades aux reliefs
surlignés
Sortir de la boutique, un
peu moins chargée que prévu, se bloquer en méditation prosaïque,
regarder le ciel coincé entre maisons, en tirer suffisant vertige
pour ne pas tenir compte de ses bonnes intentions...
budget du coeur du
festival fait (mais il manque tous les imprévus), impôts payés,
petits désirs pointants, dépenses différées jusqu'en juillet –
invitations à des ventes privées dans le sac, mais futilité de
vêtir carcasse tordue sous face tordue – souvenir du surgissement
de la sorcière
(à peau mouchetée gommée
par le noir et blanc, c'était une invention de ce sacré appareil) sortie d'une
envie de garder trace pour moi d'une humeur exceptionnellement
mutine... que j'ai regardée avec un peu d'effarement, avec laquelle
me suis réconciliée puisque suis en elle,
aux timides illusions de
laquelle ai dédié grimace ironique (les yeux gardant une vivacité
de poissons)
mais la tentation était
grande - et puis, penser mariage à la campagne, penser tout de même à vêtir la fausse
grand-mère (rencontrer une vraie grand-mère avec laquelle ai
copiné), alors, sur mon chemin suis entrée dans une boutique pour tuer un fantasme journalier (la plus petite taille est beaucoup trop
grande pour vous), suis entrée chez Ventilo pour entendre même
avis, plus aimablement exprimé..
Seulement, chez Cotelac,
honteuse des trajets faits par un charmant jeune-homme pour aller
quérir les tailles zéros des deux seules robes à manches longues,
bien sévères, ai fini par me laisser tenter par la taille 1 d'une
des robes les moins chères, une des plus sages, avec suffisamment de
manches pour cacher les bras, avec suffisamment de douceur dans la
retenue très dame-bien pour que je ne baille pas.... et suis rentrée
avec honte pas trop virulente (une cagoule verte ou orangée serait
très bien, mais je crains que ce ne soit pas la solution la plus
discrète)
(garde les images, pour me souvenir de ce que l'on
voit)
Après midi entre tri,
rangements, contemplation des boutons pour les forcer à éclore,
coups d'oeil aux nuages qui nous reviennent, stations immobiles dans
les grands trous de soleil, et une tentative de comprendre vaguement
l'état actuel de Dexia.
Les nouvelles du jour (le
Monde à 13 heures)
alors qu'on se souvient de
l'existence de Dutilleux puisqu'il est mort,
mort de Georges
Moustaki le chanteur du Météque
Londres, scènes de
chasse aux immigrés après l'attaque (à Woolwich)
l'extrême droite
radicale en ébullition (France)
en Suède, les violence
urbaines révèlent le déclassement des banlieues
attentat de Boston : un
Tchétchène abattu par le FBI durant son interrogatoire
affaire Tapie «le sort
de Madame Lagarde ne m'intéresse pas du tout» (dixit Tapie)
amiante : mises en
examen confirmées dans l'affaire Eternit
Niger : un site d'Areva
et une base militaire ciblés par deux attaques suicides
Yasmina Reza et Kevin
Powers lauréats du premier Prix littéraire du Monde
l'armée française
enquête sur l'échec inexpliqué du lancement du missile M51
de Virgin à Huis Clos,
la série noire des grandes faillites
Cannes : «la bataille
de Solférino» et «la fille du 14 juillet» deux premiers films
irrévérencieux
une majorité d'enfants
ne connaissent ni betterave, ni poireau, ni courgette
la chute de la Bourse
de Tokyo, premier coup d'arrêt à l'euphorie boursière
et Brigetoun ajoute, entre
autres, que, contre toute raison et nos espoirs vacillants, fort peu
de décisions, et bien peu efficaces, sont sorties de la réunion des
chefs d'Etat européens pour la lutte contre l'évasion fiscale
N'y pouvons rien, pensons y, tenons nous quiets et le
coeur léger
13 commentaires:
Cotelac... il y a une boutique de cette marque qui se trouve à côté du canal Saint-Martin, comme une sorte d'exagération...
Le mariage approche, voilà au moins une bonne nouvelle !
pas le mien !
fin juillet (tant mieux serais renflouée pour le cadeau)
goût exquis
Un monde à découvrir et deux sourires à connaître. Ainsi je définirais cette chronique. Je soupçonne que les deux sourires découle du temps doux qui se pointe à l'horizon.
J'aime bien la grimace ironique, il en faut de l'ironie aujourd'hui pour ne pas céder à la futilité. J'aime bien aussi le choix des robes, même si j'ai renoncé depuis longtemps à robes et jupes.
Ce billet est d'une légèreté et d'une poésie toutes printanières et fait grand plaisir à lire!
Les trous de soleil et regarder les boutons pour les forcer à éclore, tu sais, tu coup, je pensais aux boutons de la robe et je me disais que si taille 0 était encore trop grand, on ne devrait pas vouloir forcer les boutons! Propos décousus...
:D
Zéo
Pas extra les nouvelles : elles se suivent et se ressemblent. À qui fera le plus dans l'horreur. L'homme est un loup pour l'homme.
Le vent sculpte les arbres et les hommes.
Taille 0 ou 1...ça me fait rêver...
J'aime bien ton humeur mutine...
Impôts payés, budget du festival établi et achat de la tenue pour le mariage...voilà de quoi alléger le compte en banque...
L'important étant toujours de trouver une taille qui t'aille.
:D
joli !
Je ne sais pas comment vous faites, vous me mettez le sourire aux lèvres. Et j'aime beaucoup le vôtre, de sourire.
GERARD...un sac..âgé
comme tu dis, et rudement
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