commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, mai 13, 2013

Pour continuer cheminement


Or donc, j'enrage un peu, chaque fois, d'être obligée, après avoir admiré les roses, en me retenant de les manger, de n'avoir pas le droit de revenir sur mes pas, de devoir suivre l'ordre de la visite du palais, pour sortir par derrière en traversant (non pas directement mais en suivant une piste en colimaçon entre les comptoirs) la boutellerie et la boutique des souvenirs.
Or donc, me suis armée de bonne volonté, me suis faite touriste, suis passée de la chambre du Parement (après avoir tenté je l'avoue de photographier les très fragmentaires, effacés, presque virtuels, restes de fresques, tout en haut, sous la voûte, suis donc passée dans la chambre du pape, souriant aux rinceaux de la fresque restaurée, et captant (ne le dîtes pas) la polychromie du carrelage qui m'est cher, puis dans la chambre du Cerf, et là je me suis arrêtée un instant, m'absentant de mon voisinage armé d'audio guide, pour pénétrer dans le rêve de la forêt, de la chasse, ai pris mon appareil et la jeune femme a côté de moi m'a rappelé avec une autorité aimable qu'il était interdit de photographier – me suis excusée – elle m'a dit qu'elle espérait que je ne l'avais pas fait dans la chambre précédente, et j'ai menti.

Pour la suite du trajet, la pierre est photographiable, mais j'ai traversé à grands pas pressés le beau volume de la grande chapelle, me suis souvenue de l'appareil au creux de ma main, en sortant sur le parvis-loggia

et puis, par le grand escalier, les salles, en longeant le dessous de l'estrade, en négociant les petits escaliers qui tiraient sur carcasse (abdominaux n'aiment pas descentes)

ai vu la lumière sur la ville, et la Mirande la salle admirable (ou hôtel de Vervins construit sur la place de la livrée d'Arnaud de Pellegrue neveu de Clément V, on est touriste ou non) et sans quitter le domaine papal, ai dégringolé le début de la rue du Vice Légat

vers le jardin d'Urbain V et le petit escalier, habituellement fermé par une grille, montant, une terrasse au dessus au jardin privé de Benoît XII.

Plaisir calme,... étonnement en y repensant qu'un bout de terre vaguement herbu par endroits, étalé sous la lumière

surplombé par le mur sévère, noble, un peu blessé, légèrement anarchique de l'aile du consistoire (le vieux palais), 

arrive, à l'aide de quelques transats, qui se sont peu à peu garnis de corps détendus,
d'un tuyau d'arrosage, de pots de fleurs,

de jeux d'enfants (et quand suis partie il y avait six petits pêcheurs à la ligne dont les voix chantonnaient)

à créer la béatitude oisive d'une «campagne», d'un jardin de villa..

Un agréable endroit, un peu à l'écart de l'agitation touristique, 

où seul le pape gardait un visage de pierre.

Ai pris un café peut-être passable, ai tourné, gobelet en main, autour des rosiers mis en vente pour une oeuvre (avec des orchidées mais je ne me sentais pas de force à éviter leur mort rapide),

me suis offert un espoir de Lyse un rosier qui vient d'être créé 

et me suis arrachée à la délicieuse langueur du jardin, parce qu'il était déjà presque midi, pour filer dans les rues, par une petite place que j'aime

par Saint Pierre,

par le petit dédale du Figuier, vers la FNAC, le vendeur, la carte mémoire qu'il m'a autorisée à acheter cette fois... mais comme il est soucieux des petites vieilles, et sans grande confiance en elles, il m'a bien précisé que mon rosier devait être arrosé...

et puis m'en suis revenue rapidement, dans un air où le reste de mistral s'était complètement endormi, laissant venir de beaux, lumineux, gros nuages blancs (qui ne sont pas restés)
Depuis ai rongé très vaguement les tâches (1/7ème environ) que m'étais assignées (mais bute sur l'argenterie et Babellio ne sais pourquoi) et j'ai bercé mes remords.

6 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Les papes aimaient le théâtre.
Et vous aimez Avignon : l'ordre des choses est posé.

jeandler a dit…

Si l'on veut goûter aux roses - les cétoines dorés adorent cela - il faut déguster la confiture de roses ( de Provins )... Une belle errance parfumée comme si nous y étions.

Fardoise a dit…

Beau cheminement, dans et hors du Palais. Suis passée par le jardin hier, bonne idée que d'en avoir permis l'accès. Et belle idée à toi d'avoir capturé l'image du pape sans tête.

Michel Benoit a dit…

Tout ça fait quand même une jolie balade.
:))
Les grilles du jardin de Benoît XII sont déjà sans doute refermées à l'heure qu'il est.
:((
Tiens on voit sur une de tes photos les formes de plastique noir qui cachent provisoirement des œuvres d'art...

arlette a dit…

Grand plaisir de revoir le Palais et ce carrelage magnifique
Après une si belle flânerie il est bon de remettre les obligations même assignées

Gérard Méry a dit…

magnifique le carrelage de ta première photo