Au matin, bouche pleine
d'un toast délicieusement friable et de miel, suis allée voir les
deux premières ébauches de roses qui avaient fendu leur cocon vert
Au matin, j'ai levé les
yeux, regardé le ciel, l'ai trouvé bien beau (mais plus doux que
sur cette photo, je n'aime pas beaucoup la tendance au
travestissement qu'a mon nouvel appareil)
Me suis souvenue, dans mon
crâne qui se mettait en route avec des à-coups, une pensée au
chemin baroque, anarchique et embrumé, d'avoir écrit qu'il me
fallait arroser, lundi soir, puisque le ciel faisait grève... me
suis demandée pourquoi pensais qu'il faisait grève en privant de
pluie mes plantes le lundi de Pentecôte
… mais parce qu'il
s'abstenait ce jour là sans avoir d'excuse pour prendre liberté
avec la loi pour les vieux débilités
… mais s'il n'avait pas
d'excuse c'est que la fête religieuse ne le concernait pas
… alors, le ciel est
athée ?
En méditant cette
question profonde, ai mis des croquenots (prévision), une veste de
toile, et suis allée, l'admirant, lui et le jeu des petits nuages..
ai traversé le trou nommé
poterne,
me suis extraite de la
ville,
pour, à travers les
plantes enserrées par les bretelles, les voitures, aller voir le
Rhône.
Michel Benoit
http://avignon.midiblogs.com/archive/2013/05/20/descreissenco.html
et Françoise Dumon, mes guides en Avignon
http://avignon-etats-lieux.blogspot.fr/2013/05/le-rhone-hautes-eaux-encore.html
avaient fait de belles photos de la décrue entamée, belles et qui
avaient éveillé en moi une vague envie de clapotement, glissade
dans la boue, choses détestables sauf quand deviennent délectables d'être choisies.
J'ai bien trouvé le limon
mon frère (nom de ma rue, proche) sur la petite pente entre l'herbe
et la promenade sur la berge
mais j'avais un jour de
retard et la plus grande partie était maintenant bien sèche,
enfin pas toute et à
défaut de glissades ai joué aux pieds collés
Les ponts sortent peu à
peu leurs pierres du Rhône
Les bateaux vont être
débloqués
et le fleuve promène dans
les herbes un petit courant de boue.
Ai salué, par dessus
l'eau, l'île et sa promenade retrouvée
et m'en suis revenue vers
la ville
à travers l'herbe et les
fleurs du printemps.
Accueillie dans la ville
par les plantes exposées devant mon fleuriste, dansé ma tentation
de l'une à l'autre, eu forte envie d'un nouveau bougainvilliers à
tuer dans la cour, renoncé (trop fragile et trop cher pour le
moment), vu un petit jasmin...
suis entrée pour une
attente longuette pendant qu'une grosse livraison se décidait, en
regardant dans cette caverne merveilleuse, de beaux lis, des orchidées, des plantes aussi séduisantes
qu'anonymes pour l'ignare que je suis, et des fleurs pendues ou
acrobates qui jouaient avec des bulles de verre...
et puis suis rentrée,
cachée derrière un laurier blanc, pas somptueux mais qui me plaît,
l'ai installé et en son honneur ai passé une petite heure à tenter
de récupérer les carreaux très sales de la cour.
Le ciel, lui, a montré
qu'il n'avait pas l'intention de rester inerte et les petits puis
gros et sympathiques nuages se sont transformés en une couverture
unie... évanouie en fin d'après-midi.
Et tant pis si mes
photos ne valent pas celles de mes amis plus talentueux et mieux
équipés (décidément je n'aime pas cet appareil, vais le garder en
appoint pour les caprices de l'ancien)
9 commentaires:
Quelle magnifique description, pleine de charme et de poésie. « ...le fleuve promène dans les herbes un petit courant de boue ». Passionnant parcours d'un Avignon inondé, me semble-t-il, assez durement.
Pierre R
pas inondée Pierre, heureusement j'aurais été aux premières loges comme le dit le nom de ma rue - non au contraire c'est le début de la décrue (malgré tous les barrages et captages le Rhône était spécialement haut cette année, assez pour bloquer les bateaux de tourisme)
Poétesse de la balade, mais néanmoins gamine... :D)
encore un commentaire de Dominique Hasselmann qui saute (là c'est ma faute)
limon et citron des images...
Ce Rhône qui redevient indomptable !! il en reste toujours une petite humeur
Le ciel c'est le ciel, avec ou sans majuscule, tellement vide que chacun y met ce qui lui plaît.Alors l'abandonnant à ses fantasmes, Paumée nous convie à une bien belle promenade terrestre.
Je t'ai suivie avec plaisir dans cette promenade au bord du Rhône. Que lui reproches-tu à ton appareil ? elles sont belles tes photos...
« assez pour bloquer les bateaux de tourisme »
Je ne sais pas si cela m'attriste. Le fleuve en silence est tellement plus doux à fréquenter ;-)
Une bien belle balade, je savais trouver le fleuve grossi, mais pas à ce point, et comme toi, j'y suis allée pourtant alors que la décrue avait commencé. Mais j'ai aimé cette boue...
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