Second réveil, en
bataille avec le goût du produit vaisselle léché sur une cuillère
non rincée, dans la plainte, l'élan du vent sur la ville, venir à
la conscience en lisant, en entendant Erik Sablé évoquer François
d'Assise
http://www.franceculture.fr/emission-les-racines-du-ciel-saint-francois-d-assise-avec-erik-sable-2013-06-02,
se dire qu'il faudrait se procurer le livre du détachement et de
la paix
regarder
la lumière descendre sur la cour, dire à carcasse de se taire, lui
donner confiture et miel, ce qui améliore passagèrement (et se paie
ensuite)
lire un billet de François
Bon, http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3558,
regarder et écouter Pierre Partot proférer Homère, s'épanouir
lentement dans l'admiration comme chaque fois que reprends contact
avec les deux poèmes, en leur différence, en leur beauté et après
avoir pleuré un peu avec Calypso (qui d'ailleurs ne pleure pas, la
terrible déesse au coeur secrètement tendre ou pleine de désir) et
les femmes de marins amoureux de la mer violette (ils disent que
c'est de ce qui est au delà, Ithaque ou autre), retrouver les
versets de la visite d'Hermès, et continuer, pendant que sèchent
les cheveux, dans la traduction de Louis Bardollet
La journée, il
s'asseyait parmi les rochers du rivage, brisant son coeur à force de
larmes, de gémissements, de souffrances ; et sur la mer inféconde,
en répandant des pleurs, il fixait son regard. La céleste déesse
s'arrêta près de lui et, élevant la voix, lui dit :
«Je ne veux plus te
voir, ici, infortuné, dans les plaintes ; je ne veux pas que se
consume en toi la force de la vie. Je vais maintenant te laisser
partir et ce sera du meilleur coeur (le
refus, la révolte c'est à Hermès qu'elle l'a dite, mais les
intentions de Zeus ne laisse d'autre choix). Allons, prends
les outils de bronze, coupe de longues poutres, ajuste un large
radeau et puis fixe dessus un haut gaillard, pour qu'il te porte sur
la mer brumeuse. Moi, j'y mettrai le pain, l'eau, le vin vermeil, de
quoi contenter ton envie et arrêter ta faim. Et t'envelopperai de
vêtements et t'enverrai un bon vent d'arrière, afin que tu
atteignes sans dommage aucun ta patrie, si le veulent les dieux qui
tiennent le large ciel...
et
comme, devant l'action, il s'effraie à l'idée de traverser
avec un radeau le grand gouffre marin, redoutable et terrible et
l'accuse de l'envoyer à la mort, elle le tranquillise, le fait
dîner, ils font l'amour...
manquent
la voix de Partot, la cadence des versets, reste la mer.
Comme le vent rodait toujours sur nous, dans un ciel de lappi-lazzuli, comme me rend un
peu fadate et qu'il me faut aide pour lutter, comme payais tribu aux
colères de carcasse (il y avait un certain temps... passer le jour),
comme il y avait eu aussi l'accord avec le billet d'Isabelle
Pariente-Buterlin sur la musique et le Kyrie de Mozart
http://www.auxbordsdesmondes.fr/spip.php?article1460,
comme je pratique le pas de côté, mais pas trop, ai mis dans ma chaîne
les lamentations pour la semaine sainte d'Alessandro
Scarlatti, le père pas négligeable, par le Parlement de musique de
Martin Gester, et suis repartie sur la mer violette, la mer
vineuse.... ai survolé, me suis attardée parfois, ai abordé ce
moment qu'aime, les retrouvailles de Télémaque et de son père chez Eumée le porcher (ah le premier dîner avec Eumée !), le
repas, le récit du fils, et puis quand Ulysse rentre après
qu'Athéna l'ai remaquillé en lui-même, la reconnaissance, et c'est
tout le passage qu'il faut lire (pardon mais quand je le retrouve, ne
sais plus arrêter)
«… Je suis ton père,
pour qui tu gémis, à l'épreuve de mille souffrances, en butte aux
violences des hommes.»
Ce disant, il baisa son
fils et, de ses joues, il laissa tomber sur le sol des larmes que,
jusque là, il n'avait cessé de retenir...
…..
.. et Télémaque,
ayant coulé ses bras autour de son noble père, de crier sa douleur
en répandant des larmes. Tous deux sentirent naître l'envie de
sangloter. Ils pleurèrent avec des gémissements aigus et plus
pressés que ceux des oiseaux, orfraies, vautours aux serres
crochues, à qui les hommes des champs ont ôté leurs petits, avant
qu'ils fussent capables de voler... Ainsi répandaient-ils, sous
leurs sourcils, des larmes pitoyables...
8 commentaires:
oui saint mistral nous rend fada et fadate
heureusement il y a Homère
et les roches ocres à l'abri
de la Côte Bleue
Amitiés
JJD
JARDIN D'HOMÈRE
D'abord chausse ton pied à la sandale grecque
Alain
Reste ceci d'essentiel, à mes yeux, que « quelque chose » de ce très vieux poème m'a atteint à travers mon savoir et au-delà de lui,
avec une force plus grande que ce savoir et une sorte d'immédiateté.
Philippe Jaccottet
« Avertissement » à sa traduction lumineuse de l'Odyssée d'Homère :
Ô Muse, conte-moi l'aventure de l'Inventif
De ces jardins de nuit
- mes lectures présentes éclairées d'une torche,
où, loin du pays des mortels, je découvre ces récits millénaires
qui m'enchantent et me désorientent -
nous rapportons parfois la gloire des hommes et la beauté des femmes
en des milliers de vers;
nous entendons ces chants, où la mort et la mer, les hommes et les dieux,
les reines et leurs secrets, croisent plaisirs et deuils, serments et parjures,
faveurs et mauvais sorts;
nous hésitons souvent, nous rebroussons chemin,
boustrophédons, bœufs du soleil, chiens glapisseurs,
porchers, pirates, butins de Zeus;
le sang d'Hélène, Agamemnon,
les Sirènes dont le chant enjôleur nous conduit au trépas,
la houle d'Amphidrite, Pénélope la vénérable
et l'éminent Ulysse, l'éternel Inventif.
Vos vitrines vous ont bien inspirée, à moins que n'ayez eu déjà en main, avant de les capter, ces lectures de référence.
Ma mer, la musique, l'écriture, le bleu : que demander de plus ?
Un très vieux et très beau poème qu'il est bon de s'y ressourcer.
BLEU tableau parfaitement bleu
et ce minimalisme tant décrié vient de la nature elle - même !!
Peintres à vos pinceaux
J'adore ... tout aussi
Pierre, ce ne sont pas des reflets mais des montages bricolés par la talentueuse Brigetoun (#jenesuispasarrogante)
Brigitte
Le mérite dès lors n'en est qu'accru... je vous accorde une note de 100% plus 25 ;-)
merci M'sieur
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