Samedi matin twitter était
au bleu Klein, revenu de ville en ville.
Samedi matin sur ma cour
étaient glissements, dans le très haut du ciel, de couches blanches
sur couches beiges au gré des grands souffles qui s'y lançaient –
les petites feuilles frémissaient, le fusain à rempoter, la
petite branche, surgeon survivant d'un ancien rosier, le gros et
lourd hortensia gisaient, s'entêtaient, retombant dès que
redressés, mais la puissance de ces vents ne fouettait pas, je ne
les sentais pas - ce n'était que son continu, petites chutes, force
discrète et obstinée
samedi matin ai salué
l'offrande des roses, aplaties autour de leur coeur ouvert, graines
exhibées, dernier salut
samedi la lumière tamisée
était douce et forte, l'air tiède sur mon cou quand je sortais,
regardant des promesses de bourgeons, ramassant les lambeaux de
jeunes feuilles de platane que l'air avait déchirées
samedi tant ont soufflé
les vents, tant ont glissé les nappes de nuage, que le ciel, en
début d'après-midi, sous le petit vacarme qui y courait, était
d'un bleu ardent, que le soleil faisait ronronner ma peau, que
n'avais pas envie de rentrer pour déjeuner.
samedi avais décidé de
mettre nez dans rangements, avais besoin de tris de papiers, y
apportais la nonchalance attentive nécessaire pour m'amadouer
samedi ai pourtant pensé
sortie... me suis dit ce serait.. ce serait un trajet -
un trajet qui serait sans
image, images qui seraient perdues, qu'ai cru retrouver sans fouille
de paniers
un trajet de mots qui
auraient été jetés, qu'aurais repris - magma épousseté, nettoyé,
négligé, remplacé (bien petite fille de bourgeoise lyonnaise suis,
utiliser les restes, et les re-utiliser) par une petite dérive
rapide, effleurante
Ce serait sortir, prendre
dans les yeux le bleu, les petites feuilles qui volettent dans un
jeune vent
Ce serait dans la rue une
petite poussée d'activité pour mettre en marche le jour, le
traiteur italien qui écrit le menu du jour, le vendeur de la
boutique de fringues du coin qui traverse avec des cafés sur un
plateau
Ce serait les
panneaux esquissés sur un bac et les graphes dynamiques et
stylisés en accord avec le statut de la rue – ce serait des
bouquets de lavande un peu couchés comme sous l'effet du vent – ce
serait constater que j'ai un peu triché dans la succession des
images, suivant des idées, des rythmes intérieurs et inconscients
C'est constater que l'idée
qui m'était venue sous la douche (corps ruisselant et crâne
obstinément sec) est stupide, aurait dû couler avec l'eau, que
n'amènerait que des mots lourds, des surlignages. C'est
l'abandonner.
9 commentaires:
Les roses tiennent encore le coup.
Ciel mouvementé, les pots dans la cour ont un besoin de changement d'air et de promenade. Ils se baladent et paumée telle Monsieur Loyal y met de l'ordre.
Si ce n'était que dans le ciel, mais le vent entre de partout, j'ai même l'impression qu'il tourne dans mon crâne.
Les couleurs de tes roses, nuées rose, jaune et blanc, sont magnifiques de délicatesse.
n'est ce pas, et leur parfum est aussi délicat et charmant - bon ça ne dure pas (avenir ?)
supprimé par mégarde (PARDON) un commentaire, évident, d'Avignon ou Michel
... elle vivra ce que vivent les roses...
et Brigetoun qui est lourde ajoute instinctivement.. l'espace d'un matin
, ce serait des bouquets de lavande un peu couchés comme sous l'effet du vent,
Et ainsi la grâce de jour naquit comme cette rose, l'espace d'un matin
loin d'être simple une rose, plutôt fière et pompeuse
J'aime beaucoup "samedi matin ai salué l'offrande des roses, aplaties autour de leur coeur ouvert, graines exhibées, dernier salut"
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