météo
ciel
bleu nourri de rose vers, 6 heures – le frais sur mes épaules
réveil en migraine,
retrait, se recueillir en son crâne, récupérer ses yeux qui
tombent dans orbites – faire, boire un robuste café arabica,
reprendre souffle après café trop robuste, aller dans le jour
trouver ciel clair avec
petits nuages, brise légère et température attiédie, petite
allégresse en accord avec la marche vers la librairie où je me suis
offert deux de mes envies récentes, à ajouter à la pile que je
ronge avec une lenteur inhabituelle..
lecture
noterSon nom, ça je l'ai su tout de suite : Théodolite. Ça ressemblait à un prénom un peu lunaire et ça lui allait bien. Un prénom porteur d'intentions, avant d'avoir tracé son premier geste ; délicat, en forme de fil. Théodolite parle – parler n'est pas vraiment le mot, sauf si cela se fait sans voix et sans ouvrir la bouche. Il parle sans arrêt de R.
le début de Théodolite
de Christine Jeanney qui le donnait pour marquer son retour sur
internet http://christinejeanney.net/spip.php?article747
- avec de jolies considérations sur le mot retour, avec le plan de
ce fameux théodolite ou du moins du texte ainsi dénommé, basé sur
neuf chiffres, neuf portes et donc l'entrée par la première
porte... lire, regarder photos, attendre la suite
et puis savourer, dans la
nuit, le calme, sur nerval.fr, la seconde version du beau quand
la nuit vient d'Arnaud Maïsetti
http://nerval.fr/spip.php?article74
suivre (et aimer cela, reconnaître les mains, d'autres choses) le
il qui est là jusqu'à
la fin, la troisième entrée intitulée enfance
Veiller aussi tard que
possible, garder les yeux ouverts jusqu’au sommeil qui emporte sans
qu’on le sache, jusqu’à l’effondrement
le faire, après les deux dernières pages d'une des
nouvelles de Monika Maron (belle et tardive
découverte)
Alphabet
regarder la trop longue liste de mots en R notée ces derniers jours (je n'aurais pas dû céder à la tentation d'anticiper pour R, S et T)
réfléchir, renâcler, réduire ? plutôt prendre temps, s'attarder, fractionner...
réserver les autres, et pour le premier jour en R (zut aux mois ainsi nommés qui s'en viennent avec la froidure) ne garder que
racines
Je m'en veux de recourir toujours à cette photo ; ce ne
sont pourtant pas les seules racines existantes dans mon voisinage ou
les seules que j'ai photographiées (elles le réclament presque
toutes) mais me fascinent cette violence et ces boursouflures comme si
la force vitale transmise à l'arbre était douloureuse, brouillonne
et indomptable.
Comme le sont, je pense, nos racines – puisqu'on ne
cesse de dire que nous en avons, désirons, voulons les connaître..
ce qui me rend souvent perplexe – qui ne sont pas, ne peuvent pas,
ne doivent pas être quelque chose de simple, non conflictuel,
facilement discernable – il est vrai que ces racines le sont en
partie, s'exhibent, ce qui leur permet d'être ici.
Le besoin que nous en aurions, leur importance exclusive
pour nous faire ce que nous sommes, je n'y crois pas, mais j'ai cessé
de croire que nous puissions être vraiment sans racine. Même si
elles ne sont pas liées à un ou des lieux, même si le lien
qu'elles établissent est lâche, ou refusé, je pense que tôt ou
tard nous en prenons conscience, y sommes confrontés avec plus ou
moins de sérénité.
Une Brigetoun d'autant plus sentencieuse qu'elle n'est
pas sûre d'avoir raison, mais très certaine de penser cela.
rambarde
agaçante parfois.. et fort utile.
Ce qui est pour moi agaçant c'est cette mode, cette
manie récente de les couvrir de cadenas (comme les nounours ou les
tapis de fleurs étalés pour communier dans le regret de la mort
d'une image qui a été imposée à ceux qui l'ont bien voulu).
Je me souviens d'avoir si souvent traversé le pont des
Arts pendant des dizaines d'année, l'ancien et celui qui l'a
remplacé, en leur belle liberté, et je suis navrée de le voir
cadenassé, prisonnier des sentiments de passants sans originalité,
et j'ai trouvé belles, grâce au , mais effarantes, les photos
ramenées par Dominique Hasselmann du pont Hohenzollern de Cologne
http://doha75.wordpress.com/2013/08/28/patchwork-in-progress-18/
Pouvoir s'y accouder, passer en voyant à travers elle
l'eau, la place, la cour que l'on franchit, pouvoir éventuellement
la franchir, elle (ne pas le dire, on posera des garde-fous),
pouvoir, de la rive, regarder le dessin que celle du pont Benezet
pose sur le ciel.
rampes
sois
brève Brigetoun, sois brève.. pense
à ceux qui te font la gentillesse de passer ici..
Une
ressource pour ceux qui dessinent l'architecture d'un jardin – bénies, comme les
degrés, cette forme noble, large, douce, des escaliers, par les
jambes qui les suivent en longues et lentes foulées aisées.
reflets
la poésie de leurs jeux sur l'eau, mon plaisir toujours
renouvelé en longeant les vitrines - le jeu des rencontres, une
façon facile, impromptue, irrésistible et fugitive de s'abstraire
du réel.
remparts
je ne pouvais les éviter, ils sont là, à deux pas, et
ne pourrais m'en passer... que bénis soient ceux qui ont décidé de
les conserver (et de ne pas donner suite au projet de faire passer le
chemin de fer à leur place, entre ville et Rhône, comme j'ai lu
quelque part que cela avait été envisagé, un temps)
repassage
ajouté, avant de me décider à vivre ce jour, pour
penser à le faire, ce petit repassage, avant qu'il n'augmente assez
pour que mon dégoût de la chose prenne le dessus – détesterai
toujours cela d'autant plus que ne sais pas le faire et ne saurai
jamais le faire parce que je déteste ça – prendre une cantate de
Bach ou une marche Nouvelle Orléans pour guider fer
repos
ce délice que c'est de pouvoir le faire, assez tôt
pour que la fatigue ne le rende pas impossible et qu'il ne reste plus
qu'à forcer le sommeil à venir nous dénouer et revivifier – ce
délice que c'est de pouvoir l'aménager, choisir un cadre, une
musique parfois, laisser le monde venir à nous sans enjeu, juste par
des sensations légères et fugitives.
répression
de mon élan... stop.
La seule acceptable.
Profiter du début de la mise en ligne par François
Bon, par morceaux, de la nouvelle version de tous les mots sont
adultes, http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3638
et suivants, lire, dans la première préface, de 2000, écrire
avec de soi, continuer en me promettant de ne pas me relire en
jugeant, de sauter le retravail (sauf celui qui se fait lors des
pauses).. juste un peu tenter de débusquer mes fautes.
Parce que Paumée est sans prétention aucune, mais
qu'oser le proposer à la lecture de quelques passants, oblige à un
peu de politesse.
Constater qu'il est trop tard pour repasser, arroser.
ne pas renoncer
10 commentaires:
lecture tjrs avec plaisir, et voir vos photos collées aux textes ou vice et versa. ;) je me réjouis déjà de vous lire et 'regarder' demain à la même heure
Frappée comme souvent par les "racines" qui affleurent et ce qui nous fait vivre irrémédiablement
Elles ressurissent sans cesse
pas Originale je dis comme anonyme !
Ces racines
Me fascinent
Aussi
Je pense à la Rue de la Ré...
:D)
On pourrait Rajouter aux "Racines" (qui font penser au livre de Georges Didi-Huberman) les "Écorces" du même, mais l'alphabet va trop vite...
Belle suite de photos : oui, vous aimez les Reflets (comme on apprécie les appareils Reflex !) et votre suite de "R" n'en manque pas.
(merci pour le "lien"... logique vers les cadenas)
et grand merci pour votre passage
Triste de perdre ses racines, on finit par manquer d'air.
Si l'on repasse encore aujourd'hui, on ne ravaude ni ne rapetasse ni ne raccommode plus... Des mots auxquels on a renoncé.
BRAVISSIMO
Jonas Mekas :
- "Les rêves seront notre salut puisque la réalité ne peut nous sauver..."
"sois brève Brigetoun, sois brève.. pense à ceux qui te font la gentillesse de passer ici.."
tu ne manques pas d'humour !!!
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