Ciel léger et beau –
chaleur qui montait avec paresse, très bienveillante, quand suis sortie
dans la matinée pour petites courses nécessaires
M'étais endormie sur
Elle, son tronc
brûle et ne bouge pas,
c’est l’air
autour, qui bouge
à
respirer,
juste la tête penche,
«viens,
ensemble, viens»,
dit-elle, vers
la surface et retour
au-dessous («lettres d'un feu»,
dans l'emportement d'André
Markowicz, lu, lentement, en revenant, en laissant les mots
travailler pour lutter en douceur contre l'accord immédiat et
illusoire qui nous vient dans le silence du creux de la nuit, tenter
sans succès de dépasser l'adhésion instinctive et sans traces)
Or donc, aimer et admirer
le travail assidu de François Bon sur son abécédaire,
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3621
et l'autre jour, en lisant la première entrée, noter, pour moi
abandon -
s'abandonner à quelqu'un, besoin, et raidissement, peur de peser,
souvenir de la prédiction, on ne pourra pas t'aimer, et puis avec
les ans tenir trop à ce moi qui s'est fabriqué peu à peu avec tous
ses défauts éclatants - abandon des ambitions, je ne connais pas
n'en ayant jamais eu, seulement des désirs - abandon des projets
hors de ma portée, sagesse à laquelle je tente de résister, ce
serait trop céder à ma pente naturelle - il est des femmes fleurs,
ou fruits généreux, ai toujours eu attirance pour la boue et le ver
de terre.
grimacer, mais avoir envie
de meubler mon vide actuel par un abécédaire, malgré le risque
honteux de donner sentiment d'une récupération, de la prétention
d'être capable de réflexion – me rassurer un peu en me disant
qu'il serait superficiel, qu'il ne prétendrait à rien d'autre qu'à
une petite dérive au fil des quelques mots survenant, un peu après
le réveil – à la rigueur tricher, parfois, en en accueillant
certains venus rejoindre dans le jour, s'ils le font avec force
suffisante - à partir d'une lettre chaque jour (très loin aussi de
la virtuosité langagière posée sur la richesse du contenu chez
Giovanni Merloni et son alphabet renversé de l'année 2013
http://leportraitinconscient.com/category/alphabet-renverse-de-lete-2013/)
– m'installer, me dire = pas évident d'avoir des idées ou
sensations fugitives qui surviennent condensées en un mot, juste
quand on le veut, pour la lettre désirée.. mais penser :
abrazo – hésiter,
dire pas de mots étrangers, garder tout de même, penser que
personne, sauf peut-être une des soeurs, ne sait le faire comme ceux
de mon père – donner en silence une force qu'on ne savait pas
posséder
abricot –
ne jamais avoir retrouvé la saveur de ceux que je piquais dans le
compotier avant de me mettre à la table familiale, et posais sur le
ciment du balcon bousculé de soleil, pour le plaisir de cette goutte
de saveur m'emplissant, comme dessert, plantée devant la
dégringolade de la rue et des pins vers la rade
accueil –
ne pas savoir.... freinée, et pourtant c'est telle merveille quand
il est ouvert et semble sincère – les maisons dont la porte était
surmontée d'un «chabatz d'entrar» gravé ou peint
accorte – parce
que c'est un si joli mot, ne pas chercher à savoir s'il me convient,
ou même aux autres, juste le goûter
ailleurs – avoir
instinctivement le désir d'y être, trop souvent.... mais ce n'est
pas cela... plutôt la merveille de tous ces ailleurs qui s'ouvrent
si on le murmure lentement, y partir et roder comme un oiseau de mer
qui les survolerait
alentour – je
tourne, tourne, tourne sur moi même – ou j'aime tant m'attarder
sur ce qui entoure le but, ou les tableaux qui entourent celui que
l'on DOIT voir, qu'il m'arrive d'y rester dans ces bienheureux
alentours, flânant ou le semblant, de tenter de sentir ce qui en eux
est déjà leur centre, ce qui s'est diffusé de lui ou qui les
modifie par le simple fait d'être là, à côté.. - avoir souvent
fait partie des alentours, position confortable et légèrement
ennuyeuse
amitié - y croire,
être baignée de gratitude, savourer chance - et puis semer amis
tout au fil de ma vie, par ma faute, par celle des circonstances - ne
pas en avoir tristesse, garder ça comme petit trésor secret où se
réfugier, avec certitude de ne pas risquer de lasser
annonce – juste
pour caser la photo du panneau annonçant les spécialités d'un
photographe – en souvenir d'un moment de perplexité légère
arbre – ces
jeunes arbres destinés à remplacer les merveilleux anciens, les
longer, entre dédain et espoir, presque la même pitié émerveillée
que devant un nouveau-né aspiré joyeusement et innocemment dans ce
long effort qu'est l'émergence d'un être humain – mais les
centenaires...
attente –
justement... ce que cela a
d'insupportable et de merveilleux, s'impatienter,
bouillir, et vouloir s'y éterniser, ne pas déflorer le possible. -
le petit frisson, le léger écoeurement, la joie qui se déploie
lentement ou qui reste en suspens pendant que, penchée à une
fenêtre sous le toit, on regarde l'aube se colorer
imperceptiblement, irrésistiblement.
Effondrée
parce que cela devient, penser à Bouvart et Pécuchet, en rester là
pour ce jour.
mais avant, revenir à attente et à Brigetoun en arrêt devant ce panneau près de l'opéra
10 commentaires:
Serait-ce nouveau ce festival de musique baroque en Avignon ? Aimerais particulièrement le concert de Jaroussky.
non c'est chaque année un moment que j'attend, mais là pour la première foi rien à Saint Pierre (dommage) mais Saint Agrcol à côté et tout à Avignon (généralement j'en manque à Ménerbes) un festival pour moi et avec un programme mum
Mardi, soit b
Etc. ?
:D)
à moins que l'envie de me déconnecter jusqu'à la fin du désert nommé août soit la plu forte
soyez bénis Pierre et toi
..alors les abricots sont accortes....(bien roulés)
pauvres de vous, le masculin n'existe pas
Parcours du petit Abécédaire au sein duquel les mots dansent et les images chantent.
Je propose A... vignon.
o_O
pas de noms propres, et ne doit pas être exhaustif - se borner aux idées qui viennent au réveil
revenue d'une longue absence (nécessaire) découvre avec émerveillement cet abécédaire du réveil, que de beauté dans ce "Lundi, soit a" et cette merveille qui j'espère sera développée dans le "c": chabatz d'entrar...
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