météo
les petites averses ponctuelles de samedi se sont
terminées par une forte pluie dans la nuit – suis sortie assurer
l'évacuation rapide pour éviter d'inonder les tapis que je domine,
et cueillir la rose mourante dont l'eau arrachait les pétales,
pétales gardées une journée, pour un petit hommage navré (et
l'odeur qui s'évanouit lentement, quand mes doigts les froissent) dans un coin de la cuisine.
Au réveil un ciel clair et une cour qui séchait
lentement...
des yeux en peine d'ouverture - j'ai lavé mes cheveux –
pendant qu'ils séchaient, et ma foi ensuite, je suis restée
benoîtement dans l'antre, tentant de retrouver traces de quelqu'un
que j'aimais grâce internet, à travers les yeux d'historiens
étrangers à défaut des français, pendant que les coureurs
foulaient les rues humides et les chemins de la Barthelasse pour les
10 km rituels.
Le laurier imite l'olivier et son désir de lumière lui
fait lancer vers le ciel de petites branches isolées... adoptant
l'allure un peu folle et étrange des plantes me côtoyant.
lecture
Sur
le dessus de la pile, paresse dans le choix, pas forcément
mal-venue, trois livres dont deux cadeaux, et comme ce sont livres
auquel je n'avais pas pensé, j'aii pris pour entrer dans la nuit un
de ceux-là : Un hiver avec Baudelaire de
Harold Cobert, - l'ai fermé, parce que l'heure du sommeil était là
(assez pour que n'ai pas honte de laisser le personnage en cet état),
sur
Ne
pas lâcher. Pioncer. Bouffer. Ne pas crever la gueule ouverte.
Hier
ressemble à aujourd'hui, et demain à hier. Avenir et passé
s'effondrent et agonisent dans un présent sans fin.
Alphabet
En U il y a Ubu mais ça ne compte pas, j'ai dit pas de
nom propre, il y a un mais c'est imprécis, il y a pour certains,
mais ne suis pas concernée, le Un, donc, dans ma petite cervelle, sa
petitesse se liant au frein que j'appliquais résolument sur mon
imagination, et à la relative rareté des mots qui ont cette lettre
pour initiale, ne se sont présentés que
ubiquité
parce qu'en arrivant ici, le mot m'a semblé dire un
rêve.... jusqu'à ce que je pense à la nécessité d'agir, de
parler, de voir, en même temps en mille lieux et que je recule,
effrayée
Alors : gommer les distances, supprimer les ennuyeux
voyages transitions... mais les transitions sont parfois reposantes
et les voyages pas forcément ennuyeux.
J'ai donc savouré paresseusement d'être posée, ici,
me satisfaisant d'une cabine téléphonique rouge pour y mettre un
peu de Londres, d'une fontaine Wallace rue Carnot pour un peu de
Paris, d'internet pour un contact avec les lointains et certains de
leurs habitants et de ma nouvelle manie des promenades sur Google
Street (une très belle promenade sur les bords de la Neva hier soir)
urgence
excitation et angoisse, énergie lancée gorge nouée
par l'idée de l'échec avec l'espoir comme moteur
être tendue vers le but, mais garder un peu de recul
intérieur pour gouverner son effort, et mesurer sa nécessité
et puisque ce qui semble urgent est parfois la défense,
le maintien, de ce qui est, l'image qui m'est venue est la course,
dans le noir, de mon ami labrador qui n'existe plus qu'en image ou ma
mémoire et que je retrouve ainsi dans sa force intacte.
Usure
noble déchéance de ce qui a fait effort, ou a résisté
aux efforts
fatigue apparente qui est douce à nos fatigues
disparition annoncée, et persistance, qui sont douces à
notre finitude
et ma rage quand on confond nettoyage, renforcement,
sauvegarde avec re-création, quand de notre cadre qui a vieilli avec
nos vies et celles de nos prédécesseurs, qui porte notre histoire,
on fait un décor digne de Wall Disney ou du Châtelet de mon enfance
utopie
quand ce qui souhaitable et devrait être évident est
qualifié par les importants d'utopique
quand on refuse de croire que l'harmonie est impossible,
que le renoncement et la résignation sont rois
mais le constat que quelque soit l'utopiste que l'on
découvre, écoute ou lise, son système, aussi tentant qu'il semble,
évident et désirable qu'il paraisse, généreux que nous le croyons
et conforme à nos aspirations, aboutit inexorablement, tôt ou tard,
de façon plus ou moins immédiatement évidente, par le fait même
qu'il est système et qu'il veut être généralisé, à la perte de
la liberté, la création de masses niées et contraintes, et d'une caste de maîtres à la bienveillance auto-proclamée.
se contenter du cheminement, ensemble, en s'aidant, collaborant, se persuadant, se laissant persuader... et me voici dans l'utopie.
9 commentaires:
Petit voyage Unique chaque jour .
Oh cette merveilleuse première photo, des pétales froissés, elle est déjà dans ma mémoire comme une rêverie profonde … merci …
Un fût fut bu
Un tutu vu
Sur un cul nu
o_O
Françoise d'Eaubonne :
- "Est-ce que je l'aime cet univers où je n'ai pas choisi de surgir ni de dégringoler ?"
non-Utopie : se réveiller aux urgences en parlant toutes les langues.
Voter en juin 2014.
Ne sommes-nous pas constamment dans l'utopie ?
Hue ! topie...
Tu dis usure ... plus beau que usé
car usé devient inutilisable !!
usure est noble!
Utopie, l'U rit jaune ou l'U rit noir...
Enregistrer un commentaire