météo
Dans
la fraîcheur du petit matin, saluer la naissance d'une rose, et les
trois boutons qui l'accompagnent.
Réveil
difficultueux, refus de réveil de ma machine. Rogne qui s'installe,
inquiétude démesurée.... se rendormir.
Second
retour en surface légèrement plus harmonieux – petit tour sur
internet, petit tour rituel avec toast portant colline de confiture
de clémentine.
Constater
qu'il est trop tard pour les halles, mais que je peux survivre deux
jours sans, tourner en rond et obtenir à la cinquième tentative un
rendez-vous à la banque pour demain... stagner, regarder le soleil
traverser les petites fleurs au dessus de moi... envoyer mon vase
avec une grimace, être soulagée par l'accueil, recevoir son pendant
à l'heure du thé, sourire de plaisir et d'admiration et y trouver
élan pour Paumée, sans doute trop d'élan...
lecture
Remuée
par la lecture, dans l'après-midi de lundi, du texte que Maryse
Hache avait écrit pour accompagner les photos de Tina
Kazakhishvili - «Asile»
http://www.publie.net/fr/ebook/9782814507326/asile
reprendre ce bloc de
quelques pages à voix mi-haute et constater que mon souffle court
retrouve la scansion du texte, le découpe, en accord avec la force,
la justesse de ce regard, se l'approprie encore davantage, jusqu'aux
dernières lignes (un fragment, proche du début, sur Brigetoun
http://brigetoun.wordpress.com/2013/09/02/asile/)
des fois je curieuse
des fois au fond des couloirs des fois il y a une voix tu vas mourir
sœur anne ne vois-tu rien venir belle photographeuse mes frères ne
viennent pas quelquefois l'odeur de l'âme me suffoque ça t'incise
je remonte le col les voix dedans s'étouffent tu entends les yeux
des oiseaux dans ton obstinément photographeur vivre
et
puis regarder, lentement, les 32 planches de photos avec gorge
serrée, tension, sourire amical, et yeux humides.
Dans
la nuit continuer la lecture de Muette d'Éric Pessan,
accompagner la fugue, garder quelques pages parce que le sommeil est
venu.
alphabet
J'étais,
entre envie, flemme, découragement devant la fin de ma liste de S,
pour l'introduire un mot me tournait en tête, mais je ne savais pas
vraiment ce qu'il signifiait, ne le sais toujours pas, ne l'ai pas
trouvé... suis allée le pister dans les dictionnaires, lexiques de
français ancien, ne l'ai pas trouvé, il me restera donc personnel,
mais j'ai découvert solacier, qui
n'est pas jouissance pour ma langue et mes oreilles, mais que j'ai
choisi de prendre comme règle, puisque se solacier c'est
se divertir, se réjouir (pas certaine qu'il en soit de même pour
vous, tant pis), et donc :
soleil
l'aimer, le boire, mais
maintenant, au mitant du jour, redouter son contact insistant, quand
il prend possession de mon crâne, pose son fer sur ma peau
vu sur Arte, il y a
quelques temps (ce défaut d'internet : il me donne un accès différé
aux émissions et j'y cède de plus en plus souvent,) un film
fascinant montrant les éruptions du soleil, sa peau mouvementée,
ses taches...
notre chère petite étoile
sans quoi ne serions pas, notre cher gros astre bienveillant qui nous
aide à vivre, et le délice, après s'en être gorgé de le
regarder, comme un ami réservé et disponible, à travers des
branchages, un store, des persiennes...
sommeil
ce bienveillant refuge,
cette petite torture médiocre et exaspérante quand il nous fuit,
ma façon d'y sombrer
comme dans un puits sans fond, de n'être réveillée par rien, et la
brièveté trop grande de ces plongées
mais la faculté que
j'avais de fermer les yeux, poser les bras sur mon bureau, ou me
lover dans l'espace libre au sol, et d'y couler une dizaine de
minutes pour en émerger prête à l'action... les longues
récupérations maintenant après mes siestes, je ne dois plus être
suffisamment épuisée...
et cette amie qui savait
qu'elle allait accoucher quand elle sentait le besoin d'un court
sommeil, élan réclamé en silence par le corps.
Cette merveille un peu
effrayante : un enfant poings serrés, enfoncé dans cette absence,
et je ne pouvais me retenir de remuer légèrement une de ses mains
pour que le souffle soit très légèrement perturbé une fraction de
seconde et me confirme qu'il – plutôt elle en fait – vivait.
Et la douceur de ces
syllabes.
sortir
franchir
une porte, soulagée, et retourner à sa vie
franchir
sa porte, le matin, machinalement, être déjà pleine de la journée
qui vient,
franchir
une porte, en refusant de commencer à laisser la tristesse
s'installer,
franchir
une porte, et se retourner pour emporter son image en soi, un temps,
et
toutes ces entrées et sorties indifférentes.
sources
rêver
de marcher, de s'asseoir à côté, dans l'herbe un peu spongieuse,
de faire le vide pour l'entendre.
se
souvenir d'une petite source d'eau pure, petit tourbillon qui
brouillait la surface de la mer enfoncée entre deux rochers.
les
tentatives exaspérantes pour retrouver l'origine de pensées, de
fragments de phrases, de vers qui montent de ma mémoire en désordre.
les
doctes recherches.
souches
Ce pré
humide où je promenais tristesse et révolte un peu stupides, et la
longue contemplation de cette force morte, l'admiration...
la
toucher, rester là, tenter de capter un peu de sa puissance, de sa
solidité que l'arrachement n'a pas anéantie.
Sentir,
aussi, que je le veuille ou non, ce qui m'a été transmis par la
lignée, la ténacité des liens, et en être heureuse.
souffrance
disait
JA en commentaire ce matin, et j'ai sursauté, étonnée de l'avoir
omis...
et
puis, si, passer, trop grand, important, vital, et il y a le risque
de ne pas penser uniquement à la grande souffrance d'autres.
sous
sous
le soleil, la vie
sous
l'évier, sous la table, sous l'escalier, sous l'estrade, ces
endroits cachés plus ou moins, méprisés plus ou moins, légèrement
moins soignés, ou pire
avoir
envie parfois de pouvoir s'y glisser, y rester, comme dans une
caverne.
souvenir
si
souvent soluble, indécis, fluctuant, déformé, devenu tissure de
rêve...
s'énerver
pour le cerner, le transmettre...
être
surprise, presque choquée par sa force et sa précision, d'autres
fois.
et les
petites querelles des souvenirs qui veulent s'échanger,
s'entrechoquent, divergent, se contestent.
stores
s'agacer,
plus jeune, à l'age des stupides généralisations, de l'élégance
de certains, qui s'affirment en leur belle sobriété, comme une
marque un peu arrogante de richesse.
Goûter
déjà, goûter toujours, la douceur de leur ombre. Y transpirer, un
peu, dignement.
Et
puis avoir aimé voler l'image de ce tableau de Seguin chez Ducastel.
Rêver
un instant d'un paquebot ancien, d'une coursive bordée de grandes
ouvertures rectangulaires, de robes blanches, de casques coloniaux,
de grands stores descendant s'arrimer sur la rambarde et d'une petite
brise qui les fait claquer.
Il me
restait deux mots, supporter et suivre, mais ne sais
plus pourquoi les avais notés et ils m'ennuient... J'en reste là –
que votre ouf soit silencieux, merci.
J'étais,
aujourd'hui, une petite note féminine chez les cosaques des
frontières
http://lescosaquesdesfrontieres.com/2013/09/03/a-santiago-du-chili/
merci de lire et d'encourager les hommes de ce blog encore dans
l'enfance.
7 commentaires:
Belle série....................
meeeerrrrrcccciiiii
Jules Renard :
- "Faites à ma statue une petit trou sur la tête, afin que les oiseaux y viennent boire..."
Quelle photos !
Photos magnifiques pour un texte non moins admirable : ça tombe bien, je cherche de quoi adoucir en beauté l'ambiance délétère qui agite le monde politico-médiatique, bal de faux culs qui plus est boiteux, boutonneux, bancales... MERCI
Solacier? il y a soleil dedans
bellirosicime ! ! !
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