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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, septembre 04, 2013

Mardi, la fin des S


météo
Dans la fraîcheur du petit matin, saluer la naissance d'une rose, et les trois boutons qui l'accompagnent.
Réveil difficultueux, refus de réveil de ma machine. Rogne qui s'installe, inquiétude démesurée.... se rendormir.
Second retour en surface légèrement plus harmonieux – petit tour sur internet, petit tour rituel avec toast portant colline de confiture de clémentine.
Constater qu'il est trop tard pour les halles, mais que je peux survivre deux jours sans, tourner en rond et obtenir à la cinquième tentative un rendez-vous à la banque pour demain... stagner, regarder le soleil traverser les petites fleurs au dessus de moi... envoyer mon vase avec une grimace, être soulagée par l'accueil, recevoir son pendant à l'heure du thé, sourire de plaisir et d'admiration et y trouver élan pour Paumée, sans doute trop d'élan...


lecture
Remuée par la lecture, dans l'après-midi de lundi, du texte que Maryse Hache avait écrit pour accompagner les photos de Tina Kazakhishvili - «Asile» http://www.publie.net/fr/ebook/9782814507326/asile
reprendre ce bloc de quelques pages à voix mi-haute et constater que mon souffle court retrouve la scansion du texte, le découpe, en accord avec la force, la justesse de ce regard, se l'approprie encore davantage, jusqu'aux dernières lignes (un fragment, proche du début, sur Brigetoun http://brigetoun.wordpress.com/2013/09/02/asile/)
des fois je curieuse des fois au fond des couloirs des fois il y a une voix tu vas mourir sœur anne ne vois-tu rien venir belle photographeuse mes frères ne viennent pas quelquefois l'odeur de l'âme me suffoque ça t'incise je remonte le col les voix dedans s'étouffent tu entends les yeux des oiseaux dans ton obstinément photographeur vivre
et puis regarder, lentement, les 32 planches de photos avec gorge serrée, tension, sourire amical, et yeux humides.
Dans la nuit continuer la lecture de Muette d'Éric Pessan, accompagner la fugue, garder quelques pages parce que le sommeil est venu.

alphabet
J'étais, entre envie, flemme, découragement devant la fin de ma liste de S, pour l'introduire un mot me tournait en tête, mais je ne savais pas vraiment ce qu'il signifiait, ne le sais toujours pas, ne l'ai pas trouvé... suis allée le pister dans les dictionnaires, lexiques de français ancien, ne l'ai pas trouvé, il me restera donc personnel, mais j'ai découvert solacier, qui n'est pas jouissance pour ma langue et mes oreilles, mais que j'ai choisi de prendre comme règle, puisque se solacier c'est se divertir, se réjouir (pas certaine qu'il en soit de même pour vous, tant pis), et donc :

soleil
l'aimer, le boire, mais maintenant, au mitant du jour, redouter son contact insistant, quand il prend possession de mon crâne, pose son fer sur ma peau
vu sur Arte, il y a quelques temps (ce défaut d'internet : il me donne un accès différé aux émissions et j'y cède de plus en plus souvent,) un film fascinant montrant les éruptions du soleil, sa peau mouvementée, ses taches...
notre chère petite étoile sans quoi ne serions pas, notre cher gros astre bienveillant qui nous aide à vivre, et le délice, après s'en être gorgé de le regarder, comme un ami réservé et disponible, à travers des branchages, un store, des persiennes...

sommeil
ce bienveillant refuge, cette petite torture médiocre et exaspérante quand il nous fuit,
ma façon d'y sombrer comme dans un puits sans fond, de n'être réveillée par rien, et la brièveté trop grande de ces plongées
mais la faculté que j'avais de fermer les yeux, poser les bras sur mon bureau, ou me lover dans l'espace libre au sol, et d'y couler une dizaine de minutes pour en émerger prête à l'action... les longues récupérations maintenant après mes siestes, je ne dois plus être suffisamment épuisée...
et cette amie qui savait qu'elle allait accoucher quand elle sentait le besoin d'un court sommeil, élan réclamé en silence par le corps.
Cette merveille un peu effrayante : un enfant poings serrés, enfoncé dans cette absence, et je ne pouvais me retenir de remuer légèrement une de ses mains pour que le souffle soit très légèrement perturbé une fraction de seconde et me confirme qu'il – plutôt elle en fait – vivait.
Et la douceur de ces syllabes.

sortir
franchir une porte, soulagée, et retourner à sa vie
franchir sa porte, le matin, machinalement, être déjà pleine de la journée qui vient,
franchir une porte, en refusant de commencer à laisser la tristesse s'installer,
franchir une porte, et se retourner pour emporter son image en soi, un temps,
et toutes ces entrées et sorties indifférentes. 

sources
rêver de marcher, de s'asseoir à côté, dans l'herbe un peu spongieuse, de faire le vide pour l'entendre.
se souvenir d'une petite source d'eau pure, petit tourbillon qui brouillait la surface de la mer enfoncée entre deux rochers.
les tentatives exaspérantes pour retrouver l'origine de pensées, de fragments de phrases, de vers qui montent de ma mémoire en désordre.
les doctes recherches.


souches
Ce pré humide où je promenais tristesse et révolte un peu stupides, et la longue contemplation de cette force morte, l'admiration...
la toucher, rester là, tenter de capter un peu de sa puissance, de sa solidité que l'arrachement n'a pas anéantie.
Sentir, aussi, que je le veuille ou non, ce qui m'a été transmis par la lignée, la ténacité des liens, et en être heureuse.

souffrance
disait JA en commentaire ce matin, et j'ai sursauté, étonnée de l'avoir omis...
et puis, si, passer, trop grand, important, vital, et il y a le risque de ne pas penser uniquement à la grande souffrance d'autres.

sous
sous le soleil, la vie
sous l'évier, sous la table, sous l'escalier, sous l'estrade, ces endroits cachés plus ou moins, méprisés plus ou moins, légèrement moins soignés, ou pire
avoir envie parfois de pouvoir s'y glisser, y rester, comme dans une caverne.

souvenir
si souvent soluble, indécis, fluctuant, déformé, devenu tissure de rêve...
s'énerver pour le cerner, le transmettre...
être surprise, presque choquée par sa force et sa précision, d'autres fois.
et les petites querelles des souvenirs qui veulent s'échanger, s'entrechoquent, divergent, se contestent.

stores
s'agacer, plus jeune, à l'age des stupides généralisations, de l'élégance de certains, qui s'affirment en leur belle sobriété, comme une marque un peu arrogante de richesse.
Goûter déjà, goûter toujours, la douceur de leur ombre. Y transpirer, un peu, dignement.
Et puis avoir aimé voler l'image de ce tableau de Seguin chez Ducastel.
Rêver un instant d'un paquebot ancien, d'une coursive bordée de grandes ouvertures rectangulaires, de robes blanches, de casques coloniaux, de grands stores descendant s'arrimer sur la rambarde et d'une petite brise qui les fait claquer.
Il me restait deux mots, supporter et suivre, mais ne sais plus pourquoi les avais notés et ils m'ennuient... J'en reste là – que votre ouf soit silencieux, merci.
J'étais, aujourd'hui, une petite note féminine chez les cosaques des frontières http://lescosaquesdesfrontieres.com/2013/09/03/a-santiago-du-chili/ merci de lire et d'encourager les hommes de ce blog encore dans l'enfance.

7 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Belle série....................

Brigetoun a dit…

meeeerrrrrcccciiiii

JEA a dit…

Jules Renard :
- "Faites à ma statue une petit trou sur la tête, afin que les oiseaux y viennent boire..."

Michel Benoit a dit…

Quelle photos !

DUSZKA a dit…

Photos magnifiques pour un texte non moins admirable : ça tombe bien, je cherche de quoi adoucir en beauté l'ambiance délétère qui agite le monde politico-médiatique, bal de faux culs qui plus est boiteux, boutonneux, bancales... MERCI

arlette a dit…

Solacier? il y a soleil dedans

Gérard Méry a dit…

bellirosicime ! ! !