météo
lumière,
soleil, vent si léger qu'il n'est que souvenir ou potentialité,
mais dans l'air une ébauche de frisson de fraîcheur – nous avons
décidément perdu les 30°, je me refuse à l'admettre mais
commence à regarder, dépendre/rependre les cotonnades légères,
les jupes et les manches courtes -
Une
petite navrance en rencontrant, en accompagnant un temps, ceux qui se
battent encore contre les ajustements décidés par l'Europe dans son
beau suicide... avec le constat désolé et coupable de mon
renoncement à faire semblant de croire à l'espoir, et un soutien
aussi chaleureux que le pouvais.
lecture
lu,
dans la nuit, les dernières pages du plaidoyer pour les solutions
humanistes que certaines associations apportent à la lente tragédie
des SDF «un hiver avec Baudelaire» de Harold Cobert, petites
cuillères qui ont l'honneur d'exister..
et la
seconde moitié des entretiens d'Hervé Pons avec Pippo Delbono (et
Pepe) «le corps de l'acteur», passionnant, outre la sympathie que
j'ai pour le personnage et ses spectacles
Dans
mes spectacles, les personnages se croisent et se rencontrent, mais
rarement ils échangent de dialogues car, dans l'échange verbal, se
nichent la psychologie et l'illusion de l'échange, l'illusion de la
fusion dans la même émotion partagée. Mes personnages se
rencontrent, mais ce sont deux vies seules qui sont côte à côte
sur le plateau et dessinent ensemble un dessin. L'amour pourrait être
cela, deux solitudes qui dansent ensemble et se rencontrent.
Alphabet
reprendre ma petite liste des mots ayant pour initiale V
arrivent comme évident vieille vieux ou
vieillesse – et je leur répond non, je passe, passez votre
chemin, trop de cacophonie avec vous..
la vieillesse est un naufrage, oui, mais pas
seulement – les vieux fringants et sportifs, oui pourquoi
pas, et leur souhaite de le rester longtemps – la sagesse des
vieux, euh.. elle devrait l'être, sage et sensée, mais une
jeune crétin risque fort de donner un vieil idiot – le
conservatisme des vieux qui votent à droite, sauf mes amis –
la richesse des vieux et leur patrimoine, sauf ceux qui ont
fait toute leur vie un métier ingrat, rude, et mal payé..
parler des vieux juste pour dire que comme les
femmes, les oiseaux, les jeunes, les anglais, les heures ou les
nations... le pluriel ne fait pas uniformité ni communauté.
Et ne pas penser vieillesse, la vivre suffit, et
c'est chose totalement involontaire, sans honte ni gloire.
vigne
parce que je ne peux l'éviter, parce que j'aime
entendre les vignerons parler de leur vigne, de la terre, du temps,
etc...parce que j'en ai connu, parce que j'aime les paysages de
coteaux ondulants avec les lignes qu'elles dessinent – surtout
quand elles sont mieux nettoyées que l'était la vigne du pape une
semaine avant de se montrer, soignée, le jour des vendanges –
parce que les vendanges à la main sont fatigantes, moins que la
récolte des patates, mais joyeuses - parce que voir les seaux de
raisin se déverser donne un sentiment d'abondance et
d'accomplissement.
parce que je suis dans un pays de vigne, que, si, ce qu'à Dieu ne plaise, je suis de quelque part, je suis
d'une civilisation de la vigne comme de l'olivier (de façon toute
platonique)
ville
l'ai noté par automatisme je pense, mais là aussi il
s'agit de bien trop de choses, je passe,
et puis, quels points communs entre Avignon, Londres et
Calcutta ou Los Angeles ?
Sauf dans la bouche des gens de leur voisinage immédiat,
les villes sont toujours accompagnées d'un adjectif qui dit leur
taille, leur sociologie, leur histoire, leur nature.
violence
inhérente à la vie, mais comme une force mauvaise
la violence de la nature
la violence des hommes qui se pare de prétextes
religieux, nationaux, et de grands principes
la violence des intérêts
les violences conjugales
la violence benoîte et indifférente des riches
la violence des démunis, de biens et de mots
la violence qui met en chemin
la violence qui doit être réprimée et canalisée
et la violence que l'on garde en soi, qui peut, mal
maîtrisée, tordre le corps et l'esprit
vitesse
légèreté, équilibre, danger, griserie (oui je tombe
dans tous les automatismes), peur...
La voilà passée.
voilette
j'aimais bien cela, j'en ai porté, mais c'est vraiment,
maintenant, une façon de se faire remarquer par trop ridiculement
ostensible et par trop comique.
non, juste pour ne pas dire voile, on n'en parle que
trop, mais garder ce qu'il y a de joli dans une dissimulation
partielle, qui laisse deviner et attire.
Les voilettes donc, au temps jadis, les branches qui se
balancent en masquant un paysage ou un bâtiment, un rideau de brume
ou ce qu'on appelait gazer un texte un peu ou très leste.
voler
pour rêver un instant – monter dans la lumière,
planer sur le vent...
volutes
parce que le mot est souple et gai,
et pour les belles menuiseries, pour les paraphes, pour
le dessin, pour ce que devenaient les pièces antiques reproduites
par les celtes, pour la fantaisie des plaques d'égout.
voûtes
beauté et science – l'une des plus anciennes
manifestations de l'intelligence humaine.
Montée et recueillement, perspectives mouvantes...
regarder, aimer
et garder un souvenir mitigé des épures de
stéréotomie.
voyage
j'en ai toujours rêvé, en amoureuse des cartes et...
tant rêvé que l'ai très peu fait.
ne le pouvais guère financièrement et par manque de
temps, ne se faisait pas facilement en ma jeunesse (premiers et
encore rares échanges pendant les vacances), il me reste,
instinctive et stupide, depuis une mauvaise période, une
appréhension à l'idée du comportement éventuel de carcasse..
J'en reste donc paresseusement à mon habitude du rêve
(et ces jours ci je m'offre des voyages virtuels grâce à google
street, avec la surprise de saute brusquement d'une année dans une
autre) – et je cueille des miettes des voyages des autres.
Fin de liste ! Je cesse, monsieur mon crâne, de te
racler avec un entêtement inefficace.
8 commentaires:
Merci pour Pipo Delbono et ces merveilleuses photos belles et légères...
Voilà une journée qui commence bien!
Qu'y a-t-il de commun entre ces villes ? Je repars de chez vous avec cette merveilleuse question en tête, elle me tournera dans l'esprit dans la journée, il fallait que je vous le dise et vous en remercie.
La gare d'Avignon demeure légère et vive.
Les oiseaux volent avec vélocité.
La page des V n'était qu'en veille...
Les voilettes parsemées de violettes que l'on nomme " mouches ", l'élégance du visage.
De ce voyage, à bon port parvenu, nous resterons là. Un grand plaisir. Merci à vous.
V veut vie
Vive vos vues !
:D)
grand merci à vous tous de votre indulgence pour cet exercice laborieux (quant à la suite ! peuchère !)
voilette, réminiscence, à l'église du bourg, jusqu'à la fin des années soixante la mantille blanche pour les jeunes filles
Tu voyages à ta façon, avec tes livres et tes concerts.
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