commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, septembre 11, 2013

Mardi toujours en V


météo
lumière, soleil, vent si léger qu'il n'est que souvenir ou potentialité, mais dans l'air une ébauche de frisson de fraîcheur – nous avons décidément perdu les 30°, je me refuse à l'admettre mais commence à regarder, dépendre/rependre les cotonnades légères, les jupes et les manches courtes -
Une petite navrance en rencontrant, en accompagnant un temps, ceux qui se battent encore contre les ajustements décidés par l'Europe dans son beau suicide... avec le constat désolé et coupable de mon renoncement à faire semblant de croire à l'espoir, et un soutien aussi chaleureux que le pouvais.

lecture
lu, dans la nuit, les dernières pages du plaidoyer pour les solutions humanistes que certaines associations apportent à la lente tragédie des SDF «un hiver avec Baudelaire» de Harold Cobert, petites cuillères qui ont l'honneur d'exister..
et la seconde moitié des entretiens d'Hervé Pons avec Pippo Delbono (et Pepe) «le corps de l'acteur», passionnant, outre la sympathie que j'ai pour le personnage et ses spectacles
Dans mes spectacles, les personnages se croisent et se rencontrent, mais rarement ils échangent de dialogues car, dans l'échange verbal, se nichent la psychologie et l'illusion de l'échange, l'illusion de la fusion dans la même émotion partagée. Mes personnages se rencontrent, mais ce sont deux vies seules qui sont côte à côte sur le plateau et dessinent ensemble un dessin. L'amour pourrait être cela, deux solitudes qui dansent ensemble et se rencontrent.  

Alphabet
reprendre ma petite liste des mots ayant pour initiale V
arrivent comme évident vieille vieux ou vieillesse – et je leur répond non, je passe, passez votre chemin, trop de cacophonie avec vous..
la vieillesse est un naufrage, oui, mais pas seulement – les vieux fringants et sportifs, oui pourquoi pas, et leur souhaite de le rester longtemps – la sagesse des vieux, euh.. elle devrait l'être, sage et sensée, mais une jeune crétin risque fort de donner un vieil idiot – le conservatisme des vieux qui votent à droite, sauf mes amis – la richesse des vieux et leur patrimoine, sauf ceux qui ont fait toute leur vie un métier ingrat, rude, et mal payé..
parler des vieux juste pour dire que comme les femmes, les oiseaux, les jeunes, les anglais, les heures ou les nations... le pluriel ne fait pas uniformité ni communauté.
Et ne pas penser vieillesse, la vivre suffit, et c'est chose totalement involontaire, sans honte ni gloire.

vigne
parce que je ne peux l'éviter, parce que j'aime entendre les vignerons parler de leur vigne, de la terre, du temps, etc...parce que j'en ai connu, parce que j'aime les paysages de coteaux ondulants avec les lignes qu'elles dessinent – surtout quand elles sont mieux nettoyées que l'était la vigne du pape une semaine avant de se montrer, soignée, le jour des vendanges – parce que les vendanges à la main sont fatigantes, moins que la récolte des patates, mais joyeuses - parce que voir les seaux de raisin se déverser donne un sentiment d'abondance et d'accomplissement.
parce que je suis dans un pays de vigne, que, si, ce qu'à Dieu ne plaise, je suis de quelque part, je suis d'une civilisation de la vigne comme de l'olivier (de façon toute platonique)

ville
l'ai noté par automatisme je pense, mais là aussi il s'agit de bien trop de choses, je passe,
et puis, quels points communs entre Avignon, Londres et Calcutta ou Los Angeles ?
Sauf dans la bouche des gens de leur voisinage immédiat, les villes sont toujours accompagnées d'un adjectif qui dit leur taille, leur sociologie, leur histoire, leur nature.

violence
inhérente à la vie, mais comme une force mauvaise
la violence de la nature
la violence des hommes qui se pare de prétextes religieux, nationaux, et de grands principes
la violence des intérêts
les violences conjugales
la violence benoîte et indifférente des riches
la violence des démunis, de biens et de mots
la violence qui met en chemin
la violence qui doit être réprimée et canalisée
et la violence que l'on garde en soi, qui peut, mal maîtrisée, tordre le corps et l'esprit

vitesse
légèreté, équilibre, danger, griserie (oui je tombe dans tous les automatismes), peur...
La voilà passée.

voilette
j'aimais bien cela, j'en ai porté, mais c'est vraiment, maintenant, une façon de se faire remarquer par trop ridiculement ostensible et par trop comique.
non, juste pour ne pas dire voile, on n'en parle que trop, mais garder ce qu'il y a de joli dans une dissimulation partielle, qui laisse deviner et attire.
Les voilettes donc, au temps jadis, les branches qui se balancent en masquant un paysage ou un bâtiment, un rideau de brume ou ce qu'on appelait gazer un texte un peu ou très leste.

voler
pour rêver un instant – monter dans la lumière, planer sur le vent...

volutes
parce que le mot est souple et gai,
et pour les belles menuiseries, pour les paraphes, pour le dessin, pour ce que devenaient les pièces antiques reproduites par les celtes, pour la fantaisie des plaques d'égout. 

voûtes
beauté et science – l'une des plus anciennes manifestations de l'intelligence humaine.
Montée et recueillement, perspectives mouvantes...
regarder, aimer
et garder un souvenir mitigé des épures de stéréotomie. 

voyage
j'en ai toujours rêvé, en amoureuse des cartes et...
tant rêvé que l'ai très peu fait.
ne le pouvais guère financièrement et par manque de temps, ne se faisait pas facilement en ma jeunesse (premiers et encore rares échanges pendant les vacances), il me reste, instinctive et stupide, depuis une mauvaise période, une appréhension à l'idée du comportement éventuel de carcasse..
J'en reste donc paresseusement à mon habitude du rêve (et ces jours ci je m'offre des voyages virtuels grâce à google street, avec la surprise de saute brusquement d'une année dans une autre) – et je cueille des miettes des voyages des autres.

Fin de liste ! Je cesse, monsieur mon crâne, de te racler avec un entêtement inefficace.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour Pipo Delbono et ces merveilleuses photos belles et légères...
Voilà une journée qui commence bien!

Isabelle Pariente-Butterlin a dit…

Qu'y a-t-il de commun entre ces villes ? Je repars de chez vous avec cette merveilleuse question en tête, elle me tournera dans l'esprit dans la journée, il fallait que je vous le dise et vous en remercie.

Dominique Hasselmann a dit…

La gare d'Avignon demeure légère et vive.

Les oiseaux volent avec vélocité.

jeandler a dit…

La page des V n'était qu'en veille...
Les voilettes parsemées de violettes que l'on nomme " mouches ", l'élégance du visage.
De ce voyage, à bon port parvenu, nous resterons là. Un grand plaisir. Merci à vous.

Michel Benoit a dit…

V veut vie
Vive vos vues !

:D)

Brigetoun a dit…

grand merci à vous tous de votre indulgence pour cet exercice laborieux (quant à la suite ! peuchère !)

Elise a dit…

voilette, réminiscence, à l'église du bourg, jusqu'à la fin des années soixante la mantille blanche pour les jeunes filles

Gérard Méry a dit…

Tu voyages à ta façon, avec tes livres et tes concerts.