juste ça – dimanche,
ciel blanc, avec ou sans pluie selon les heures, relative tiédeur de
l'air, Brigetoun entre deux eaux
et en fin d'après-midi, à
l'heure du thé, aller, à côté, à l'Oratoire, écouter The king's
singers
La chapelle était pleine,
les auditeurs potentiels de dernière minute s'en retournaient et ils
n'avaient pas tiré assez de programme. J'en ai obtenu un sur ma
bonne mine – amusement de constater que les textes des motets
étaient donné en latin, bien entendu, et soigneusement traduits en
anglais – ai fait un mix.
en première partie donc
des motets, du début et de l'épanouissement de la polyphonie, avec
Orlandus Lassus, Jean Richafort, Josquin des Près, Nicolas Gombert,
Richard Dering, et trois versions de versa est in luctum par
Sebastian de Vivanco (vers 1551-1622), Juan Gutierrez de Padilla
(1590 – 1664) et Alonso Lobo (1555 – 1617) mon préféré, je
crois, contrepoint savant et spiritualité grave.
Ce
que j'ai retenu surtout (en cherchant bien) :
la
beauté des deux voix de contre-ténor, le cristal clair et souple de
David Hurley – et son sourire – et la tendresse plus sourde de
Timothy Wayne-Whrigt, et que les nouveaux arrivés semblent faire
partie du groupe depuis des années
le
long et très beau Domine, Dominus noster de
Lassus qui ouvrait le concert, et parmi les trois autres morceaux, le
canon presque simple du Ad te levavi
le
Kyrie de Jean
Richafort, la voix de David Hurley comme une broderie sur la masse
vocale mouvante, la progressive affirmation du canon
la
fausse simplicité, la science du Salve Regina de
Josquin des Près
l'énergie,
la franchise de la musique de Richard Dering ce protestant anglais
que l'Italie a changé en polyphoniste catholique
etc..
J'avais
fait une petite recherche le matin pour me mettre en humeur
sur YouTube, mais j'y ai trouvé surtout des chansons américaines
bien plus récentes, des mélodies de Poulenc, et fort peu de musique
ancienne, dont des christmas et ce Gaudate qui peut évoquer
la première partie du concert
et ce il est bel et bon
de Pierre Passereau, pas trop
éloigné du programme de la seconde partie, consacrée aux madrigaux
après un
entracte qui n'en finissais plus (surtout pour l'ourse Brigetoun qui
ne connaît personne, ou pas assez pour aller plus loin que l'échange
de sourires et petits hochements de têtes)
seconde partie
donc, joyeuse, avec
les toujours
aimés cris de Paris de
Clément Janequin,
Aigre vin,
Harenc blanc
Harenc de
la nuyt,
Où
sont-ils ces petits pions ?
Vin blanc,
vin cleret
vin
vermeil à six deniers
et est à
l'enseigne du berceau
qui est en
la rue de la harpe...
et,
du même, la guerre (voilà
que je découvre, ce soir, une vidéo enregistrée par eux)
d'Orlandus
Lassus, Paisible domaine et
dessus le marché d'Arras
Dessus le
marché d'Arras
Mireli,
mirela, bon bas
et
de Josquin des Près une série de courtes pièces, la sautillante
petite camusette
Petite
camusette, à la mort m'avez mis,
Robin
et Marion s'en vont au bois joly,
Ils
s'en vont, ils s'en vont bras à bras
ils
se sont endormis, petite camusette
à
la mort m'avez mis.
(paroles
qu'il est parfaitement impossibles de reconnaître comme toujours,ce
qui n'enlève rien au plaisir)
baisez-moi –
allégez-moi et Scaramella
(texte italien, le seul qui ne soit pas traduit en anglais)
applaudissements,
bousculade courtoise, attendre son tour et sortir dans un air gorgé
d'humide.
6 commentaires:
Beau spectacle...
Magnifique... Merci à vous.
Beau programme, suis désolée de l'avoir manqué. Mais à ne plus sortir de mon trou que pour quelques expos je rate tout.
Extra-ordinaire.
Merci du compte-rendu, comme si nous étions.
merci de votre gentillesse
The Kin'g Singers ..un régal cet ensemble vocal, merci.
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