Tomber dans un trou, yeux
pleurant en voulant s'ouvrir, yeux découvrant à travers ces larmes
l'heure sur mon petit réveil, tenter de sauter dans le jour, freinée
par une fatigue incroyable à cette heure, vaquer un peu, s'énerver
contre carcasse, s'asseoir devant ordinateur, coup d'oeil éberlué
en haut à droite de l'écran – muscles qui se relâchent, oui
l'heure n'est plus commandée par mon rythme – se recoucher
Mais, même si après une
série superbe d'éternuements secoueurs, encensements énergiques,
le crâne se libère un peu, les yeux tirent toujours passablement,
modérer lecture écran, se laver les cheveux, nettoyer le moindre
recoin salle de bains, faire vaisselle des petites faïences qui
traînent, garder regard mou sur l'argenterie, écouter radio,
s'énerver, mettre du jazz Nouvelle Orléans.
Cheveux secs en fin de
matinée, regard presque direct, faire un petit tour dans le
quartier, dans cette zone où ne vais jamais, vers les boutiques pour
touristes (et trouvé petite bourse en tissu non "provençal" pour
remplacer porte-monnaie en soie damassée)
en revenant, par la rue de
la Grande Fustrerie, voisine de l'antre, découverte très tardive du
projet de chantier pour «la maison du paon» ou hôtellerie du
Chapeau-Rouge (mentionnée en 1376)
Avec une joie instinctive,
et un petit retrait ensuite...
parce que je serais
heureuse de cette réhabilitation, si l'encorbellement reste discret
comme il devait l'être, sans belles pierres de remplacement
éblouissant de neuf, et coiffent avec bonhomie les fenêtres de
l'étage noble, si on évite de créer de raides créneaux, si la simple moulure classique des étages inférieurs
subsiste, si le charme de cette superposition, cet assaut vers le
haut, cette bigarrure sont respectés,
mais je demande aux arbres
proches d'appuyer ma supplique pour que, par rénovation, les
décideurs n'entendent pas, comme trop souvent ces temps ci dans
notre bonne ville, reconstitution.
Viollet-le-Duc et ses
bouts de rempart ont gardé des adeptes par chez nous, et ils
sévissent avec vigueur ces temps ci, maquillant le palais, certains
bouts de muraille, en décor pour Disneyland.
7 commentaires:
Rénover, disent-ils.
la fasse photo à droite me donne espoir, si ça ne fait pas trop clinquant
Et le charme suranné de ces traces rouges.
oui Michel, plus que quelque temps pour les aimer
L'arbre cligne de son oeil pointu sur les "rénovateurs" en catastrophe
Il était un temps où les architectes des bâtiments de France étaient respectés car respectables en leurs idées
Fera-t-on quelque chose pour les gouttières qui sont à pleurer ?
Un beau jour sous les airs de la Nouvelle Orléans devrait être un beau départ plein de liesse. Quelle belle idée...
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