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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, octobre 10, 2013

Vienne le soir...


photo loupée, mais que j'aimais, d'une des statues d'Alain Timàr
Un jour qui me fut peu sympathique dès le premier réveil à quatre heures, et l'est redevenu lentement, peu à peu, comme ça, pour rien, au bout d'une petite demie-heure d'échanges en entrant dans la vie vers sept heures.
Corps et crâne en vie réduite, sans raison, ennui, languide morosité, marasme, flottent des remontées, venues de je ne sais où (si, de l'évocation d'une époque, de ce trou où j'étais jeune fauchée seule sténo-dactylo) flottent des petites humiliations, prises avec rage, violente ou intérieure et donc plus puissante, d'autant que j'ai toujours su que c'était moi qui n'avais pas fait l'effort de surmonter cet état (mais d'en sortir lentement, patiemment, silencieusement, chanceuse que j'étais finalement), sensation stupide d'engraisser corps et esprit, dégoût de soi, Brigetoun en version paumée, avec petite auto-ironie souriante.
Ne suis pas généreuse, je n'oublie, malgré ma volonté, désapprobatrice et sage, rien – sans ressentiment, en faisant part à ma responsabilité ce qui n'arrange guère les choses.
Petit coup de pied, lire, passer aspirateur, manger, dormir, lire, écouter, coupée, et laisser monter désir de faire mon miel du programme de ma soirée.

Partir, un peu après 20 heures, à l'Opéra, pour un concert du choeur «Arsys en Bourgogne». Aucune vidéo disponible ne correspond à ce que j'ai entendu, mais juste pour les donner à entendre, en formations différentes, et parce que cela m'avait mo-ti-vée.
de Praetorius
de Bach
Bon, là, ce soir, ils étaient 16 et surtout le programme était passablement différent de leur répertoire enregistré.
Et, comme, je l'avoue, mes yeux avaient glissé sur le programme, ne notant que Praetorius et Debussy j'ai été assez surprise, mais ce fut un petit cours passablement ludique et souvent tout à fait satisfaisant sur les musiques pour choeur (sauf baroque et antérieur), en oubliant la passagère et un peu agaçante impression devant certaines phrases que l'ensemble était conçu pour se mettre à notre portée...
Cela s'appelait Fantaisies vocales, cela comportait de courtes pièces, majoritairement modernes ou contemporaines..

et ça a commencé par la simple et belle mélodie de Viva la musica dans la version d'Ivan Fröd et celle de Praetorius, qu'ils chantaient en traversant la salle et montant sur scène et que le directeur-musical-chef-de-choeur-meneur-de-jeu a voulu nous faire chanter en canon, arrivant même, devant la timidité d'une bonne partie du public, à faire chanter la Brigetoun-qui-ne-chante-pas-parce-qu'elle-sait-qu'elle-chante-faux, quasi correctement, appuyée sur le beau baryton exercé de mon voisin.
Suivait pour la voix parlée et la fugue la geographica fugue d'Ernst Toch (mort en 1964)
et puis (beau, complexe, Brigetoun en plaisir confortable) les animaux, un chien, un chat, un coucou, et une musique colorée avec capriciatta e contrappunto bestiale alle mente d'Adriano Banchieri (1568-1634)
entre une partie du choeur en coulisse et les chanteurs restés sur scène, le plaisir de Che bon eccho d'Orlando di Lasso (1532-1594) – fin de la musique ancienne...
continuant les imitations, une joyeuse et parfaite interprétation d'I'm a train d'Albert Hammond (né en 1944) (enfin les qualificatifs valent surtout pour leur reprise en bis final)
Ice de Bruce Sled pendant lequel je regardais la coupole dans la pénombre en baillant
deux courtes pièces burlesques et enlevées de Matyas Seiber (1905-1960) dont il nous avait soigneusement traduits les quelques mots (contines malicieuses sur une musique inventive)
Pour montrer l'osmose texte-musique, ils ont commencé par un air sans parole, mountain nights II pour voix de femmes de Kodaly (1882-1967) qui m'a semblé invertébré et désagréablement ennuyeux (pourtant j'ai entendu de belles pièces de lui)
et puis, différentes, mais également belles, deux réussites
Yver, vous n'êtes qu'un villain de Debussy, gai, riche etc...
et Nicolette de Ravel - l'alternance entre le sautillement de la marche de la jeune fille et la gravité lente du loup et du vieillard, et la joie charmante et claire du jeune homme
pour les arrangements
il court, il court le furet de la très bonne musique pour choeur plus tout à fait amateur, de Marc de Ranse
sumertime de Gerschwin qui a davantage plu à mes voisins qu'à moi, qui m'a convaincu quand ils l'ont repris en premier bis à la demande de la salle, la voix de la soliste ayant pris aisance, plus de rondeur, un rien de raucité...
un bon canon d'après Yesterday de McCartney
très réussies des variations de Franz Schrögell sur la truite de Schubert (sur l'air de Papageno de Mozart, le choeur des chasseurs du Freischütz, une musique populaire russe....) qu'il nous avait fait chanter en lalalalala auparavant
et parfois jubilatoire, parfois lassante, la salade italienne (parodie d'air d'opéra) de Richard Gence (1823-1895)

applaudissements et les deux bis (ils tenaient à leur train qui leur permettait la sortie de scène répétée)... une Brigetoun, un peu déçue de ne pas s'être envolée, pâmée, mais qui s'est gentiment amusée

repartant, dans le vent frais qui justifiait largement le léger manteau,

retrouver le vélo-abandon sous la garde d'une grande soeur, la porte derrière, l'escalier, l'antre.

9 commentaires:

Claudine a dit…

la photo est magnifique en effet.
Beau concert.

Dominique Hasselmann a dit…

Qui mettra en musique les vélos désossés dans la nuit ?

arlette a dit…

Alors , tu chantes? BRAVO

Brigetoun a dit…

tu n'étais pas à côté de moi ! j chante irrécupérablement faux, et d'autant plus que je le sais et freine ma voix

jeandler a dit…

Comme pour le chant contemporain, en musique ancienne on ne distingue pas toujours ce qui juste de ce qui est faux.
Un soir de consécration : chanter à l'Opéra. bravo ! et appuyée sur le " beau baryton exercé de (s)on voisin "

Brigetoun a dit…

ça aide

Danielle Carlès a dit…

J'aime bien la photo floue.

Gérard Méry a dit…

Il n'y a pas de photo ratée, on considère un flou artistique et j'aime.

mémoire de silence a dit…

ben je trouve justement que la photo loupée ne l'est pas du tout... magnifique... quand je parle du hasard en photographie ;) amitiés F