Ils sont légèrement
moins nombreux, ils le sont un peu moins chaque mois, mais sont
vaillants et riches.
Or doncques, en ce premier
jour de novembre Brigetoun a lu, a tenté de comprendre, a compris
souvent, a aimé le plus souvent, ce qui s'était transfusé entre
dans l'aura de Maryse
Hache
Angèle Casanova http://www.deboitements.net/spip.php?article533
avion vroum
texte-enquête à partir
des vroum de Maryse Hache – partir à la pêche des avions vroum
sur le semenoir http://semenoir.typepad.fr/semenoir/
en trouver beaucoup, ensemble ou des avions seuls ou des vroums seuls
(enfin Jessica le dit mieux) et être devant les mots de Maryse, nous
qui ne l'avons connu qu'ainsi (me mets dans les pas de Jessica),
chercher là ce qu'elle fut, en plus de ce que nous disent ceux qui
ont connu sa présence – mais moi je ne peux, comme elle, demander
l'aide de l'enfant sur la quête du sens des avions vroum, alors vous
renvoie à elle, à sa sagesse souriante et parfois fantasque
L’avion s’arrache
au sol et vroume en quittant la piste. Il s’élève dans le ciel et
passe au-dessus de l’immeuble de Maryse Hache. Elle lève le nez.
Compte les passages. L’avion vroum joue le rôle du métronome. Il
rythme sa vie. Il rythme ses textes. A chaque vroum, un slash. Une
nouveau coup de pinceau dans la baleine paysage. Combien de secondes.
Combien de minutes entre chaque avion vroum
ce qui
va bien à Maryse – et il y a aussi le relevé des recherches dans
le blog, suivant plusieurs critères.
et
Christo Grossi
http://gadinsetboutsdeficelles.blogspot.fr/2013/11/christophe-grossi-site-deboitements.html
pollen – a tribute to
maryse
l'approche
de la Toussaint, les signes de la fête – un texte tout nourri des
mots, du souvenir de Maryse, des vroums encore, des roses (pour
toutes celles dont elle détaillait la liste des noms à l'infini),
des clowns, - et puis le soir étaler les pétales sur une table, en
faire photos pour un anniversaire amical, les garder sèches et
vives...
et
parler à Maryse, attentivement.. le laisse faire, le lis, vous
souhaite de le faire
Dans la nuit, les
lampions éclairés et les chaises de jardin au fond d’un bistrot
m'ont ramené une fois encore vers toi et ton jardin semenoir où je
me rends encore, où j'erre, navigue, vroum, passe, goings and
comings, et prends de la graine avant de revenir à ce pollen qui a
connu d'autres déboîtements, d'autres appartements et les cris d'un
autre enfant à qui tu n'auras pas pu sourire cette fois, une enfant
née un an après ton no return, à quelques jours près.
écrire, à partir de
cinq phrases en commun, des textes en autant de «chapitres»
Franck Queyraud
http://julienboutonnier-peut-etre.blogspot.fr/2013/10/393-vitesse-et-bruit-des-nuages.html
vitesse et bruit des
nuages
toute
cette vie autour de nous qui fait battre notre coeur, et qu'importe
de perdre le nord... Franck Queyraud reprend tout ce qu'on peut dire
contre la vitesse, l'éparpillement et le retourne... mais en fait la
vitesse a demandé long apprentissage Et puis j'arrête de
paraphraser, allez plutôt lire sa réflexion vive et sérieuse en
même temps sur notre rapport au temps, au silence..
Le silence est
l’antinomie de la vie quotidienne et gesticulante. Il demeure une
utopie millénaire qui continue à avoir son public... On ne peut pas
- non plus - être contre... - contre le silence... La pause est
nécessaire, qui existe dans la vie et dans la musique. Mais la
musique, basée sur la vitesse d’exécution - elle aussi - n'aurait
plus lieu d'être avec une instauration généralisée du silence,
aussi séduisant et hypocrite qu’il puisse paraître…
et
Julien Boutonnier
http://flaneriequotidienne.wordpress.com/2013/11/01/orage-aux-ailes-noires-et-nuages-qui-se-taisent-de-julien-boutonnier-vase-communicant-novembre-2013/
orage aux ailes noires
et nuages qui se taisent
de
beaux passages sur le rêve, l'incertitude, le renoncement à créer,
le silence, ... j'aime beaucoup ce que chacune des phrases lui a
inspiré, et
J’aime les nuages
qui passent : silencieusement. Comme ils taisent le secret qui
sécrète à tous vents. Cet énoncé qui nous parle sans jamais se
mêler de nos voix. J’aime le silence qui moutonne dans le bleu.
J’aime son geste improbable et sûr qui constelle la concorde
azuréenne pour on ne sait quel rêve oublié.
Nolwenn Euzen
http://www.xn--charperch-p1a2i.net/spip/spip?article585
une litanie de phrases,
constat, résolutions, commençant par c'est
dessinant
une présence aux autres et une règle de vie
C’est un échafaudage
devant la fenêtre, un matelas sur le palier. Cinq étages à monter.
Un loyer en augmentation. Faire abstraction, continuer.
C’est habiter le
centre d’une capitale. Ne pas envier les riches, ne pas nier les
pauvres. Ne pas faire partie des puissants, ni des artistes. Des
salariés moyens sans grande revendication matérielle c’est
pourtant un temps de crise.
et
Michel Brosseau
http://grandemenuiserie.fr/spip.php?article103
carnets tas de paroles
captées
trouver
un titre, deux phrases dans le blog de Nolwenn Euzen, ressortir ses
vieux carnets, faire siennes trois phrases toujours de Nolwenn,
relire ses carnets, retrouver ce qu'on était, citer
Galerie marchande. Le
bar fermait. Chaises dessus les tables, les garçons noir et blanc
finissaient d'essuyer le bar. Plus de clients, sauf une, assise sur
un tabouret au comptoir, sac plastique aux pieds. Son reflet dans la
glace. Une femme, un tabouret. Penchée, regardant ses pieds. Tout à
l'heure, les lumières du bar s'éteindront. Plus rien. Les vigiles,
bleus au chien muselé. Tournent...
juger
son écriture faite de courtes phrases descriptives, continuer... (et
moi les aime ces passages) – faire un petit bilan ce n'était
peut-être pas autre chose, ces carnets : noter des lieux, des
visages...
à partir d'une phrase
de Bachelard «Le réel n'est jamais ce que l'on pourrait croire mais
il est toujours ce qu'on aurait dû penser»
Anne-Charlotte Chéron
http://commeunratfaitsonterrier.over-blog.com/2013/10/on-aurait-pu-danser.html
on aurait pu danser
sur un
ring, lieu où le réel touche rudement, une belle apostrophe, en
italique, à celui qui est là, qui regarde et juge un combat de
femmes
et
puis, en phrases égrenées, comme des strophes, la salle
d'entraînement
répéter le corps
jusqu’à saturation, oublier l’esprit et les activités
réflexives, éduquer ses sens, jouer le jeu, s’engager, avoir pour
horizon la corporéité avant l’idée, prendre position dans son
vaisseau et l’habiter enfin
et
s'adresse à un ou une,
tu, qui a voulu penser, faire effort pour.., ne pas céder, et les
phrases sont sèches, insistantes, comme cette tension, mais qui,
l'âge venu, doute, ne sait s'il a pensé, regarde sa vie, pense
trouver la sagesse dans la remise en cause
Peut-être, à l’aube
du dernier jour seulement, comprends-tu alors que penser, ce n’est
peut-être pas renoncer aux croyances tous comptes faits, mais être
capable de les organiser ; les cimenter toutes ensembles ; les
enserrer de fils logiques comme pour faire des paupiettes.
à partir d'une photo
prise sur le blog de l'autre
mauvaise fortune
un
homme sur le pavé, qui a tout perdu, psalmodie ses regrets, prêche
le dédain des richesses, subjugue les enfants, auquel il s'adresse
«Jetez la fortune…
elle ne tombera pas plus bas. Jetez la fortune… elle ne tombera pas
plus bas. Jetez la fortune… elle ne tombera pas plus bas. Jetez la
fortune… elle ne tombera pas plus bas.» La litanie de l’homme
résonnait maintenant dans toute la ville.
et
François Bonneau
http://litteraturesauvage.wordpress.com/2013/11/01/vaseco-2-ne-pas-marcher-par-francois-bonneau/
ne pas marcher
un
texte court et désenchanté non sans un léger et élégant humour
un
renoncement
Depuis, je m’échoue
et me rive. Coincé sur la berge, je regarde le flot de mes
contemporains, ceux qui vont quelque part. Stalagmite dormante figée
à son dossier, je ne fais que peser sur l’assise en bois brute. Un
travail à plein temps.
comme le disent leurs
titres : dire – et le font bien
Sylvie Pollastri
http://blogmaestitia.xawaxx.org/post/2013/10/31/Dire-1
Dire
une
belle journée d'entrée dans l'automne, les gens qui se croisent,
les échanges (mais infiniment mieux dit)
La lumière avec ce
bleu mêlé de roses aux heures du soir et du matin, qui se fraie en
silence un chemin vers le quotidien des hommes, ces hommes qui vont,
qui rient, qui parlent, qui échangent, qui se saluent, parfois
s’insultent mais si rarement, si peu, si discrètement et
remplissent les rues d’un bruissement d’habits.
et
Dire – etc
en
paragraphes qui rythment, s'avancent tous ces mots morts, machinaux,
qui séparent, masquent les pensées ou les tuent, ces mots mort-nés
qui nous diraient et qu'on ne prononce pas.... un beau texte
Il y a toi. Il y a moi.
Il y a mille et une manières de dire et nous dire. A nu. A demi-mot.
Armés. Il y a mille et une possibilités de ne jamais se comprendre
réellement. Toi et moi. Il y a mille et un risques de médire et de
nous maudire. Il y a toi. Il y a moi. Il y a tous ces mots qui
bondissent, de toi à moi. Nos masques et nos barrières. Il y a tous
ces mots qui succombent dans le gouffre de nos silences.
des traductions
communicantes – un superbe et long échange pur lequel il vaut de
prendre son élan
une introduction de
Giovanni Merloni qui parle de leur idée de départ : les vases, de
photos sombres avec éclair de lumière, de panse lisse et de
sculptures, de Charybde et Scylla
Et ce vase — condamné
peut-être à attendre pendant quelques siècles encore dans une
grotte obscure — souligne cette destinée contrariée par le
décalage, tout à fait conscient, entre la surface lisse de la terre
cuite (gardant encore des traces de l’ancienne peinture en bleu) et
cette excroissance animée en forme de serpent ou de sirène
multiple.
avant
un long entretien où il pose à Danielle Carlès des questions sur
Nice et l'Italie, sur elle, sur la traduction, où elle répond, et
que j'ai lu, avant de dîner et m'endormir, laissant de côté les
autres textes.. Prenez le temps de le faire, d'écouter ces deux voix
En réalité, aussi
bien le français (mâtiné de germanique : n’oublions pas les
Francs qui nous ont donné leur nom) que l’italien, comme toutes
les autres langues dites romanes,
sont dérivés du latin au prix d’une forte mutation qui touche
essentiellement la syntaxe. Un seul exemple, mais décisif : en
français ou en italien, ce n’est pas la même chose de dire : le
lapin tue le chasseur / il coniglio uccide il cacciatore ou le
chasseur tue le lapin / il cacciatore uccide il coniglio,
c’est l’ordre des mots qui décide de qui fait quoi (devant ou
derrière le verbe). En latin en revanche on pourra mettre les mots
dans un ordre grammaticalement indifférent, en affectant les mots de
marques distinctives : lapinUS
tue chasseurUM = chasseurUM tue lapinUS = lapinUS chasseurUm tue
= le lapin tue le chasseur et si l’on veut dire le chasseur tue le
lapin, c’est : lapinUM tue chasseurUS (dans l’ordre
qu’on voudra, tout le monde a compris...
et
Giovanni Merloni
http://fonsbandusiae.fr/spip.php?article254
une introduction de
Danielle Carlès interrogeant deux dessins de Giovanni Merloni, avec
cette justesse
Ces deux dessins
proposés par Giovanni possèdent la même propension que partout
ailleurs chez lui à déborder du cadre de l’instantané, à nous
entraîner vers une suite, un développement, une histoire pleine de
péripéties, une décomposition animée, tout un prodigieux cinéma
visuel et mental.
et
puis l'entretien miroir du précédent, où c'est elle qui
l'interroge, lui, sur le lieu de sa naissance, sa langue natale, son
rapport au latin et celui de l'Italie à l'antiquité romaine, les
auteurs italiens à traduire, et ses propres traductions en français
de ses poèmes
Peu importe alors que
l’italien soit ma langue maternelle lorsque je découvre m’être
éloigné (pas seulement physiquement) des raisons qui sont le
fondement d’une certaine expression ou phrase. D’ailleurs, je ne
crois pas que ce soit nécessaire de tout connaître. C’est une
question d’amour et de disponibilité à apprendre. Une musique. On
peut y entrer et en pénétrer l’esprit et aussi aller au-delà de
tout ce qu’on avait su et appris dans notre vie précédente. C’est
pour cela que j’ai choisi d’écrire directement en français et
de ne pas écrire en italien, sauf quelques lettres ou mails. Et
c’est pour cela aussi que je me refuse de traduire mes poèmes mot
par mot. Je préfère les réécrire en français...
notre
rapport à notre histoire, et une question malicieuse finale.
le cimetière de
Belleville
Belleville sous le ciel
et la terre 1/2
expédition
à deux au cimetière de Belleville (en voisin dans son cas) –
plaisir des photos comme toujours -
ce
qu'on y trouve, les arbres, les morts que l'on porte en soi
on attrape quelques
années, on attrape quelques rides, blanchissent aux tempes les
cheveux, on se revoit à vingt ans, ce n’est pas que ces souvenirs
nous pèsent, dans l’allée Berlioz, on se revoit sur le petit mur
qui séparait le jardin de la rue il y avait alors du soleil, les
habits noirs de l’empereur, les lunettes noires de L. qui lui
mangeaient le visage (toujours aimé cette expression, stéréotypée,
éculée, avachie et usée – pour les lunettes de soleil, j’en ai
acheté une paire à Venise il y a quelques semaines, noires, monture
et verres, elles me font souvenir de lui peut-être),
les
fleurs, une antenne, des châteaux d'eau, une larme, le monde ou
presque et, pour nous, le ton de Piero Cohen-Hadria.
et
Dominique Hasselmann
http://www.pendantleweekend.net/2013/11/42-vases-communicants/
Belleville sous le ciel
et la terre 2/2
expédition
à deux au cimetière de Belleville (en métro dans son cas) –
plaisir des photos comme toujours – suivre sa découverte, presque
comme avec un guide, un guide qui aurait plein de choses à dire, de
digressions à rattacher à cette visite, de précisions à donner,
un guide qui a un oeil tout spécialement aigu, un guide comme on en
voudrait (oui même moi qui ai horreur de ça)
Et puis, voilà une
tombe peu commune : on pourrait soulever la plaque et voir ce qui se
passe ou se complote à l’intérieur, ou lui laisser son rôle de
sortie de secours pour certains des occupants du cimetière de
Belleville. Ici, l’imagination galope et prend de la hauteur (128,
5 mètres), c’est l’un des deux point culminants de Paris avec
Montmartre (130, 5 mètres).
écrire sur une photo
choisie parmi les quatre proposées par l'autre
Philippe Aigrain
http://www.face-ecran.fr/2013/10/31/creature-philippe-aigrain
créature
en
trois paragraphes denses, la peur, le cauchemar d'une créature sans
visage, ou finalement avec visage mais indistinct – et vient
l'apaisement
Son corps est troué,
percé, rouillé. Je devrais avoir encore plus peur, mais non. A
force de la regarder, j'ai fini par reconnaître quelque chose en
elle. Quelqu'un peut-être, mais je ne vois pas qui. J'y pense tout
le temps maintenant, et je ferme les yeux pour la retrouver. J'essaye
de reculer encore plus loin pour qu'elle devienne nette. Je la vois
de mieux en mieux, je suis de plus en plus sûre que je la connais,
mais je ne sais pas qui elle est. Cette créature, c'est une question
sans réponse.
et
Daniel Bourrion
http://www.atelierdebricolage.net/?p=4855
murs
un
récit au passé, récit d'un temps peut-être futur où des
écrivains seraient emmurés comme les pénitents autrefois, ne
sortant que pour des dédicaces, mais resteraient connectés
La connexion au net
était cependant maintenue : l’enfermé ne l’était donc que
relativement et symboliquement, et il s’avéra avec le temps, la
répétition de ces actes au départ qualifiés de désespérés,
qu’on n’écrivait jamais mieux que physiquement soustrait au
monde comme à ses distractions illimités.
Et
quand le silence se faisait sur internet...
le réel est hors
d'atteinte
Virginie Gautier
http://www.lesmarges.net/files/d347b971c79dbb4838295cc2ab14fce0-2351.html#unique-entry-id-2351
le réel est hors
d'atteinte
image
d'enfance – voir à peine – décrire, au plus près, cette
perception floue
Je recule d’un pas,
de deux puis trois. J’attends entre les grunes à marée descendue
que la mer me revienne plus douce. Je pêche mes mots près d’une
barque. Près d’une barque je pêche le réel hors d’atteinte, je
ne remonte rien, reviens seulement avec l’odeur de l’eau. -
parler
avec la mer
et
on n'en sort pas
il est
hors d'atteinte, le réel, inutile d'essayer..
sur la
terrasse devant la montagne, se parler... Oh non je ne vais pas
essayer de résumer pauvrement cette belle, discrète, tranquille
méditation (au passage si vous n'êtes pas habitués du blog des
marges je ne saurais trop vous souhaiter de le devenir, cela fait du
bien)
Peut-on dire autre
chose que ce qu'on sait obscurément. Écrire dépasse de beaucoup ce
qu'on est, sans qu'on soit capable jamais de mettre la main dessus.
Mais il nous tire, rend meilleur, purifie ce qui reste en retrait,
nous aide à trouver l’invisible axe de notre être au monde.
Aux amis qui manquent
les copains d'abord
des
phrases qui disent ces amis que l'on a, que l'on perd de vue, que
l'on froisse, qui vous froissent, que l'on retrouve par hasard
prenons soin d’nous.
prenons l’temps
et nos vies et nos amis
à bras le corps.
et
il y a des amis qui
manquent
un
poème, beau, à lire, descendre le long des vers, trouver l'amitié,
les brouilles, le besoin
deux
façons de dire même chose, comme chacun de nous le pourrait, avec
plus ou moins de talent
Aux souvenirs communs
mourant de n’être ressassés
Aux brouilles
éphémères, puériles, toutes en surenchère
Aux regards brillants
qui parlent et qui comprennent souvent pour tout langage
A des vies de fadeur,
loin de tout Oxygène
Il y a des amis qui
manquent
l'enfance
Gwen Denieul
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3751
le lieu qui m'a vu
naître
un
enfant, Léo, sur un bord de mer qui a reculé depuis que les édiles
ont installé un majestueux dépôt d'ordures, un enfant qui
écoute la mer, pour qui cette baie est le monde. Un texte qui
juxtapose deux temps, celui de l'enfant rêveur, celui de l'adulte
qui se souvient, et la poésie de la mer, la poésie entêtée des
désirs de l'enfant
Ce monde fantastique de
citées englouties et de contrées hostiles, où l'être humain est
ramené à sa nature accessoire et éphémère, lui évitait de se
confronter au quotidien et éteignait pour un temps l'angoisse
permanente qui cache le vrai visage du monstre.
Et
puis, à la première personne, la voix du Léo adulte, qui raconte
l'adolescence, la sortie de l'enfance, ce qui a suivi et... vous
laisse le lire.
et
la lettre dans la ville
l'enfance
trop renvoyée au W de Pérec dans le monde actuel. L'enfance réduite
aux souvenirs fabriqués, mais toujours là et à conserver, mettre
en archive
On avait désormais,
dans chaque ville qui l’acceptait, un dépôt d’enfance, où vous
pouviez venir si vous le souhaitiez, et rouvrir le coffre qui vous
appartenait (ou la boîte de carton sur les rayonnages automatiques,
tout était facile avec le matricule), ou simplement gérer cela à
distance.
Rituellement –
wonder-woman (ses cheveux cette fois)
Camille
Philibert-Rossignol
http://www.expression-exception.fr/vases-communicants-vaseco2.html
Les tifs de Wonder
Woman, c'est que du taff
ne
plus savoir que dire sur cette Wonder Woman, comment échapper aux
mots hirsutes et de là glisser aux cheveux en faisant l'histoire de
la première
Elle se vendait mieux
que Batman et Superman. Ce fut une source d'inspiration inépuisable
pour les féministes. Même si une grande partie de son lectorat
était aussi masculine qu'acnéique. Voici sa coiffure à la
création, inspirée comme on peut le voir de la déesse grecque
Artémis, une chasseuse de cerfs et d'autres personnes non-humaines
hantant bois et forets sombres.
Déesses et dieux grecs arborent toujours de belles boucles domptées.
et
Wonder Woman, perplexe, se
tire les cheveux, des chiffes, des lettres tournent dans sa tête –
récit de sa lutte contre le travail passionnant mais complexe
accepté pour «son chéri» et les lentes
Son travail achevé,
Wonderwoman fine financière a bien évidemment soustrait de tous les
produits additionnés une charge exceptionnelle : sa note de coiffeur
- dont la facture non encore parvenue (FNP) serait sans doute
extournée avec son poing (EXT). Bilan de l’opération : Résultat
net, sa chevelure brune
échange de poèmes
Catimini Plume ou
Catherine Baumer http://franckgarot.net/spip.php?article91
dix haïkus – dix régals
d'observation souriante
Les toits blancs
Posée en équilibre
Une moitié de lune
et
deux poème, un pastiche
de Verlaine, souriant tendre, et sur les fleurs du mal :
Elles deviendront quoi
mes Fleurs du mal
livre de poche
numéro 677
tout corné
des pages détachées
elles deviendront quoi
mes Fleurs du mal ou
la vie, la mort, l'usage des livres
Camille Philibert
http://writtenworkby.wordpress.com/2013/11/01/le-silence-des-vagues-camille-philibert/
le silence des vagues
est
rude
une
femme carnassière sur un balcon à Djerba, regarde la mer où elle a
jeté...
un
homme épuisé dans le sable marche vers sa voiture pour quitter la
plage, un robinet et la silhouette, courbé dessus, d'un pêcheur, un
couteau,
La main de l’homme
tâtonne dans la besace, agrippe le revolver, jamais eu aussi soif, à
vingt mètres viser l’autre dans l’éblouissement. Appuyer sur la
gâchette brûlante, la déflagration fait enfin taire les vagues,
appuyer encore, encore, le silence résonne l’autre s’effondre
mollement sous le robinet, gros sac sombre où tombe une goutte.
et
micro-fiction –
fragment
un
récit haletant comme l'est la femme qui se précipite, oublie son
sac, revient et pense toujours à sa rencontre inopinée avec un
homme, ce trouble qui monte et.. la fin à découvrir
De sa position devant
la librairie elle ne parvenait par à apercevoir les tables du café,
tellement la cohue engloutissait les trottoirs les deux côtés de la
rue. Faisant chemin vers le feu, elle s’engagea pour traverser, son
corps emporté autant par l’excitation insolite que par l’affluence
et la densité autour d’elle.
Danielle Masson
http://www.ericdubois.net/article-texte-de-32-octobre-les-vases-communicants-de-novembre-2013-120792499.html
ou Monsieur Châ, dans le
dos de Milan-Alexis, caché sous le nom de 32
octobre :
prendre
résolution pour 2014 d'écrire tous les jours, et cela donne un
poème, de longues phrases, le temps qui passe, le temps qui
manque
J’ai suivi le chemin du Souvenir entre des dalles blanches carrées si petites, toutes semblables. Pas de jaloux, pas de riches, pas de pauvres. Juste des vies. Ici, une photo quand même ; là, un ange blond, non, il est blanc ; plus loin, une primevère mauve ; là, des cailloux blancs.
J’ai suivi le chemin du Souvenir entre des dalles blanches carrées si petites, toutes semblables. Pas de jaloux, pas de riches, pas de pauvres. Juste des vies. Ici, une photo quand même ; là, un ange blond, non, il est blanc ; plus loin, une primevère mauve ; là, des cailloux blancs.
Je suis le chemin tracé
par le Petit Poucet.
Une
longue litanie entrecoupée, des strophes, et les trois cimetières
de la ville
et
toujours sa poésie sans
pose, simple et forte – hier dans la ville
Hier quelqu'un a vu
Le précepte intime du
désir
Chacun dans ses
attributions
La dernière silhouette
Dans l'ouverture de la
fenêtre
et puis, nous, ceux que
je connaissais déjà, sur trois photos choisies dans un petit lot
proposé par l'autre,
François
Morey, sur Paumée, ci-dessous,
en attendant
part
d'un arbre, ne sait s'il est hivernal ou mort, convoque Vladimir,
Estragon, et puis
invoque
Pozzo et Lucky (mais pas Godot) – glissez plutôt un peu plus bas,
lisez-le
Mais à force de battre
le pavé, le sable de la plage finira peut-être par réapparaître
comme ce brin d’herbe.
et
de mur à mur s'en
va, d'un mur à l'enduit fatigué au béton et aux pierres sèches
d'un refuge
dans la solidité et
l'usure du monde, dans le sens de l'eau,
avoir envie d'être
pieds et mains nus, au contact de la matière, pour me faire partie
de ce qui est là, de ce dans quoi j'avance
et je
me dis que je devrais m'abstenir de participer (d'ailleurs ce sera le
cas après décembre je pense)
10 commentaires:
Fabuleux travail pour notre grand plaisir de cueillir juste là tous ces mots qui rebondissent
Merci mille fois
oh merci... dans la désaffection générale pour les vases
merci m'dame -- moi qui reviens
merci - pardon suis dans une mauvaise journée - ira mieux demain
La qualité ne rime pas avec la quantité; cela est sûr et avéré.
des fleures des fleurs pour tes vases
Puissent ces vases ne point sombrer dans l'oubli et rester une matière riche au cœur de la blogosphère.
Merci Brigitte, merci fg, pour votre accueil. Une grande première pour moi.
Catherine B. alias Catimini P.
Brigitte, il y a un souci avec le lien de àchatperché... traduit comme http://www.xn--charperch-p1a2i.net/spip/spip?article585
Pas pu lire le texte de Nolwen.
J'espère que tu as retrouvé ton pôle positif :-)Merci encore pour ce récap.
j'ai toujours, sotte suis, des problèmes pour les liens vers le blog de Michel Brosseau, une solution passer par son vase chez Nolwenn Euzen qui doit donner le bon lien
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