Partir dans une humidité
morne, avec le petit sourire qu'avaient laissé, flottant en moi, des
bonheurs de lecture matinale, qui transformait en résignation ma
petite rage de devoir cheminer longuement pour aller chercher un
colis qui ne m'avait pas été délivré (alors que j'étais chez
moi).
Frissonner un peu de froid
et de mornes visions, protéger indifférence,
glisser en esprit et
craindre de glisser sur le sol
penser à l'aube de
Francis Royo, qui avait accompagné mon réveil
http://analogos.org/2013/11/04/aporos-248/
et comme c'était un jour faste, il y a eu un peu plus tard une bribe
http://analogos.org/2013/11/04/bribes-7-7/
Se sentir un peu stupide,
très déplacée ce soir avec Paumée, ne pas y accorder
d'importance, juste accumuler images prises, un peu au hasard, sur
des impulsions, images d'un peu tout, comme de cette laideur qui
voudrait faire vendre (et cette question est-ce que vraiment cela
déclenche autre chose qu'une fuite instinctive ?)
repenser au troisième
numéro de l'histoire de mes livres de François Bon
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3754
et me souvenir du hasard merveilleux qui m'avait fait choisir, on ne
sait pourquoi, moi qui lisais anarchiquement, coupée de toute
discussion littéraire – pas tellement le genre des dactylos des
agences immobilières ni des commis de chantier -, et qui fuyais –
instinct idiot – toute intervention d'un libraire dans mon errance
rêveuse devant les rayons, les «Vies minuscules» de Pierre Michon,
sentir qu'il y avait sans doute là mieux qu'un plaisir, accord, que
je n'analysais pas, et croire que ce m'était une petite découverte
toute personnelle (ce sera la même chose pour Gracq avec «la
presqu'île», pour Sarraute de façon plus précoce et plus soutenue
– pour Simon et Quignard et le premier tome des «petits traités»,
je les dois à l'écoute de France Culture au bureau, que j'utilisais
comme un bruit de fond, comme on égrène un chapelet, pour fixer son
attention sur autre chose - mais pour Bergounioux, Toussaint,
Bonnefoy, François Bon, à part les Rolling Stones, France Culture
encore, etc.. il me faudra attendre internet et le calme d'Avignon...
pour les poètes il y a toujours eu attirance un peu anarchique, et
chance)
avancer
en trouvant petit charme indifférent au retroussis des feuilles
tombées, aux idées d'indépendance d'un petit chien, à un envol
d'oiseaux
me souvenir du regard,
des distances, dans «en se décalant légèrement» de Christine
Jeanney http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3754
, des cosaques, pour eux et parce que suis embarquée dans
l'aventure,
http://lescosaquesdesfrontieres.com/2013/11/04/au-bord-de-tout-1/
, des dernières «livraisons» des romans de Claudia Patuzzi
http://ladroitebiaise.com/
et Giovanni Merloni http://leportraitinconscient.com/
penser
que la très lente entrée en automne, et l'arrivée brusque de
l'approche de l'hiver, cette année, précipitent les feuilles dans
la chute avant qu'elles aient eu le temps de roussir,
mais la promenade dans
Gand à la suite de l'oeil de Dominique Hasselmann
http://doha75.wordpress.com/2013/11/04/gand-jete-en-quelques-images-et-une-apres-midi-seulement-24/
pour en rester aux découvertes de l'entrée dans le jour
et
s'installer pour une longue attente devant le pupitre derrière
lequel se tient, s'affaire, le seul postier chargé, dans Avignon, de
recevoir, de délivrer, lettres et colis (dans la poste de mon
quartier on ne peut que déposer des envois)
maintenant
que la poste s'occupe de tout sauf du courrier.
Organiser
la charge... et entreprendre pendant une petite heure la recherche
impuissante d'une chemise de nuit, autre que légère nuisette, de ma
taille – renoncer... le sommeil confortable n'est admis pour les
commerçants qu'à partir d'un certain volume.
s'en
revenir le long des terrasses désaffectées, et couler le long du
jour, se sentir hors jeu dans les échanges, se tenir comme pouvais
hors d'atteinte de ce que je lisais de désespérant sur le
gouvernement du monde, être terrifiquement lente dans tout ce que
faisais... tout doux, tout doux.
En
finir avec mon pensum, le mettre en place.
6 commentaires:
Je vois qu'il pleut aussi chez vous. Permettez-moi de formuler une question : aviez-vous votre carte PRO pour éviter les files d'attente? Se sentir VIP à l'occasion remonte le moral :-)
Merci pour le lien... vu aussi quasiment les mêmes oiseaux là-bas !
Merci Brigitte (et les photos aussi) (et les oiseaux pareil) de ta présence :-)
Il y a des jours comme ça...
en écho
Belle couleur aux pieds pour journée grise et frisquette. C'est vrai que l'on ne sait plus trop à quoi se vouer à la Poste.
Jolies chaussures couleurs feuilles mortes. Chouette photo.
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